L’Intersyndicale

Créer des postes pour répondre aux augmentations des effectifs d’élèves

16 avril 2003

On lira ci-après le texte de la motion déposée en préfecture par l’Intersyndicale CGTR, FO, FSU, SGEN-CFDT, UNSA.

« Le gouvernement a engagé un processus de décentralisation qui ouvre la voie au démantèlement du service public d’éducation par le transfert aux collectivités territoriales des personnels techniciens ouvriers santé, assistants sociaux, médecins scolaires, surveillants et conseillers d’orientation-psychologues, avec l’objectif de dénaturer leurs missions, de diminuer leur présence en établissement, de privatiser une part de ce qu’ils font.
Toutes les catégories de personnels, à tous les niveaux de l’Éducation nationale de La Réunion, par la grève reconductible depuis le 4 avril, répondent à ces attaques sans précédent.
Les organisations syndicales de la Fonction publique d’éducation CGTR, FO, FSU, SGEN-CFDT et UNSA exigent :

- l’abandon du projet de transfert de personnel vers les collectivités locales, qui prépare la remise en cause de la notion même de la Fonction publique d’État ;
- le maintien au sein de la Fonction publique d’État de l’ensemble des corps existant actuellement dans l’Éducation nationale ;
- la création de postes, en nombre suffisant pour répondre aux augmentations des effectifs d’élèves, compenser les départs massifs en retraite et procéder au rattrapage des retards considérables qui frappent l’académie de La Réunion ;
- le réexamen complet du dossier de réforme des retraites, sur la base de la déclaration interprofessionnelle du 7 janvier 2003 rappelé avec force lors de la journée d’action interprofessionnelle du 3 avril, notamment la retraite à 60 ans à taux plein d’au moins 75% du dernier salaire ;
- le retrait du projet de réformes des IUFM en l’état.

Les personnels réaffirment leur détermination et exigent du Premier ministre des réponses précises. Ils s’engagent à poursuivre la mobilisation, et à l’étendre au-delà de l’Éducation nationale de façon à faire converger les intérêts public/privé et à faire échec à la division orchestrée par le gouvernement ».

Le préfet cherche à rassurer les fonctionnaires
Le préfet de La Réunion, Gonthier Friederici, a reçu hier en fin de matinée une délégation de l’Intersyndicale et des coordinations des personnels de l’Éducation nationale.
Suite à cette rencontre, la Préfecture a diffusé un communiqué précisant que « le préfet a indiqué qu’il transmettrait les motions qu’il a reçues et ferait part au gouvernement de l’attachement au caractère national de l’enseignement qui les inspire ». Cette démarche est une réponse « aux préoccupations exprimées par la délégation concernant, d’une part, de projet national de transfert aux collectivités territoriales de plusieurs compétences et personnels non-enseignants, dans le cadre de la décentralisation et, d’autre part, le projet de réforme national des retraites de la fonction publique ».

Le préfet a rappelé qu’« il n’est pas question de transférer les personnels enseignants car leur missions et compétences sont nationales ». Il a également rappelé que « les compétences concernant des tâches non enseignantes des lycées et collèges et les personnels correspondant, ont vocation, comme c’est déjà le cas dans les écoles maternelles et primaires qui sont communales, à être prises en charge par les collectivités qui, depuis 20 ans, construisent, équipent et entretiennent les établissements ».

Il a indiqué qu’« une concertation nationale aura lieu avec les représentants des personnels concernés afin d’examiner les modalités de transfert, le calendrier, la préservation des carrières, l’exercice du droit d’option, dans le respect du statut des personnels concernés ».

Au sujet des retraites, le préfet a annoncé que le projet du gouvernement sera présenté vendredi aux syndicats de fonctionnaires « après 3 mois de débats et consultations des partenaires sociaux ». « Comme le gouvernement au plan national, les parlementaires, les élus, le recteur et le préfet de La Réunion feront tout pour maintenir et faire aboutir le dialogue et la concertation dans le respect de l’intérêt des enfants scolarisés et de leurs parents qui ne sauraient être privés d’écoles durablement », assure le préfet.


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