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Formation et emploi
D’une stratégie de formation à une industrie naissante ?
5 août 2003
L’Institut de l’Image de l’océan Indien (ILOI), basé au Port, a fini la semaine dernière sur deux journées "portes ouvertes" destinées à faire connaître ses formations aux scolaires en recherche d’une orientation et d’une voie professionnelle d’avenir. Mais elles étaient aussi destinées à montrer ce que savent faire ses étudiants en fin de parcours et le niveau atteint.
« Un niveau de professionnels », plaide sans hésiter Georges Lacroix, directeur pédagogique de la formation 3D depuis cinq ans qui, avec Alain Séraphine, président de l’ILOI, cherche à faire déboucher ces talents sur une activité industrielle capable à terme de se porter toute seule, par l’attrait d’investisseurs.
Pour attirer les étudiants, les responsables de l’ILOI, qui ont associé leur école au Département "Hypermédia" de l’Université de Paris VIII (Saint-Denis en Île de France), ont imaginé la création d’un "incubateur". Il s’agit d’une structure de portage transitoire entre la période de formation et la vie professionnelle dans une industrie… où tout reste à faire, à notre échelle et dans notre région du moins. Un défi de plus proposé aux jeunes pour qui "modernité" et "avenir" ne sont pas forcément associés à l’exil.
Les étudiants de l’ILOI donnent en cette fin d’année universitaire - elle sera bouclée pour eux le 8 août - quelques exemples de débouchés de production, les uns dans le film d’animation en deux dimensions (2D), les autres en trois dimensions. Ils ont même motivé un déplacement du directeur du Travail, Alix Séry, venu voir comme tant d’autres ce que promettent les jeunes recrues portoises.
Dans un local, quatre anciens étudiants au statut d’artistes indépendants se sont associés pour la création d’un long métrage évoquant dans une fiction, "Timoune", un moment recréé de la vie dans l’île, situé à la fin du 19ème siècle. Léonce Ankibo, David Bello, Mohamed M’Dahoma et Patrice Dijoux ont déjà réalisé un tiers du scénario et travaillent actuellement sur la bande annonce, élément indispensable dans la recherche d’un producteur.
Sur leur table de travail se juxtaposent des planches dessins en couleur montrant quelques-uns des personnages : Timoune, un garçonnet d’environ 8-10 ans, le héros de l’histoire ; le "méchant" aux allures hybrides de pirate et de proto-Robocop…
Pourquoi le 19ème siècle ? Patrice Dijoux répond pour l’équipe que « c’est plus agréable de travailler sur les costumes et les décors d’époque, la marine à voile, les diligences… que sur ceux de La Réunion d’aujourd’hui ».
L’histoire est celle d’un garçon né sur le bateau qui emmenait sa famille vers notre île, quand un cyclone surprend l’équipage et disperse les passagers. Timoune, comme Moïse est séparé des siens et… sauvé des eaux par une famille de pêcheurs de l’étang Saint-Paul qui le recueille et le reçoit comme un fils.
La suite de l’histoire est celle d’une enfance prise dans la tragédie de la famille adoptive, engagée dans une lutte pour la possession d’un morceau de terre et d’une maison, qu’un "méchant" veut s’approprier. Le dénouement de ce scénario très nostalgique est aussi très moral, le "kaparèr" finit mal, l’enfant retrouve sa famille naturelle et la vie continue. Et pour que le projet des quatre jeunes puisse continuer lui aussi, il leur faut d’abord boucler l’écriture du scénario, finir la bande annonce et trouver un ou des financeurs.
Dans un local proche, cinq étudiants tous reçus avec mention au diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) 2D/3D (dont trois avec les félicitations du jury) peaufinent eux aussi leurs produits, visibles sur le site Internet qu’ils ont créés pour la promotion de leur travail (http://dess.iloi.net).
Leur but est aussi de trouver les moyens de produire les trois projets de films d’auteur et la série à vocation scientifique qui constituent la moisson de cette promotion, suivie de près par Georges Lacroix, lui-même créateur et producteur du premier film français en 3D, "Insector", projeté au Port il y quelques années, au moment des débuts de ces formations dispensées par l’ILOI. Directeur pédagogique de la formation 3D, Georges Lacroix a suivi trois promotions et se montre optimiste sur leurs chances de débouchés professionnels, même si beaucoup reste encore à construire.
Les premiers étudiants amenés à un niveau professionnel ont prouvé qu’ils peuvent soit créer leur propre société - c’est le cas de Nurbs, qui a signé plusieurs spots publicitaires - soit s’intégrer dans des sociétés comme Vibrason ou ICV ou encore travailler à Angoulême, comme l’ont fait certains, à la réalisation de séries de haut niveau.
Les débouchés extérieurs ne manquent pas, mais l’ambition des responsables de l’ILOI est de créer les conditions d’émergence d’une industrie réunionnaise ou indocéanique. Une première étape a été la mise en place d’une formation expérimentale, en partenariat avec le Département Hypermédia de Paris-VIII que dirige Ghislaine Azémard, l’initiatrice de cette formation à Saint-Denis (93).
