Des tendances déjà vécues à La Réunion

Baisse dans le tertiaire

20 mai 2003

À La Réunion aussi, on assiste à une baisse des créations d’emplois dans le secteur tertiaire. C’est ce qu’avait souligné l’INSEE le 30 avril dernier, lors d’une rencontre avec les élus et socio-professionnels à la Région.

On n’avait pas connu pareil phénomène depuis juillet 1996 en France. Pour reprendre le titre du "Figaro" : « L’économie française a détruit des emplois au cours du premier trimestre 2003 ».
Un phénomène peut paraître encore plus inquiétant que les autres : c’est le recul de l’emploi dans le secteur tertiaire. En France, entre janvier et mars dernier, 23.800 emplois ont été supprimés dans ce secteur.
Et c’est justement dans ce secteur que l’INSEE a reconnu que, à La Réunion, il y avait une baisse ces derniers mois. Le 30 avril dernier, à la région, lors d’une présentation de la situation actuelle et des conséquences de l’évolution démographique à La Réunion, l’INSEE avait déjà souligné cela.
L’institut avait analysé l’expansion (+30%) du tertiaire entre 1990 et 1999, année à laquelle ce secteur représentait 80% de l’emploi. Avec la création de 32.400 emplois, « cette croissance a largement compensé la baisse des effectifs de l’agriculture et du BTP », notait l’INSEE. Ce "boom" des services se concrétisait en 1999 de la manière suivante : « près d’un emploi sur deux est un emploi de service public ; depuis 1990, cela correspond à une croissance de 37%. Ce service public est malgré tout proportionné à la population ».
Mais de souligner aussitôt après : « la création d’emplois s’affaiblit ; en glissement annuel, la croissance de l’emploi au 3ème trimestre 2002 est de 2,2% ; elle était de 9% au 4ème trimestre 2000. Les services, facteur de croissance jusqu’à la mi 2002, donnent des signes d’essoufflement : 2,1% en 2002 contre 11,5% en 2000 ».
Et ces baisses se produisent « principalement dans les services aux entreprises : moins 1% en 2002, au troisième trimestre, contre plus 20% au 4ème trimestre 2000) ».
L’INSEE, en l’absence de données plus précises, ne pouvait dire s’il s’agissait d’un recul structurel ou conjoncturel. Les chiffres donnés en France ne sont donc pas de bonnes augures pour La Réunion.

Le gouvernement favorable à l’emploi dit aidé ?
L’article du "Figaro" se termine de la manière suivante : « En attendant, la conjoncture n’est pas suffisamment solide pour créer des emplois, et le deuxième trimestre pourrait également se révéler négatif. En attendant des jours meilleurs, le redémarrage de la "croissance internationale" et l’impact des baisses de charges, le gouvernement compte en partie sur sa politique d’emplois aidés, et là-dessus sur les contrats jeunes. Depuis leur lancement à l’automne 2002, 70.000 contrats ont été conclus. Mais l’UNEDIC relativise leur impact. Selon une de ses études, 52% des bénéficiaires étaient déjà salariés auparavant et 30% étaient présents dans le même établissement grâce, en particulier, aux dispositifs de formation en alternance ».

Ça alors, c’est le comble !!! Le gouvernement, à en croire "Le Figaro", compte sur l’emploi dit aidé. C’est sûrement pour cela qu’il a

- décidé de supprimer le dispositif "emplois-jeunes" ;

- renoncé à prolonger ce même dispositif à La Réunion, notamment pour les aides-éducateurs : 600 d’entre eux vont se retrouver au chômage en juin prochain ;

- décidé de fusionner les contrats CES et CEC en un seul contrat, sans pour autant fusionner les crédits y afférents ;

- décidé d’orienter sa politique de l’emploi outre-mer (via la loi programme) vers uniquement le secteur concurrentiel (qui n’a jamais connu une telle baisse d’emplois (voir par ailleurs)  ;

- voulu refondre le RMI et mettre en place le RMA, un contrat précaire de plus ;

- baissé les crédits du FEDOM de 8% par rapport à 2002 ;

- décidé de geler ou d’annuler certains crédits dits "crédits de report", (non utilisés en 2002)

- etc. etc. etc.


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