
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Politique
Élie Hoarau invité des "Matinales" de Radio-Réunion
23 avril 2003
Nous reproduisons ci-après la retranscription de l’interview du secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais lors des ’Matinales’ hier sur Radio-Réunion.
• Le Parti Communiste Réunionnais était aux côtés des grévistes, mardi dernier, lors de la grande manifestation de Saint-Denis. Est-ce que cela veut dire que le PCR soutient à fond ce mouvement ?
Il faudrait préciser un certain nombre de choses. Tout d’abord dire qu’il ne faut pas confondre - ou réduire - le problème de la décentralisation avec le transfert d’un certain nombre de personnels de l’Éducation nationale sous l’autorité des collectivités locales.
• Mais c’est le premier acte concret, en quelque sorte...
C’est le premier acte concret, mais cela n’est pas LA décentralisation. Autant nous sommes pour la décentralisation -et nous avons soutenu les propositions qui ont été faites notamment lors des Assises des libertés locales et qui ont été reprises particulièrement au Conseil régional et votées à l’unanimité-, autant nous sommes pour ces transferts de compétences tels qu’ils ont été définis par l’ensemble des forces vives de La Réunion, autant nous considérons que le transfert d’une partie du personnel de l’Éducation nationale vers les collectivités locales n’est ni souhaitable et ni souhaité. J’ai personnellement participé aux Assises des libertés locales, et à aucun moment, dans les ateliers concernés, je n’ai entendu cette proposition là.
« Le rattrapage est une nécessité incontournable »
• Alors précisément pourquoi pas de décentralisation dans ce cas-là ?
Parce que personne, aucune collectivité n’a formulé une demande dans ce sens. Il serait intéressant que le gouvernement entende les collectivités locales. Elles pourraient entendre les raisons pour lesquelles les collectivités régionale et départementale ne souhaitent pas ce type de transfert de compétences. J’ai, pour ma part, une idée qui est tout à fait personnelle sur la question : je dis qu’il est établi, qu’en termes de taux d’encadrement dans la Fonction publique, La Réunion est le département qui a le taux d’encadrement le plus faible de toute la République. Le rattrapage est donc une nécessité incontournable. Et, lors des différentes manifestations, j’ai entendu une syndicaliste dire qu’en ce qui concerne les IATOS, pour que La Réunion puisse accéder au même taux d’encadrement que la moyenne des départements métropolitains, il faudrait embaucher un millier d’IATOS supplémentaires. Or on ne nous a pas fait de propositions concrètes pour un plan de rattrapage en la matière. Je crois donc que la collectivité qui dirait : « malgré ces conditions, moi je prends la compétence sur ces personnels » serait bien aventureuse. Surtout si elle pense que la garantie du financement par l’État du plan de rattrapage viendrait après... C’est l’une des raisons du refus des collectivités régionale et départementale, mais il y en a certainement d’autres. Et c’est bien pourquoi il faudrait que les collectivités locales soient entendues du gouvernement
Se pose aussi la question de la méthode : les Réunionnais ont, ensemble, défini les compétences qu’ils souhaitaient assumer. Le gouvernement ne nous répond pas sur les compétences que les Réunionnais veulent exercer, mais sur les compétences que nous ne lui réclamons pas le gouvernement nous dit "celles-là, je vous les transfère, prenez-les". Ça ne peut pas marcher.
• Le recteur, ce matin, sur notre antenne, a déclaré qu’il fallait dissocier le dossier réunionnais du dossier national, je suppose que vous partagez totalement ce point de vue.
Oui, mais là aussi, je crois qu’il faut qu’il y ait une coordination dans les déclarations des différents responsables qui s’expriment sur ce point. Ce matin, j’ai entendu monsieur le recteur déclarer que rien n’était encore arrêté, que rien n’était définitivement fait. Ses déclarations sont en contradiction avec celles de M. Gilles de Robien. Il y a quelques jours, ce ministre affirmait que le gouvernement ne reviendrait pas sur les déclarations de M. Jean-Pierre Raffarin. Il y a là de réelles contradictions qui entretiennent l’ambiguïté et ne sont pas de nature à calmer les inquiétudes des personnels de la Fonction publique.
« Il est nécessaire de discuter »
• La question est de savoir si l’on peut encore discuter ou si la porte est déjà fermée.
Je pense qu’il est nécessaire de discuter. Les maîtres-mots de la décentralisation - et M. Raffarin, lorsqu’il était ici, l’a réaffirmé - ces maîtres-mots, sont la consultation, la concertation, le dialogue. Force est de constater que nous ne sommes pas dans ce cas de figure. Il serait donc souhaitable que cette consultation se fasse le plus rapidement possible, avec un langage clair et précis. Il serait bon également de s’abstenir de certaines remarques désobligeantes qui ne font qu’envenimer une situation déjà très tendue.
