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Lutte contre la mondialisation capitaliste
2ème Forum social réunionnais
3 février 2003
À l’initiative d’ATTAC-Réunion, un deuxième Forum social réunionnais était organisé hier à Saint-Leu. Plusieurs thèmes étaient débattus : les services publics, le réchauffement climatique, les menaces de guerre contre l’Irak et l’AGOA. Si des membres d’ATTAC-Réunion animaient les débats, d’autres associations tenaient des stands sur le site. Une manifestation qui visait avant tout à informer les Réunionnais sur les enjeux et les conséquences de la mondialisation capitaliste.
Entre 100 et 200 personnes se sont jointes au débat organisé hier à Saint-Leu dans le cadre du 2ème Forum social réunionnais. Une initiative d’ATTAC-Réunion qui se déroule traditionnellement quelques jours après le Forum social mondial. Quatre thèmes avaient été choisis pour lancer le débat sur la mondialisation capitaliste et ses conséquences : les services publics, abordés sous l’angle de l’Accord général sur le commerce et les services (AGCS) qui est actuellement en discussion au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le réchauffement de la planète vu sous l’angle de la politique énergétique et de celle des déplacements.
Autre sujet lié au précédent : les menaces de guerre pour la conquête de puits pétroliers en Irak. La journée était conclue par un débat sur l’AGOA, une loi américaine destinée à favoriser les investissements des USA dans notre région mais qui obligent les partenaires africains à plusieurs concessions sur le plan de leur politique étrangère.
Après une présentation d’ATTAC (voir encadré), les services publics ouvraient les débats. Il s’agissait pour l’intervenante membre d’ATTAC d’expliquer les enjeux de l’AGCS en cours de négociation à l’OMC. Une tâche ardue, d’autant plus que ces discussions se déroulent loin des médias et, souligne ATTAC, « en toute absence de débat démocratique au niveau des pays concernés ».
Or, au niveau de la planète, les enjeux sont considérables, car il s’agit de l’ouverture au secteur privé de services publics tels que la santé, l’éducation, l’énergie, les communications. Certains ont cru bon de polluer le débat en lançant des attaques gratuites contre les dirigeants politiques réunionnais qui agissent pour le développement de La Réunion. Le slogan "tous pourris", qui a fait des ravages considérables en France lors de la dernière présidentielle, trouve à La Réunion des défenseurs qui dissimulent leur absence de propositions adaptées à notre pays par une reproduction fidèle des comportements et des idées issues de l’ancienne puissance coloniale. Malgré cela, de nombreux intervenants ont tenu à apporter leur contribution positive à cette question importante.
Pour beaucoup, il est important de déconnecter services publics et rentabilité marchande. L’éducation est-elle rentable ? La culture est-elle rentable ? Tous ces biens collectifs sont indispensables au développement d’un pays, et il semble hasardeux de vouloir en confier la responsabilité à des entreprises privées sans aucun contrôle des autorités élues. Les exemples des ratés de la politique énergétique américaine, avec des coupures de courant en Californie, ou britannique, avec l’augmentation des accidents sur le réseau ferroviaire privatisé, sont des arguments qui le démontrent.
Il a aussi été longuement question de la situation des agents des services publics dans notre pays. Avec la précarité, le sous-effectif et les énormes besoins auxquels nous aurons à faire face avec les conséquences de la transition démographique, il est plus qu’urgent de lancer une large concertation sur les services publics du futur à La Réunion. Une nécessité rappelée par le communiste Dominique Atchicanon (voir encadré).
Deuxième débat, le réchauffement de la planète. Il a commencé par un rappel de l’évolution du climat lors de ces dernières décennies et de ses causes. Après cet intéressant exposé, les interventions ont notamment porté sur les choix à faire en termes de déplacements et de politique énergétique. Pour beaucoup, il est important de promouvoir l’utilisation des transports collectifs en faisant de ces derniers une alternative crédible au tout-automobile.
Ce débat a également souligné le manque d’information de la population réunionnaise face à la question du réchauffement en général, et des politiques des déplacements et de l’énergie en particulier.
Par exemple, certains estiment que la route des Tamarins est une concession au tout-automobile, sans considérer que ce nouvel axe est un outil d’aménagement du territoire qui permettra à notre pays d’amortir les conséquences de la transition démographique. Car pour les 300.000 Réunionnais qui s’ajouteront à la population actuelle d’ici 20 à 30 ans, il faudra bien construire davantage dans les Hauts que sur un littoral déjà surpeuplé.
D’autres pensent que La Réunion est condamnée à rester dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement énergétique et que les énergies renouvelables, "c’est du vent", ignorant - par manque d’information ou par calcul politicien - tout le travail effectué par la Région depuis 1998.
Décidément, pour certaines personnes de passage, le refus de s’intégrer à la bataille pour le développement de notre peuple se double d’un sentiment de donneur de leçon...
Intervenant à ce sujet, Dominique Atchicanon a recadré le débat, rappelant les avancées du SIVOMR dans le domaine des transports collectifs, avec la création de la SEMMITEL. Notre camarade a également souligné les efforts faits dans la mise en place d’un transport collectif en site propre, indiquant que la Région a lancé les études et travaux préparatoires. Et n’en déplaise à ceux qui pensent que les Réunionnais ne font rien, la préfiguration du TCSP - l’axe mixte entre Le Port et Saint-Paul - sera dans quelques semaines une réalité.
Et l’on ne peut pas non plus passer sous silence la volonté d’aboutir à une autonomie énergétique dans 20 ans grâce aux énergies renouvelables. Une volonté politique de la Région qui est qualifiée d’exemplaire par le président de la République.
