À 21 heures 10 sur Canal Plus Réunion : ’Nowhere in Africa’

L’Afrique : terre d’exil

8 mars 2006

Film allemand de Caroline Link. Avec Merab Ninidze, Juliane Kohler, Matthias Habich, Sidede Onyulo, