Société

Femmes mal-aimées et maltraitées : en parler et agir ensemble

Dépôts de fleurs à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

25 novembre 2003

Dans le monde entier sera célébrée aujourd’hui la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La Réunion participera à cette célébration, pour laquelle les associations de défense des droits des femmes se mobilisent et appellent à des dépôts de fleurs blanches à Saint-Denis et à Saint-Pierre.

Comme le soulignait dès dimanche dernier l’Union des femmes de La Réunion (U.F.R) (voir "Témoignages" d’hier), c’est un devoir - pour chaque Réunionnaise et pour chaque Réunionnais soucieux de vivre dans une société plus juste et plus sûre pour tous - de se sentir concernés par ce problème. Et d’agir avec les autres, aujourd’hui comme tous les jours de l’année, pour faire reculer l’oppression et la maltraitance des femmes. « Femmes battues, femmes violées, femmes prostituées, toutes ces femmes que nous sommes et avons été ou avons eu peur d’être ou avons failli être, ou encore que nous nous vantons de ne pas être, toutes ces femmes nous concernent », disait Huguette Bello lors de sa conférence de presse.

Une femme battue toutes les 12 secondes aux U.S.A.

Les brutalités conjugales et domestiques constituent de loin la forme la plus universelle de violence commises contre les femmes, expliquait la présidente de l’UFR. Elles sont même l’une des principales causes de leurs blessures et de leurs décès. La plupart des États cependant ferment les yeux sur cette réalité, sous prétexte qu’elle relèverait du domaine de la vie privée. 44 pays seulement ont adopté une législation sur la violence familiale et 17 ont fait du viol par le conjoint une infraction pénale.
Partout dans le monde, les violences commencent dans la famille, souligne l’UFR. C’est le cas pour 70% des viols en France. Au Vietnam, 70% des divorces prononcés sont imputés à la violence du conjoint. Aux USA, soi-disant le modèle de démocratie dans le monde, une femme est battue toutes les 12 secondes, une autre est violée chaque minute et demie. En Inde, plus de 5.000 femmes sont tuées chaque année parce que la famille estime que leur dot de mariage est insuffisante.
« Une proportion considérable de la population mondiale est exposée de manière permanente à la torture, à la faim, à la terreur, à l’humiliation, à la mutilation ou au meurtre : ce sont les femmes. S’agissant de n’importe quelle autre groupe humain, tous ces crimes seraient assimilés à une situation d’urgence civile ou politique », a déclaré Huguette Bello.

Le reflet de sociétés violentes et injustes

Pour des milliers de femmes, la maison est le lieu le plus dangereux qui soit. Loin d’être un havre de sécurité, la famille est souvent le berceau de violences que les femmes endurent au quotidien. Des violences tenues secrètes. C’est une manière de les tenir à "leur place", c’est-à-dire confinées dans des relations, des fonctions ou des règles familiales régies par l’autorité de l’homme, du père, du frère.
Cette violence s’exerce au profit de structures sexuelles, familiales et sociales particulières qui maintiennent les femmes dans la dépendance. Partout dans le monde, la violence domestique est omniprésente envers les femmes. Et pratiquement aucune d’elles, quelle que soit son origine ethnique, sa classe sociale ou son âge, n’est à l’abri.
Les statistiques sur le sujet sont notoirement peu fiables. Les informations disponibles émanent de campagnes de sensibilisation menées par des femmes pour attirer l’attention sur ce problème. Les États accordent souvent peu d’attention à la violence exercée à l’encontre des femmes car cette violence est la traduction dans la vie privée de la violence sociale et des inégalités dans la société dont ces États sont complices.

Conditions de vie difficiles

Il n’y a pas de chiffres précis quant au nombre de femmes victimes de violences à La Réunion. D’après l’ODR (Observatoire du développement de La Réunion), le taux de criminalité dans notre pays était de 47,34 pour mille habitants en 2002, contre 69,32 pour mille en France. La Réunion se distingue par une délinquance violente importante, qui représente en 2002 près de 25% de l’ensemble des crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie.
Les conditions de vie difficiles d’un grand nombre de femmes font partie de la violence sociale évoquée plus haut.
Ainsi, le chômage des femmes, les faibles revenus et le surpeuplement de beaucoup de foyers à La Réunion entraînent une augmentation de la violence en général comme de la violence domestique - intra-familiale - dont encore une fois les femmes sont les premières victimes.