Après un pique-nique sur le site de Saint-Leu, les débats se sont poursuivis dans l’après-midi sur les menaces de guerre. L’objectif était d’informer sur les véritables objectifs de guerre de George Bush. « Il s’avère, au fur et à mesure que les informations nous parviennent, que les États-Unis sont bien plus intéressés par les ressources pétrolières de l’Irak que par la volonté de rétablir le "bien" dans cette partie du monde », signale ATTAC-Réunion. Devant l’urgence de la situation, il s’agit de prendre conscience de l’importance de la mobilisation à mener contre la guerre. Et de rappeler les enjeux de la manifestation du 15 février prochain.
Dans le cadre de ce débat sur la guerre, comme le confiait Alain Guillot, président d’ATTAC-Réunion, avant le début des débats, il faut mettre fin au scandale des Chagos. Il s’agit de dire non à l’injustice qui empêche le peuple chagossien de vivre dans son pays.
Les débats devaient se conclure sur l’AGOA, une loi américaine caractéristique de l’impérialisme du gouvernement de ce pays. Car si l’AGOA permet aux pays de notre région d’exporter sans droit de douane vers le marché américain, les conditions sont draconiennes. Tout d’abord, les produits en question sont choisis par la partie américaine. Ensuite, les partenaires africains doivent s’engager « à ne pas porter atteinte aux intérêts des États-Unis en matière de politique étrangère », précise ATTAC. Enfin, ils doivent « éliminer les obstacles aux investissements étrangers », éviter les subventions, les nationalisations, et privatiser leurs services publics.
Le Forum de l’AGOA qui s’est tenu récemment à Maurice, a permis de sensibiliser sur cette question. Alain Guillot rappelle le succès de la manifestation anti-AGOA qui s’était déroulée dans le cadre du Forum des peuples. Pour Alain Guillot, le Forum des peuples a été important, car il montre une internationalisation de la lutte contre la mondialisation capitaliste dans l’océan Indien.
Mais même si cela paraît facile pour certains, dire que « Maurice est le porte-drapeau de l’impérialisme américain dans notre région » est profondément méprisant pour nos voisins. Les Mauriciens luttent comme ils l’entendent pour que leur pays se développe, et si pour eux l’AGOA est un moyen d’améliorer leur vie quotidienne, de réduire le chômage, c’est un point de vue que nous ne pouvons que respecter.
Destiné avant tout à informer, le Forum social réunionnais répond en tout cas à une véritable attente. Il suffit de voir quels sont les sujets mis en valeur par les médias dominants en place dans notre pays pour se rendre compte que les questions liées au développement durable sont reléguées loin derrière les faits divers.
Services publics de qualité : une exigence démocratique |
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Dans le cadre du débat sur les services publics, Dominique Atchicanon rappelle les conséquences du sous-effectif à La Réunion. Cela génère une tension car les agents sont surmenés et ils doivent gérer le mécontentement des usagers qui estiment que le service ne répond pas à leurs attentes : « Combien d’agents sont agressés du fait de la non-réponse d’un service public ? » Il rappelle également l’appel du PCR à un engagement citoyen pour un service public de qualité. Il s’agit de lutter contre la précarité mais aussi d’anticiper l’augmentation de la demande liée à la progression démographique, au niveau de l’emploi, mais aussi au niveau des services. Une réponse est notamment la création d’un centre de formation aux métiers de la fonction publique à La Réunion, afin de donner la possibilité aux jeunes réunionnais d’occuper les nombreux postes qui devront être créés afin d’une part de garantir le droit de la population à des services publics de qualité, et d’autre part d’apporter une solution au fait qu’en ce moment, des milliers de Réunionnais diplômés de l’enseignement supérieur sont au chômage. Cette situation dramatique ne pourrait que s’amplifier si rien n’est fait. Garantir à La Réunion du futur des services publics de qualité, sans sous-effectif, bien répartis sur un plan géographique, c’est également répondre à une exigence démocratique, précise en substance Dominique Atchicanon. |
ATTAC-Réunion |
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ATTAC est une association née à l’initiative du "Monde diplomatique". Son premier président était d’ailleurs membre de l’équipe du mensuel français, il s’agissait de Bernard Cassen. Lors de l’ouverture des débats du Forum social réunionnais, Alain Guillot, président d’ATTAC-Réunion, a précisé que son organisation, bien qu’elle vise à débattre de sujets politiques, n’est pas un parti et ne soutient aucun mouvement politique. ATTAC est une association qui est représentée dans de nombreux pays. Ainsi, ATTAC-Brésil a apporté sa contribution à l’organisation du dernier Forum social mondial organisé à Porto Alegre. Interrogé au sujet de cette dernière manifestation, Alain Guillot a noté deux avancées importantes. Tout d’abord la création de l’Observatoire international des médias, mais surtout, suite à l’"Appel des mouvements sociaux", l’évolution vers un réseau mondial des organisations de lutte. Une illustration régionale de cette internationalisation des revendications est la tenue à Maurice du Forum des peuples, organisé à l’occasion du Sommet de l’AGOA. Des militants de tous les pays de notre région sont venus soutenir leurs camarades mauriciens dans leur lutte contre la domination du libéralisme. Le président d’ATTAC-Réunion a également souligné l’importance croissante de l’opposition à la mondialisation capitaliste, surtout lors de ces trois dernières années. Une dynamique qui montre que par l’union il est possible d’aller vers un monde plus solidaire. |
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