À 19 heures 55 sur Tempo :

’Dogville’ : Une véritable descente aux enfers

14 novembre 2005

Film dramatique danois de Lars von Trier avec Nicole Kidman, Paul Bettany, Harriet Andersson, Lauren Bacall, Ben Gazzara, Patricia Clarkson...

Dans une bourgade américaine des Rocheuses, au bout d’une route qui ne mène nulle part, vit une poignée de petites gens. L’intellectuel de la communauté, Tom Edison, un jeune homme qui se rêve écrivain, tient des conférences sur la morale auxquelles il convie les habitants. Une nuit, il entend des coups de feu dans la montagne, suivis par l’arrivée d’une belle jeune femme élégante, aux abois, en fuite devant des gangsters. Tom l’aide à se cacher dans la mine désaffectée. Le lendemain, il réunit les habitants de Dogville et leur demande de faire preuve d’humanité en protégeant la fugitive. Encouragée par Tom, la population locale consent à la cacher, en échange de quoi Grace accepte de travailler pour elle.

Le film que nous verrons ce soir sur Tempo est une fable morale sur un fond de mélodrame. Je vous le recommande comme une thérapie pour guérir l’âme humaine de ses démons égoïstes et égocentriques. Nous plongerons dans cette histoire comme on plonge dans un abyme empli de méchanceté.
Nous verrons à quel point l’Homme peut se montrer sous les visages les plus sombres. Alors que de sinistres sires dans notre île proposent une sélection des races, nous verrons dans ce film jusqu’où l’Homme peut aller dans la veulerie.

Nicole Kidman est Grace dans ce drame, et sans vouloir faire de mauvais jeux de mots, c’est avec grâce et pudeur qu’elle interprète ce rôle fort. Elle est impressionnante de talent.

L’auteur de ce chef-d’œuvre ne fait pas dans la demi-mesure. Le titre en lui-même est tout un symbole. "Dogville" (La ville des chiens), rien n’est un hasard dans ce film. Les décors dépouillés où règne l’obscurité semblent ressembler aux coins les plus insondables de notre inconscient, c’est une véritable descente aux enfers à laquelle nous assisterons. Le plus intéressant dans cette fiction est sans doute la peinture qui est faite de la nature humaine, où l’absence de murs montre ce que chacun d’entre nous (peut être notre voisin) peut dissimuler derrière sa porte.

Ce film rend terriblement mal à l’aise. Il nous montre ce que l’on refuse de voir en nous et nous dégoûte presque de faire partie de la race humaine.

Je vous recommande de prêter bien attention à "Dogville", car en ces périodes troubles où la bête immonde renaît des ses cendres, il est important d’analyser la genèse de ses pensées.

Philippe Tesseron


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