Culture

En dehors du Tempo Festival, encore des clowneries « pas pareilles »

Théâtre : le Séchoir et le Théâtre du Grand-Marché présentent "Né" de Damien Bouvet

2 septembre 2003

La pièce "Né", une production de la Compagnie Voix-off, a été mis en scène à La Réunion, co-réalisée par le Séchoir, scène conventionnée de Saint-Leu, et le Centre dramatique de l’Océan indien (Théâtre du Grand-Marché à Saint-Denis) avec le soutien de l’Office national de la diffusion artistique. Ce spectacle se situe dans la droite ligne du Tempo Festival, qui se tient en mai. La volonté des organisateurs est de continuer à proposer des « spectacles pas pareils » en dehors de la période festive saint-leusienne. Histoire de recharger les batteries.
La mise en scène de ce nouveau spectacle atypique est de Jorge Pico, les textes d’Alain Jugnon, les images de Mathias Delfau et l’interprétation est faite par Damien Bouvet, que nous avons rencontré hier matin.

Comment naît un nez (de clown) ?

Damien Bouvet nous confiait qu’en concevant ce spectacle il pensait « aux plus petits », pour « parler de la naissance du clown ». Son travail repose très peu sur l’écriture, qui reste minime, pour favoriser les matériaux, les objets et exprimer « le rêve, qui peut exister dans chaque enfant et qui s’épanouit dans chaque adulte ».
Damien : enfant ou adulte ? C’est à voir. Son travail est une création pour adulte et pour enfant car "Né" est un spectacle qui se vit de la même manière pour l’un comme pour l’autre. « Qu’est-ce qu’on doit montrer aux enfants ? L’enfant n’est pas dupe », selon l’acteur. Son spectacle se construit autour des thèmes « de la différence, de la monstruosité, de l’évolution du corps, de sa déconstruction » qu’il propose. Il aborde aussi « la solitude, l’amour maternel, tout ce qui nous arrive durant l’enfance et que nous trimballons au cours de notre vie ».
Ce qui intéresse Damien Bouvet, ce sont « les peurs et les questions enfouies en nous ». Sa création est donc un travail d’introspection.
Lors de notre entretien, Damien Bouvet évoquait quelques passages de Père-Noël au comportement bizarre et douteux. Voulant sortir des approches communes des spectacles en direction des enfants, il a revisité et compressé certains contes avec un petit chaperon rouge ne cherchant qu’à se faire mordre les fesses par un loup qu’il ne rencontre pas, avant de se transformer lui-même en bête, ou une Blanche-Neige qui mange la pomme jusqu’au trognon, désespérant d’être empoisonnée, pour être sauvée par le prince charmant et changer de vie…
Nous n’en dévoilerons pas plus. Rendez-vous le mercredi 3 septembre à 10 heures et à 16 heures au Théâtre du Grand Marché (Tarifs : de 5 à 18 euros - réservation 0262 2096 36) ou vendredi 5 septembre à 20 heures 30 et samedi 6 septembre à 16 heures au Séchoir (Tarifs : de 5 à 15 euros - réservation au K 0262 34 31 38.)

Damien Bouvet, un clown à géométrie variable
Avec ou sans nez rouge, Damien Bouvet parcourt les terrains de jeux de l’enfance et leurs parts d’ombres, de rêves, de rires, de peur, d’effrois parfois nécessaires. Clown, mime, l’homme se réclame volontiers des univers loufoques et littéraires de Zouc, de Beckett ou de Michaux. Issu du Conservatoire d’art national dramatique de Lyon, il débute comme comédien. Investissant notamment les univers de Wlayslaw Znorko et de Philipe Genty, grâce auxquels il perçoit la nécessité et la pertinence d’un travail consacré aux objets de théâtre, à la manipulation. Il se livre à plusieurs exercices de cirque miniature avant de passer lui-même à la mise en scène.

Il fonde sa compagnie Voix-off au milieu des années 90. Après "Petit cirque et les petits toros", il crée "Clown sur tapis de salon", puis "Chair de papillon", où l’acteur joue déjà de la transformation morphologique.

Son art splendide du presque rien, brimborion fabuleux et inventif, le conduit ensuite à créer "Né". Une chose rose, un matin, est éclose, mystère et boule gomme, c’est un clown qui naît dans le rose, mystère et drôle de forme…


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