À 22 heures 30 sur Télé Réunion : ’Envoyé Spécial’.

Enfants sans papiers : les réseaux de la mobilisation

15 septembre 2006

Un magazine de la rédaction de France2 proposé et présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly réalisé par Jean-Jacques Amsellem.
Un reportage d’Esther Goldmann & Nicolas Boero.

Le Mans, 6 juin 2002, 2 enfants d’origine kurde de 3 et 6 ans sont arrêtés dans leur école. En situation irrégulière, ils sont renvoyés avec leur mère dans leur pays le soir même. Choqués par ces expulsions, des Français décident de se mobiliser. Qui sont-ils et pourquoi prennent-ils le risque de se mettre ainsi hors la loi. C’est le cas de Philippe, 37 ans qui habite à Brest. Ce négociateur immobilier a été ému par l’histoire de la petite Patimat, 6 ans. D’origine du Daguestan, elle et sa mère sont sous le coup d’une expulsion. Philippe, aidé par d’autres familles, décide alors de cacher Patimat chez lui, pour lui éviter d’être renvoyée dans un pays où elle risque la mort. Jean-Jacques est pasteur dans une cité de Sens. Depuis plus d’un an, il aide la famille Makombo, originaire du Congo. Rachel et Jonathan, les 2 aînés de 14 et 16 ans, sont partis en cavale pendant 3 mois, pour empêcher l’expulsion de toute leur famille.

Ce soir, "Envoyé Spécial", sur Télé Réunion, va nous offrir un sommaire hétéroclite mais comme à l’accoutumée en pleine actualité, et s’il fallait retenir un reportage important ce serait sans aucun doute " Enfants sans papiers : les réseaux de la mobilisation".
Depuis que Nicolas Sarkozy est parti en guerre contre les sans papiers, il ne se passe pas un jour sans que les médias nous inondent de commentaires ou de reportages sur le sort de ces milliers d’immigrés clandestins qui, sur notre sol, participent, qu’on le veuille ou pas, au développement de notre économie. Notre Ministre de l’intérieur a décidé, dans sa grande "Mansuétude", de régulariser une poignée de familles à condition qu’elles remplissent des critères draconiens, d’où les files d’attente devant les préfectures métropolitaines.

Les Premiers arrivés seront les premiers servis

Quelques-uns vont avoir la nette impression que j’exagère dans certains des propos qui vont suivrent, mais je n’ai pas trouvé d’autres moyens que de choquer pour que notre société égoïste prenne conscience qu’un véritable drame se joue aux portes de l’Europe.
Notre Ministre de l’intérieur a choisi de régulariser 6.000 sans papiers alors que 25.000 ont déposé des demandes. Même si le nombre de personnes éligibles pour être régularisées dépasse le quota instauré par Nicolas Sarkozy, et si c’est le cas, ce qui est plus que probable, il ne fait aucun doute que seules les premières demandes seront acceptées. En lançant cette campagne de régularisation, le gouvernement n’ignorait certainement pas que les sans papiers que l’on a tant de mal à évaluer se présenteraient avec l’espoir chevillé au corps et que par conséquent ils se dénonceraient eux-mêmes, tout comme jadis les juifs sont allés chercher leur étoile jaune au commissariat.

Comme ceux que l’on a appelés les justes

Sous l’occupation allemande, des citoyens français se sont démenés pour cacher des enfants juifs, plus tard on leur donna le nom de "Justes". Ce soir, les reporters d’"Envoyé spécial", se sont tout particulièrement intéressés à ces nouveaux justes qui refusent de voir les enfants immigrés privés de scolarité. Ils ont décidé de rentrer en résistance, non pas contre les institutions de notre pays, mais contre la tournure brutale et inhumaine que prend l’application de la nouvelle loi Sarkozy sur l’immigration. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui, tout au long de l’été, ont sacrifié leurs vacances pour venir en aide à ces refoulés de la dernière chance. Depuis bien longtemps, on n’avait vu un tel élan de solidarité. Les citoyens français se rendent compte que le problème n’est pas de savoir si oui ou non il faut privilégier l’immigration choisie, eux ils ont choisi de parer au plus pressé, en attendant que l’Europe prenne de véritables mesures pour le développement des pays pauvres.

Payons notre dette à l’Afrique et aux pays en voie de développement

Pourquoi l’Europe ? Parce que celle-ci a une grande dette vis-à-vis de ces pays et c’est seulement en venant en aide massivement à ces peuples que nous pourrons alors choisir le mode d’immigration que nous souhaitons. Mais dans sa grande "sagesse", Nicolas Sarkozy estime que l’on n’a pas assez pillé leurs richesses, maintenant, avec sa loi sur l’immigration choisie, il veut piller leurs cerveaux. D’où tout l’intérêt de l’émission de ce soir sur Télé Réunion.
Il faut parfois user de la désobéissance civile !

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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