La délégation a été reçue par l’Association des maires

Jean-Louis Lagourgue : « Le gouvernement doit écouter la voix des Réunionnais »

22 mai 2003

Après le Département, après la CAF, la troisième étape était le siège de l’Association des maires. Deux seulement étaient présents : Jean-Louis Lagourgue, le président, et Jeannick Payet, le nouveau maire de Saint-Leu. Les propos de Jean-Louis Lagourgue sont sans équivoque : « le combat des emplois-jeunes est légitime ». Et d’évoquer les propositions qu’il avait formulées, notamment l’extension du congés solidarité à la fonction publique territoriale. Tout en se disant convaincu de la nécessité de faire des réformes, il en condamnait fermement la forme : « Il ne peut pas y avoir de réforme sans qu’il y ait concertation ». Et de poursuivre : « je ne suis pas inféodé à un parti politique ».

Le choix est clair : « Je suis prêt à vous accompagner à Paris, dans tous les ministères pour que la voix des Réunionnaises et des Réunionnais soit prise en compte. Il faut que le gouvernement entende la voix des Réunionnais (...). Nous ne pouvons pas rester dans une société bloquée ».
Après avoir rencontré les responsables du Collectif Emplois en danger, Jean-Louis Lagourgue, président de l’Association des Maires, a fait a déclaration suivante à la presse : « Je partage les inquiétudes de ceux qui, aujourd’hui, manifestent contre cette décentralisation qui, à mon avis, s’est faite dans la précipitation et sans concertation. Il est temps aujourd’hui que le gouvernement entende la rue et que l’on ouvre cette concertation et que l’on fasse des propositions à cette population réunionnaise de plus en plus nombreuse aujourd’hui à manifester. Quant aux emplois-jeunes, j’ai été le premier à défendre leur statut et à dire qu’il fallait qu’on pérennise ces emplois. En tant que maire de Sainte-Marie, j’ai donné l’exemple : pas un seul emploi-jeune dans ma commune n’est resté sur le carreau. Je demande à l’ensemble des maires de faire en sorte qu’avec cette loi, la loi-programme qui va être votée, et éventuellement le volet sur le congé-solidarité, que tous les emplois-jeunes puissent être intégrés dans la fonction publique territoriale.
Je pense que cette réforme est nécessaire, mais il faut la faire différemment. Il faut la concertation avec les différents corps de métier, avec les syndicats pour que cette réforme puisse vraiment aboutir. Je crois que le gouvernement doit écouter la voix de La Réunion, de ces 20.000, de ces 30.000 Réunionnais qui manifestent aujourd’hui. Je le répète : je n’ai pas les mains liées. Je ne suis inféodé à aucun parti politique. Je ne suis pas le godillot de l’UMP. J’ai toujours eu mon franc-parler. Aujourd’hui, même si je dois me démarquer de mes collègues de droite, le gouvernement doit écouter la voix des Réunionnais »
.

Pierre Vergès - Elie Hoarau (PCR) :
Bâtir ensemble
« Cette mobilisation est le symbole que les organisations syndicales sont soucieuses non seulement de se battre pour la défense du service public mais partagent les préoccupations des autres. Leur présence à cette manifestation souligne une fois de plus que l’emploi est le problème central à La Réunion. Cette rencontre d’aujourd’hui montre que les problèmes doivent être appréhendés de manière globale et nous le répétons une nouvelle fois : il y a urgence, il faut que l’on puisse, dans des délais raisonnables, permettre aux Réunionnaises et aux Réunionnais, de bâtir, ensemble, un projet de développement durable et solidaire ».

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus