Social

Des négociations difficiles

Grève à EDF

26 avril 2003

La grève du personnel de production commencée le 24 avril était toujours majoritairement suivie, hier. Grévistes et direction ont entamé après 18 heures une énième séance de négociations autour des revendications posées par la CGTR le 18 avril dernier. La Confédération syndicale demande « une redéfinition des métiers et une nouvelle grille des qualifications » pour la catégorie des producteurs, des conducteurs de centrales, pour les agents travaillant à la gestion du réseau et pour les chefs de blocs.
Ces demandes ont été rejetées lors des rencontres initiées mardi, la direction proposant à la place « une étude au cas par cas », dans une plage de qualifications qui resterait inchangée. Mais le personnel fait valoir, au plan local, un surcroît de travail lié à la croissance forte (près de 8% par an) de la consommation d’électricité, à des questions de qualité et à des exigences sur les objectifs, sans que celles-ci soient mises en relation avec une redéfinition des qualifications et des métiers.
« On sent bien que le nœud du problème vient des restrictions budgétaires dictées par Paris », déclarait hier Max Banon, délégué CGTR, selon qui « les objectifs de la direction nationale sont plus tournés vers la cotation en Bourse de l’entreprise et l’ouverture à la concurrence » que vers la prise en compte des besoins d’embauche et de requalification des métiers.

Le schéma électrique insulaire, en détachant la production électrique de l’ensemble national pour en attribuer la gestion à la Région pose aussi le problème de la péréquation tarifaire, mise en danger selon le personnel d’EDF par la décentralisation telle que la met en place le gouvernement Raffarin.
Pour ces différentes raisons, le personnel d’EDF est dans le doute et manifeste son inquiétude quant à ce que sera son statut juridique dans l’entreprise, telle que la politique gouvernementale tend à la refaçonner.
À l’heure où commençait la rencontre d’hier soir, rien ne permettait de dire si les négociations déboucheraient sur un accord, les points de vue restant encore très éloignés.
Le calendrier des réunions de commission paritaire fixe encore trois rencontres jusqu’à la fin de l’année 2003, durant lesquelles ces questions seront inmanquablement évoquées, si elles devaient ne pas recevoir de réponse claire et définitive au cours de ce premier "round".

Concession portuaire
Délégation de soutien aux grévistes de la Chambre de commerce
Un petit groupe de délégués CGTR de la concession portuaire, emmené par Virgile Rustan, est allé hier apporter son soutien aux personnels de la Chambre de commerce en grève depuis le 23 avril.

Ils ont voulu par là signifier aux grévistes, qui relèvent d’une autre convention que la leur puisqu’ils ont le statut de personnel administratif, que les travailleurs du port suivent de très près les évolutions des négociations et sont solidaires du mouvement. Ils sont sensibles aux informations faisant état d’une "fermeture des portes" dans la négociations et sont interpellés par le non-respect des 35 heures. Ils ont dit aux grévistes qu’ils souhaitaient voir s’instaurer de véritables négociations, conduites par les seuls membres de la commission paritaire.

Dans le cas où la Chambre continuerait à tourner le dos à un accord, les dockers et travailleurs du port ont fait savoir aux grévistes qu’ils se réservaient la possibilité de réagir le moment venu.


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