Sport et société

Jeannick Moreau exalte le sport comme porteur de valeurs

Assemblée générale du C.R.O.S. samedi dernier à l’Hôtel de Région

28 mai 2003

Samedi dernier se tenait à l’hôtel de Région l’assemblée générale ordinaire du Comité régional olympique et sportif (CROS). Intervenant au cours du débat, le président du CROS, Jeannick Moreau, a souligné l’importance des bénévoles qui donnent beaucoup de leur temps pour permettre aux jeunes et moins jeunes de pouvoir pratiquer leur sport préféré dans les meilleures conditions. « Il ne suffit pas d’y être. Il faut aussi œuvrer », a-t-il souligné, « en ce sens, je ne crois pas à la crise du bénévolat telle qu’on le définit en termes de diminution de l’engagement des personnes. Mais... »
Et il a raison le président du CROS, avec ce cri du cœur qui ne dépareillerait nullement une épreuve de philo au baccalauréat ou qui pourrait servir d’introduction à une réflexion de poids sur la dimension de ces milliers de militants du sport. En effet, ce sont des personnes qui sont toute l’année debout dans leurs baskets, les yeux rivés sur demain et la tête attachée à assurer le quotidien. Elles se donnent sans compter pour l’une de ces causes qui comptent dans nos vies d’hommes, de femmes et de jeunes.
Et il a raison, Jeannick Moreau, de ne pas pour autant verser dans l’angélisme et de dénoncer le fait que certains se déroulent volontiers les tapis rouges de la récupération dérisoire, après qu’ils aient laissé à d’autres le soin de faire le boulot, prêts à se pointer pour applaudir en cas de succès.
Il a encore raison, le président du CROS, lorsqu’il secoue « ceux qui pensent que réfléchir sur les grandes orientations de politiques sportives n’a servi à rien et ne servira à rien ». Il cite deux exemples concrets qui font leur chemin et alimentent aujourd’hui les discussions : « la création d’un observatoire du sport réunionnais et la mise en place de centres de gestion régionaux voire inter-communaux... ».
Il a plus que jamais raison, Jeannick Moreau, lorsqu’il évoque, en des termes non équivoques, le problème du « coût exorbitant des billets d’avion » en face duquel il reste « persuadé que c’est un combat qu’il faut mener comme il y a 20 ans à travers Échanges Sans Frontières... ».
Et puis, inévitablement, est revenu le problème de la participation d’athlètes mahorais aux Jeux des Iles de l’océan Indien... Et là encore, il a raison, Jeannick Moreau, de dire que rien ne saurait se faire si c’est au détriment de nos sportifs, dans un habillage qui serait de façade, livré à des considérations avec lesquelles l’éthique sportive ne se compromet pas.
Comment ne pas suivre ici le mouvement sportif réunionnais, quand on voit comment les puissances de l’argent ont aujourd’hui mis le grappin de leur affairisme mondialisé sur les grands rendez-vous olympiques ?
Car, plus que jamais, pour le Comité régional olympique et sportif de La Réunion, il importe de « faire prendre conscience que le sport, phénomène de société majeur, véhicule des valeurs qui, hélas, sont en perte de vitesse et qu’il contribue fortement à la paix sociale ».
Et cela, rien que cela, mérite réflexion et action. Sachant « qu’il ne suffit pas d’y être et qu’il faut œuvrer... ».

Raymond Lauret, conseiller régional

Mobilité des sportifs réunionnais : « une situation de légitime exigence vis à vis de l’État... »

Raymond Lauret, conseiller régional délégué aux sports, assistait à l’assemblée générale du CROS de La Réunion. Il répond ci-dessous à nos questions.

• Quelle appréciation portez-vous sur l’assemblée générale de samedi après-midi ?

Raymond Lauret - Un sentiment de tranquille satisfaction. Il y a des hommes et des femmes de haute valeur au CROS. Il y a, autour de Jeannick Moreau, des responsables qui donnent de l’allure à cette équipe et qui tirent tous dans le même sens. Je ne citerai aucun nom, ne voulant pas courir le risque d’en oublier un seul. Mais il y a, dans le CROS de La Réunion, une grosse dizaine de dirigeants qui ont du poids. Du poids qui s’ajoute, se complète et qui, en fin de compte, tire en avant.