Cette prise de contact avec « la première université à faire de la 3D », précise Georges Lacroix, a débouché sur une formation à la réalisation numérique 2D/3D de 1.300 heures. Formation aujourd’hui complétée par un DESS (350 heures) dont la promotion 2003 est particulièrement prometteuse.
« On est content de pouvoir montrer qu’il y a ici des gens de talents. Il faut prendre les moyens de les accompagner », ajoute Georges Lacroix en évoquant le projet d’"incubateur" imaginé par les responsables de l’ILOI comme un sas de sortie de la vie étudiante et d’entrée dans la production cinématographique.
Cet incubateur est conçu comme un « cadre technologique » permettant aux jeunes de travailler. L’ILOI, qui dispose d’un parc matériel « que toutes les universités n’ont pas », poursuit Georges Lacroix, peut apporter le cadre logistique. « Il faut ensuite des intervenants apportant des compétences complémentaires pour la formation et il faut enfin laisser aux créateurs la possibilité de s’exprimer », ajoute-t-il.
C’est donc une structure qui n’est plus tout à fait une école, mais qui dans l’esprit de ses concepteurs croiserait fonds publics et investissements privés. Un soutien fort de la Région semble, aux dirigeants de l’ILOI, un bon moyen de mobiliser des producteurs pour ce projet d’incubateur, dont le but reste de « sortir du contenu à forte valeur ajoutée ». La présence d’un stand de la collectivité au Festival d’Annecy, en juin dernier, répond à cette ambition de constituer dans notre région, une plate-forme internationale pour les métiers de l’animation, dans toutes ses technologies.
« C’est tout le problème des leviers publics à mobiliser pour la création de contenus dans le multimédia », continue Georges Lacroix, qui a vu un projet de ce type fonctionner à Taïwan. Dans l’esprit ILOI, il s’agit d’« accompagner les projets non pour les faire entrer dans un marché mais pour qu’ils s’expriment tout en restant lisibles par des producteurs ».
Des producteurs et diffuseurs qui seront invités à faire partie, le 4 décembre, d’un jury constitué dans le cadre du partenariat ILOI/ParisVIII pour se prononcer sur les débouchés professionnels des travaux de DESS.
On en saura un peu plus, à la fin de cette année, sur la faisabilité de cet incubateur de projets comme outil expérimental destiné à montrer les savoir-faire réunionnais dans la production multimédia.
Une histoire d’Anchain |
Dans la promotion du DESS 2003, cinq jeunes - dont une étudiante venue des Beaux-Arts - ont présenté des travaux d’inspiration très diverse.
Chloé Topczynski a travaillé sur un projet de galerie d’art en 3D, "Ti chemin", à visiter sur le site du DESS. David Esprimont a produit un court-métrage à l’écriture poétique, "Emma". Son voisin de console, Bernard Georget, a travaillé sur un scénario de film (7 minutes), "l’œil de Jaspe". Deux frères Robert ont écrit pour une série pour enfants le scénario d’une histoire de lémuriens intitulée "Kriké Kraké". Boris Robert quant à lui a imaginé sur la trame historique un récit de la vie d’Anchain, esclave marron dont la célébrité dans l’île vient de ce qu’il a réussi pendant vingt ans à se soustraire, avec sa compagne Héva, aux escadrons des chasseurs de Noirs. Boris Robert s’est inspiré des différentes versions rapportées par la tradition orale pour écrire un scénario de la vie d’Anchain destiné à un court-métrage de 15 à 30 minutes. Une bande annonce de six minutes plante le décor : la razzia des arabes dans le village mozambicain, la longue marche vers Mombasa, le marché aux esclaves, la traversée jusqu’à Bourbon où le jeune Anchain est acheté par un propriétaire terrien, Alexis de Fontorbière, dont la fille Margot se dressera contre les mœurs esclavagistes. Sur la plantation, dont le film décrit par le menu les pratiques barbares, Anchain rencontre Héva avec qui il décide de fuir. Ce sont ensuite les années de bonheur à l’état de nature, au sommet du piton qui porte son nom, puis la traque finale et la mort d’Anchain. Les images, d’un graphisme inspiré de la bande dessiné, sont d’un réalisme impitoyable en ce qui concerne la vie quotidienne au temps de l’esclavage. Réalisé en 2D, le film utilise un logiciel venu d’Internet (Flash) pour traiter des images destinées à la télévision. Déjà remarqué par l’organisatrice du "Prix Möbius", un festival de dessin animé, le travail de Boris Robert sera présenté avec ceux de ses camarades au jury de producteurs de la fin d’année. Après une préparation aux Beaux-Arts, une formation à la 2D et un passage par Pipangaï, Boris Robert a commencé l’écriture de cette histoire d’Anchain pendant une période de chômage. Il a aussi produit des CD-Rom à vocation pédagogique : un pour le BEP pâtisserie (Ordipatiss) et un autre en collaboration avec deux autres compères qui ont signé chacun un chapitre de "La physique c’est fantastique". L’histoire d’Anchain, quel que soit son sort cinématographique, produira aussi peut-être un CD-Rom comprenant une Histoire de l’esclavage, très documentée, en complément de la courte fiction. |
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