Nous savons tous désormais que non seulement nous vivons dans l’ère du “Bling Bling”, mais que la nouvelle gouvernance exige une presse aux ordres du château (Palais de l’Elysée) ! Si l’on veut avoir le privilège de marcher sur des pétales de roses en compagnie de Carla et de “N” en qualité de journaliste, il faut s’assurer que l’on est bien éduqué, à se demander s’il ne faut pas faire un stage chez l’éducateur canin pour obéir et surtout être capable de marcher aux pieds du maître sans jamais le dépasser. Mais au fait, existe-t-il un éducateur élyséen pour journalistes ? Pourtant, il serait bien utile d’apprendre aux grattes papiers que nous sommes à poser les bonnes questions, sans jamais tenter “une suite”, ni même une moue de désapprobation devant nos nouveaux seigneurs. Il est vrai que, parfois, les journalistes ont l’outrecuidance de poser des questions embarrassantes, et même pire, ils demandent des réponses ! Mais où va-t-on !!
Que notre président se refuse à donner des leçons en matière des droits de l’Homme au président tunisien, entre nous, au vu de ce qui se passe dans notre pays concernant les sans papiers par exemple ou bien l’immigration anjouanaise vers Mayotte, est plutôt normal. Son chef de cabinet François Fillon est lui aussi allé faire un tour dans un pays du Maghreb, et tout comme son patron, il a choisi un grand pays démocratique, le Maroc. Eh bien, figurez-vous qu’alors qu’il était en visite au Maroc pour conclure des contrats économiques, François Fillon a suggéré avec humour aux journalistes français de s’inspirer de « la manière positive » dont avait fait preuve une collègue marocaine en lui posant une question.
En effet, la journaliste du quotidien francophone “Le Matin” s’est adressée au Premier ministre ainsi : « Merci de votre visite. Nous vous réitérons la même admiration en ces temps de turbulences en France car vous vous êtes lancé dans un grand programme de réformes et vous arrivez à obtenir d’excellents sondages », avant de poser sa question sur l’Union pour la Méditerranée.
Un éducateur élyséen vous traduirait cet état d’esprit par une expression vulgaire certes, mais efficace et claire : « Cirage de pompes ! ».
Et François Fillon en homme courtois lui a répondu tout aussi aimablement :
« Je vous remercie de la manière excellente dont vous avez posé votre question. J’invite les journalistes français à prendre exemple sur cette façon de présenter les choses de manière positive ». Ben voyons ! Depuis un pays pas vraiment exemplaire en matière de liberté de la presse, le Iznogoud de “N” voudrait que les journalistes de notre pays soient réduits à l’état de carpettes, et pourquoi pas de tapis marocains pendant qu’il y est !? Il faut dire que pour notre tandem médiatico-politique, il est facile de trouver des journalistes à leurs bottes, il suffit de piocher dans le réservoir presque inépuisable des journaleux de TF1 ou du “Figaro” !