Social

Grèves et mobilisations

26 mars 2003

Au Port
Grève à la SARL T.M
Ce matin, environ 80% des salariés de l’entreprise de transport "SARL T.M" du Port, dont les gérants sont basés à Saint-Benoît, seront en grève pour demander une augmentation de leurs salaires de 150 euros, la "prime de panier" et le 13ème mois. Les salariés en grève veulent se renseigner sur les conventions collectives du transport pour améliorer leur situation, apparemment très dégradée.

Sur la vingtaine de salariés, quatre sont actuellement en congé maladie. Tous font un travail de manutentionnaires, et certains - qui ont treize ou quinze ans d’ancienneté - sont toujours payés au SMIC.

Avec le soutien de la CGTR, les salariés vont installer un piquet de grève.

Un communiqué diffusé hier par la CGTR-Ouest précise d’autres revendications : « l’annulation de la sanction disciplinaire de M. Querol Nelson, la planification des congés payés et le respect du calcul de l’indemnité, la clarification concernant le versement ou non de la prime de panier et de déplacement ».

Saint-Louis
À la Maison de l’Enfance, grève contre une gestion sans transparence
La très grande majorité des salariées de la Maison de l’Enfance, à Saint-Louis, sont en grève depuis mercredi dernier pour demander plus de transparence dans la gestion de cette structure. De statut associatif, la Maison de l’Enfance est dirigée par un Conseil d’administration dans lequel siègent, entre autres, des membres d’un syndicat de cadres, qui constituait également un "syndicat maison" récemment bousculé par l’arrivée de la CFDT et de la CGTR.

Le personnel, en grève à 95%, pose plusieurs problèmes. Il veut d’abord des réponses sur les conditions de mise en vente, par les nouveaux administrateurs, d’un bien patrimonial laissé par la défunte fondatrice de l’association. « Une maison qui devait servir de centre de vacances pour le personnel et qui a été vendue sans que personne sache ce qu’est devenu l’argent de la cession », expose Marlène Derfla, secrétaire fédérale CGTR qui accompagne les grévistes depuis une semaine.

Ensuite, le personnel réclame les sommes dues au titre de la prime de fin d’année qui, depuis 2001, n’est plus versée que partiellement : il manque 30% du montant de la prime de 2001 et 60% de celle de 2002, que les administrateurs ont baptisée "prime de bilan" et qu’ils disent ne pas pouvoir déterminer. Du coup, les salariés demandent à ce que cette prime soit transformée en 13ème mois à partir de 2003 et réclament les sommes dues au titre des deux années précédentes.

Une revendication concerne spécialement les assistantes maternelles à domicile : concernant le versement d’une prime d’une part et l’attribution d’un fixe quand les enfants ne viennent pas. En effet, les parents paient la crèche, même quand leurs enfants ne viennent pas, mais le personnel lui, n’est pas payé.

Les salariées veulent encore passer au crible la grille des salaires, négociée dans les années passées mais non respectées selon elles. Elles veulent surtout arriver à y voir plus clair dans une gestion qui manque de transparence selon le personnel en grève.

La Maison de l’Enfance est financée par la CAF - seul organisme à consentir une avance -, le Conseil général et la mairie de Saint-Louis. Mais les administrateurs évoquent des « difficultés de trésorerie » liées à un versement tardif des subventions des deux collectivités locales. Aussi les grévistes ont-elles pris contact avec les collectivités, prêtes à « mieux coopérer si un bilan est produit ».

Les grévistes ont également inscrit à leur cahier de revendications la création d’un comité d’entreprise, qui désignera un expert comptable. Forte de plus de cinquante salariées, essentiellement des femmes - et deux hommes seulement - l’association sera bientôt dotée d’un comité d’entreprise, où siégeront, entre autres, des représentantes du personnel, bien décidées à exercer un droit de regard sur la gestion de la structure, qu’elles ne veulent pas voir fermer.

P. D.

Nouvelle réunion du Collectif des professionnels de la culture
Menacés de disparaître, les métiers du spectacle veulent se mobiliser
Le Collectif des professionnels de la culture et l’Association des intermittents réunionnais (AIR) poursuivent leur cycle de réunions. Ils étaient hier à l’espace Jeumon de Saint-Denis, une vingtaine de personnes rassemblées pour discuter des actions à mener pour défendre les métiers du spectacle et le dossier des intermittents du spectacle menacés de disparition.

Les projets de réformes gouvernementales, qui risquent de s’attaquer à leur régime, rendront impossible à tout artiste réunionnais de vivre de son métier. Les partenaires sociaux doivent se prononcer avant le 30 juin 2003. À terme, c’est toute la production culturelle - du spectacle vivant au cinéma en passant par l’audiovisuel - qui en souffrira.

Le premier objectif de ces réunions et d’abord de mobiliser l’ensemble des acteurs culturels de La Réunion. S’ils ne viennent pas en masse aux réunions préparatoires, le collectif compte sur leur mobilisation lors des actions qui seront décidées, et aussi sur celle de leur public.

Agir avant qu’il ne soit trop tard
Le Collectif, en lien avec le Réso, travaille à organiser dans les diverses salles de l’île des manifestations pour rassembler les artistes et les techniciens autour des lieux de culture et pour toucher l’opinion publique. Mais ces actions-là ne seront pas suffisantes pour attirer l’attention de toute La Réunion. C’est pourquoi la rencontre d’hier a beaucoup discuté du projet d’un spot télévisé, d’une vingtaine de secondes, pour interpeller les Réunionnais et directement les institutions.

Au moins trois scénarii ont été évoqués hier. Le réalisateur pressenti, Bernard Crutzen, poursuivra durant la quinzaine à venir des négociations visant à s’assurer de la diffusion du clip sur les télévisions réunionnaises. Le spot devrait solliciter des artistes réunionnais bien reconnus, comme Arnaud Dormeuil, qui s’est déjà porté volontaire. Ce clip devra dire la mort programmée de ceux qui sont à l’écran, et le dépouillement dont ils sont victimes.

Mais il ne revient pas qu’aux artistes et aux techniciens de défendre une certaine idée de la société. Tous ceux qui refusent un monde sans culture, et sans divertissement, doivent se mobiliser.

En effet, les répercussions de la réforme du statut des intermittents du spectacle ne portent pas seulement sur les comédiens, chanteurs, musiciens, mais aussi sur les cadreurs, tous les techniciens qui rendent possibles par exemple la réalisation du journal télévisé, de la météo et de certains programmes. C’est donc au téléspectateur même que le Collectif a décidé de s’adresser pour défendre l’intermittence avant qu’il ne soit trop tard et poser le problème de la reconnaissance de l’artiste.

Si vous voulez participer aux réunions du collectif, vous pouvez communiquer vos coordonnées à l’adresse internet : [email protected]

Eiffel


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