Un véritable fléau social

En France, chaque mois, six femmes meurent à cause de violences au foyer, la plupart du temps tuées par leur mari ou leur compagnon. Il y a trois ans, en France, 50.000 femmes ont été victimes de viol. 136 femmes sont violées chaque jour. Elles sont battues par le mari pour une raison ou pour une autre : avoir fait brûler le repas, ne pas être d’accord avec lui, sortir sans l’avertir, négliger les enfants, refuser de faire l’amour…
Cette forme de violence particulièrement répugnante n’est pas, comme les "grands" médias le laissent entendre, caractéristique des milieux défavorisés, car si 11,9% des chômeuses sont effectivement battues par leur conjoint, 8,7% de femmes cadres le sont également.
Insuffisamment dénoncé, ce phénomène est un véritable fléau social. Ce fléau contribue - au sein même de la famille et sous les yeux des enfants - à banaliser la violence et à reconduire l’image archaïque de la femme soumise à la loi du mâle, à normaliser les agressions sexistes. « Voilà pourquoi cette journée nous concerne tous », a conclu Huguette Bello en demandant des services publics capables de faire face à ce fléau.

Huguette Bello

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Messages

  • bonsoir mon mari me traite mal il m a fait sortir une fois dehors je n ai nul par ou aller je connais personne et je suis sans papier esque vous pouvez m indiquer ou se trouve le refus des femmes mal traitées à vichy merci

  • Bonjour Madame,

    Voici quelques pistes pour trouver une réponse à votre question :

    FCPE (Allier-03) :
    42 Rue du Progrès
    03000 MOULINS
    Tél : 04.70.44.29.49

    Communauté Soeurs Bon Secours :
    1 passage St Blaise 03200 VICHY
    Tél : 04 70 32 12 33

    Secours Catholique :
    28 pl Jean Epinat 03200 VICHY
    Tél : 04 70 98 23 72

    Croix Rouge :
    3 r Imprimerie 03200 VICHY
    Tél : 04 70 97 58 41

    Aide Internationale à la Détresse (A.I.D) :
    38 bd Résistance 03200 VICHY
    Tél : 04 70 98 03 51

    Et bien sûr, le 3919 : Numéro pour les femmes battues.

    Bon Courage !

  • bonjour,

    Après avoir été mal aimée pendant 9 ans, j’ai décidé de rompre d’avec mon conjoint.
    Conjoint avec qui j’ai eu une fille, àgée aujourd’hui de 5 ans.
    Suite à la séparation j’ai subit, 8 mois de harcélements d’odre psychologique tous les jours. Ma fille a subit aussi.

    Sous conseils de proches j’ai décidé d’arrêté de subir, de m’écraser et de réagir à la place.
    Mais ça n’est pas facile, le gendarme a qui je me suis adressé ne m’a pas cru.
    Et grace à un ITT, je pense maitenant qu’ils me croivent.
    J’ai envoyé en parallèle une plainte au procureur de la république.

    Mon ex conjoint arrêtte donc désormais de me harceler.
    C’est à dire, qu’il ne vient plus à la maison quand il veut, et il a arrêté ses 40 appels quotidiens, chargés d’insultes.

    Mais du coup c’est notre fille qui récupère son mal être.

    J’ai déposé il y a peu de temps un dossier aux affaires familiales, pour la garde de ma fille.
    Mais pour l’instant je ne sais pas comment faire pour la protéger.
    Auriez vous des informations pour m’aider.
    Je ne cherche pas à couper leurs liens (père/fille), mais à protéger ma fille, car elle n’est pas en protection.
    Par exemple, l’autre jour il a profité que je travaillais pour la récupérer à l’école(sans que je sois au courant), et derrière elle a pleuré toute la soirée, s’est endormie en pleurant sans manger).
    Comme la garde n’est pas statuée légalement, je suis embétée.
    La pédopsy que nous avons vu (pour ma fille), m’a parlé "du syndrôme d’alienation parentale" (violence familiale). Avec prise en otage et détournement psychique.
    Si vous recevez en rdv, j’aimerais que vous puissez me conseiller.
    J’ai besoin d’aide et ma fille aussi.
    Merci d’avance pour ce que vous pourrez faire en ce sens.
    Du Guillaume St-Paul, la réunion.


Témoignages - 80e année


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