On a entendu ceux qui peuvent apparaître comme les porte-paroles du gouvernement, dire que le « mouvement est parti d’un ladi lafé syndical ». De telles déclarations sont à bannir. Il faut éviter cela et aller à la discussion, à la consultation, de manière à clarifier les choses. Parce qu’il est évident qu’il existe de profondes inquiétudes quant au devenir de la Fonction publique. Et ces inquiétudes sont légitimes. Nous savons tous que la réforme du service public est l’un des grands chantiers de ce quinquennat. Il est donc normal que les fonctionnaires, mais également les usagers de la Fonction publique, que nous sommes vous et moi, formulions des interrogations, éprouvions des inquiétudes. À La Réunion, nous avons besoin d’un service public de qualité si nous voulons aller vers un développement durable. Le service public est indispensable, voilà pourquoi il faut éviter le flou, éviter des déclarations contradictoires, éviter la provocation. Le souhait de toutes les parties et d’aller vers un dialogue franc.
• Justement, à propos de concertation, de dialogue. Le PCR souhaite aujourd’hui la tenue d’Assises du développement durable. Quel serait l’objectif de ce rendez-vous ?
Dès le moment où la loi-programme s’est située dans le cadre des 15 prochaines années, j’ai le sentiment qu’il y a eu une prise de conscience des Réunionnaises et des Réunionnais. Chacune et chacun a fait l’effort de se projeter dans l’avenir en se demandant ce que pourrait être La Réunion dans les 15 ans à venir. Et nous voyons quasiment toutes les catégories socioprofessionnelles être inquiètes pour le présent comme pour l’avenir. Aujourd’hui, c’est au tour des membres et des usagers de la Fonction publique d’État de s’inquiéter. Cela a été le cas pour les emplois-jeunes, les emplois précaires. Ce sont, d’une manière récurrente, les agriculteurs qui s’interrogent sur leur avenir à propos de l’OMC, de la PAC, ce sont aussi les petits artisans, les petites commerçants… Il y a également les parents qui se disent, « aujourd’hui il y a 100.000 chômeurs, dans 15 ans, il y aura 100.000 personnes actives de plus. Que deviendront ces jeunes ? » Il y une interrogation générale sur l’avenir. Or nous disons que ce n’est pas la loi-programme qui va répondre à ces préoccupations sur l’avenir. Personne ne nie que cette loi-programme apportera un certain nombre de modifications ou d’aspects positifs dans tel ou tel secteur. Mais nous pensons qu’il faut répondre à cette interrogation globale, à cette prise de conscience globale qu’ont les Réunionnais de leur avenir. C’est pour cela, qu’au lieu de la loi-programme, nous souhaitons qu’il y ait des Assises du développement durable. Il sera ainsi possible de définir tout à la fois un projet de développement et un nouveau contrat social entre les Réunionnais et les autres partenaires, dont le gouvernement bien entendu.
• Mais, Élie Hoarau, la loi-programme est déjà bien sur les rails, est-ce que vous y prenez pas un petit tard, est-ce que cette demande n’arrive pas un petit peu tard ?
Tout le temps qu’une loi n’est pas votée, il est encore possible de faire mieux. La loi-programme est sur les rails, mais dans quelles conditions ? Dans des conditions économiques, où on nous annonce de sévères restrictions budgétaires. Dans des conditions difficiles et qui ne sont pas favorables à une vision à long terme de notre devenir.
On parle de la loi-programme, elle sera débattue bientôt. Mais quel enthousiasme la loi-programme telle qu’annoncée soulève-t-elle dans les différents milieux ? Même dans le milieu politique qui proclame son amitié pour le gouvernement, personne ne s’enthousiasme.
Prenons acte de cette espèce de morosité, prenons le temps sans tarder cependant, mais allons vers une profonde réflexion à laquelle toutes les forces vives du pays seraient amenées à dire leur position. Nous appelons chacun à apporter sa part de vérité dans ce débat qui concerne l’avenir de La Réunion.
• Élie Hoarau, est-ce que le PCR ne commence pas aussi d’une certaine façon à préparer les élections régionales de 2004 ?
Dans cet effort pour se projeter dans l’avenir, nous ne nous fixons pas comme horizon l’année 2004. Bien sûr, c’est une étape importante et nous allons nous y préparer comme toutes les formations politiques. Mais la vie ne s’arrêtera pas à 2004 et il nous faut prévoir ce que sera demain. L’enjeu, c’est l’avenir de La Réunion et de toute sa jeunesse. Et je suis persuadé que nous ne sommes pas les seuls à être préoccupés par cette situation. Alors, puisque nous ne sommes pas les seuls, mettons-nous autour d’une table et essayons, ensemble, de trouver des solutions. Je ne dis pas que les choses sont faciles, je ne dis pas que nous avons, nous, des solutions toutes prêtes. Non, je sais que nous détenons, comme tous les autres, notre part de vérité que nous ferons valoir au moment déterminé, mais je crois que d’autres aussi ont leur part de vérité et il faut qu’ils la disent.
« Voir les sacrifices qu’on demande aux uns et aux autres »
• Le dossier des retraites aussi, on va en dire un mot, puisqu’il est tout de même au centre des préoccupations sociales en ce moment. La retraite après 40 annuités pour tout le monde, qu’est ce que vous en pensez, au Parti Communiste Réunionnais ?
Nous pensons que c’est un des points importants du système social à mettre en place à La Réunion. Il faut avoir à l’esprit qu’à La Réunion, compte tenu du taux de chômage élevé, et aussi de la durée du temps de chômage, La Réunion connaît une situation sans commune mesure avec ce qui se passe en métropole. D’ores et déjà, nous pouvons dire que l’immense majorité des Réunionnais seront écartés du système de la retraite. Après une vie active marquée par de très longues périodes de chômage, quand ils auront 60 ou 65 ans, ils n’auront que le minimum vieillesse pour toute retraite. C’est une donnée importante et tout à fait spécifique, de notre situation. Peut-on se résoudre à énoncer un tel constat ? Quand je parlais de la nécessité d’un nouveau contrat social, c’est là l’un des aspects qu’il faudra prendre en compte dans le débat que nous appelons de tous nos vœux.
Ceci étant, il y a un vieillissement de la population sur l’ensemble de la République et se pose donc le problème du financement des retraites qui, dans le système français, sont supportées par ceux qui ont un travail.
Mais, là aussi, il faut voir les sacrifices qu’on demande aux uns et aux autres. Quand vous voyez ce qui se passe à GIAT Industrie où un plan social est mis en œuvre, où des milliers de travailleurs vont être licenciés sans espoir de retrouver un emploi, dans le même temps lon apprend que le patron de GIAT Industrie voit son salaire augmenté de 17%. Son salaire passe donc de 297.000 euros par an à 330.000 euros et cela avec l’accord du ministre de tutelle. Il faut donc savoir à qui on demande les plus gros sacrifices. Je pense que les citoyens et citoyennes ne vont pas accepter éternellement qu’on demande toujours aux mêmes de supporter les plus gros sacrifices tandis que le gouvernement fait des cadeaux à ceux qui ne manquent de rien.
• On va prendre une question d’auditeur, Élie Hoarau…
Franck de Saint-Denis, votre question en direct sur Radio Réunion.
Bonjour, enchanté, merci beaucoup de me laisser la parole. J’écoutais avec attention depuis tout à l’heure, M. Hoarau, combien même depuis pas mal de temps, depuis de nombreuses années, j’aurai pu partager ses idées, enfin là maintenant, je crois qu’il arrive un moment, et ça me pose un problème, je l’écoute très attentivement depuis tout à l’heure, je n’arrive plus à retrouver et à savoir qu’est-ce que c’est ce projet social, ce pacte social ? J’entends plutôt des paroles, des paroles et des paroles. Mais où est votre pacte social, M. Hoarau ?
Le pacte social pour les Réunionnais est à approuver par les Réunionnais. Mais, puisque vous m’interrogez sur ce nouveau pacte social, puisque la retraite est à l’ordre du jour, puisque vous savez qu’il y a des dizaines de milliers de Réunionnais qui sont au chômage, que ces personnes privées d’emploi n’auront aucune chance de trouver du travail, il est facile de voir que ces milliers de Réunionnais n’auront pas de retraite. C’est une question qui interpelle chacun de nous. Il faudra donc bien que nous trouvions une solution. Eh bien, c’est ainsi que nous définirons - ensemble- un nouveau pacte social, un nouveau contrat social.
C’est pour y parvenir que nous souhaitons organiser les Assises du développement durable. Nous souhaitons que le gouvernement les organise avec toutes les forces vives du pays. Ni moi, ni mon parti n’avons de solutions magiques à proposer, je dis tout simplement que tous les habitants de La Réunion sont suffisamment responsables pour que, entre nous, nous trouvions les solutions permettant d’élaborer un vrai pacte social, un nouveau contrat social, qui offre enfin une perspective à chacun et qui ne laissera pas des milliers de jeunes sur le bord de la route. Ces milliers de jeunes qui sont, aujourd’hui, au chômage et qui demain, quand ils seront âgés, auront à peine le minimum vital pour vivre parce qu’il n’auront pas droit à une vraie retraite.
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