• À propos de la motion sur la mobilité des sportifs réunionnais, vous avez fait part d’une sensible insatisfaction…

- C’est le seul point qui, je le crois, a été posé de manière... disons un peu naïve. La motion prend trop l’allure d’un vœu pieux puisqu’elle se donne trois destinataires, tous placés sur le même pied d’égalité dans la responsabilité. Le transport aérien est assuré par des compagnies qui agissent dans le cadre de l’économie libérale. Ce sont elles qui fixent leurs prix, dans le jeu de la libre concurrence. Or, La Réunion, comme les autres DOM, est l’otage de l’avion. Seule l’instauration du principe de la continuité territoriale pourrait "booster" une baisse du coût du billet, dans la mesure où l’État peut avancer avec des conséquences heureuses pour l’usager la notion de service public. L’association COLL’AIR le démontre très bien. Demander aux deux collectivités locales que sont la Région et le Département une augmentation substantielle des aides publiques directes pour les déplacements sportifs revient à leur dire qu’elles doivent prendre une part plus grande encore dans le prix d’un billet que l’on estime bien trop élevé. Ce faisant, on n’agit donc pas sur le fond du problème. On l’accepte, avec une résignation qui n’est pas à l’image des travaux et des traditions du CROS de La Réunion. Or, ici, le mouvement sportif doit prendre sa part dans une bataille globale.

• Vous avez suggéré que le CROS, le Département et la Région Réunion proposent à leurs homologues respectifs de la Guyane, de la Guadeloupe et de la Martinique une démarche conjointe vis à vis du ministère des Sports…

- Le sport réunionnais a démontré et prouve qu’il apporte beaucoup au sport français. Dans bien des disciplines, il en est sans doute de même pour les Antilles. Ne sommes-nous pas dans une situation de légitime exigence vis à vis de la République ? Jeannick Moreau cite souvent le cas d’une ligue métropolitaine de handball qui consacrait - c’était il y a quelques années, et c’est sans doute encore plus éloquent aujourd’hui - 25.000 francs pour ses déplacements hors département alors que le Ligue réunionnaise de handball en était pour 975.000 francs. Faut-il insister ?

• Peut-on dire que cette position est comprise ?

- Je pense que oui. Et les discussions l’ont montré. Il faut se remettre sur l’ouvrage et ne pas croire que les efforts entrepris jusqu’à présent n’ayant pas abouti, la cause est définitivement perdue. Autre temps, autre combat. En tout cas, il y a eu dans la salle une voix pour dire, relayant ainsi Jeannick Moreau, qu’il y a là un combat à mener. Je propose, pour ma part, que les sportifs demandent aux élus politiques de les accompagner dans ce combat. Si le prix du billet d’avion est trop élevé, il importe que l’État intervienne. Le transport des Réunionnais et des sportifs réunionnais relève de l’obligation de service public. Seul l’État est ici compétent.

Le programme
À Saint-Denis, le samedi 31 mai

Regroupement sur le parking de l’OMS de Saint-Denis à 13 heures 30, départ à 14 heures pour un tour de la ville.

À La Plaine des Palmistes, samedi 31 mai de 14 heures à 18 heures et dimanche 1er juin de 8 heures à 16 heures

Animations vélo-marmailles, parcours VTT, vélo-adapté, démonstrations de trial, vélo-trésors, balades cyclo-pédestres, randonnées VTT-goyaviers, compétition de Vétathlon, bourse aux vélos, concours vélo-fleurs, stands animation-prévention routière, stands d’activités et de magasins de cycles, animations musicales toute la journée et Ziszakan en concert à partir de 18 heures sur le champ de foire.

À La Possession, Le Port, Saint-Paul le dimanche 1er juin

Rendez-vous à partir de 8 heures 30 place des Cheminots au Port (face à l’église Sainte Jeanne d’Arc).

Trois parcours sont proposés :

- Piste d’éducation routière pour les enfants (à partir de 5 ans)

- Parcours sur les pistes cyclables de la ville du Port pour les cyclistes moyens

- Itinéraire intercommunal : Le Port - La Possession - Saint-Paul pour les plus sportifs.

Renseignements : 0262 424 120

Randonnée vélo de Saint-Denis à La Plaine des Palmistes dimanche 1er juin

Le Comité départemental de cyclotourisme organise dans le cadre de la fête du vélo une randonnée vélo de Saint-Denis jusqu’à La Plaine des Palmistes le dimanche 1er juin 2003.

Les premiers cyclistes partiront de Saint-Denis, les cyclistes des autres villes pourront se joindre au groupe suivant le détail ci-après :

- départ 7 heures : Gillot - Parking cerfs-volants face aérogare

- départ 7 heures 30 : Saints-Marie - Parking de la Gare

- départ 8 heures : Sainte-Suzanne Stade

- départ 8 heures 30 : Saint-André La balance

- départ 9 heures : Bras-Panon Mairie

- départ 9 heures 30 : Saint-Benoît ZA Bras Fusil

- ravitaillement 10 heures 30 : Pont Payet.

Des randonnées vélos route sont aussi prévues en début d’après-midi le dimanche à La Plaine des Palmistes.

(renseignements : Do Hoarau 0692850112)


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