Nou lé kapab

Des FIBRES de qualité certifiée

Au cœur du bois et de sa "filière"

9 avril 2003

Près de deux ans après l’incendie qui avait détruit, en 2001, un cinquième de son site portois et coûté 20 millions de francs de destructions, la coopérative FIBRES est la première entreprise réunionnaise à obtenir la certification CTB-Bois+ décernée par le Centre technique du bois et de l’ameublement (C.T.B.A.). À l’occasion de la visite semestrielle d’un certificateur C.T.B.A, la direction de FIBRES a souhaité envoyer un signal dynamisant à l’ensemble de la filière, à commencer par les quelque 130 artisans membres de la coopérative et tous ceux qui composent l’activité du secteur Bois, dans la construction et l’ameublement. Plus largement, l’entreprise cherche à valoriser l’usage du bois auprès du public en garantissant un traitement préventif de qualité.

Dans le contexte d’une mise en œuvre du développement durable, la filière bois constitue un enjeu majeur pour sa contribution à la lutte contre l’effet de serre et à un aménagement équilibré du territoire. C’est ce qu’a bien compris l’entreprise FIBRES, en se positionnant sur un secteur à fort potentiel, dont les experts disent qu’il pourrait connaître une augmentation annuelle de la consommation de bois de l’ordre de 2 à 2,5% par an pour les 20 prochaines années.

FIBRES importe des essences de bois du Nord de l’Europe, d’Afrique de l’Ouest et du Sud, d’Amérique du Sud ou encore de France. Seule une faible part de la production locale de cryptomerias est utilisée. En effet, la part réunionnaise ne représente que 2.500 mètres cubes par an alors que le volume d’importation est de 60.000 mètres cubes.
FIBRES emploie une quarantaine d’ouvriers qui assurent la transformation, le traitement et la commercialisation sur deux sites implantés de part et d’autre de la rivière des Galets. L’entreprise travaille directement avec les quelque 450 professionnels de la filière et indirectement avec le grand public, qu’elle veut rendre sensible aux efforts faits pour remettre le bois à l’honneur.
Ce matériau a beaucoup souffert, dans un passé proche, d’une utilisation trop approximative et de "mauvais traitements", qui n’ont pas su prévenir les risques d’infestation, plus importants ici qu’ils ne sont sur le continent européen. Le climat humide et la présence dans l’île de onze espèces de termites - dont le très vorace Coptotermes Havilandi - et d’autres insectes "mangeurs de bois" constituent les deux principales menaces.

La charte "Construction environnement" témoigne d’une volonté de développement de l’usage du bois dans la construction, liée au fait que le bois est un matériau renouvelable, qui consomme peu d’énergie pour sa production et sa transformation industrielle et qui stocke durablement dans les constructions le gaz carbonique absorbé par la forêt.
FIBRES fournit toutes les entreprises réunionnaises qui travaillent et mettent en œuvre du bois à La Réunion, auxquelles elle propose un choix d’une trentaine d’essences de bois différentes, selon les usages recherchés. Une réunion de formation et d’information destinée aux partenaires, maîtres d’ouvrages et divers prescripteurs aura lieu vendredi prochain au Port pour faire connaître les tenants et aboutissants de la nouvelle certification.

La certification : un gage de qualité
Le Centre technique du bois et de l’ameublement existe depuis 1952. Il délivre une attestation de traitement du bois par un industriel qui respecte un référentiel technique de qualité précis et adapté.

Les traitements dépendent des utilisations envisagées. Cinq classes composent le tableau qui définit les qualités des bois, leurs emplois et les risques biologiques qui les guettent. Pour tenir compte des particularités de l’environnement tropical, un projet de classification pour les DOM est en cours : elle supprime la classe 1, qui n’a pas de justification outre-mer, inclut des catégories nouvelles dans les classes 2 à 4 tandis que la classe 5 reste inchangée.

À l’initiative de Jean-François Jouvelet, dont la disparition brutale a été rappelée dans un hommage rendu hier par les responsables de FIBRES, une cartographie générale des infestations a pu être établie. « La durabilité du bois est toujours relative, elle varie en fonction des agents d’altération et selon la zone du bois », précisent les responsables de l’entreprise.

Le marché du bois à La Réunion
Le marché du bois à La Réunion concerne particulièrement deux secteurs, le BTP et l’ameublement. Le travail du bois est l’un des piliers de l’artisanat réunionnais. On note une progression régulière du nombre d’artisans dans le secteur du bois et de l’ameublement par rapport aux autres secteurs de l’artisanat (+4,5% entre 2000 et 2001).
24% de l’activité industrielle dépendent à des degrés divers du BTP, largement soutenu par les lois de défiscalisation et la demande forte en matière de logements et d’équipements.

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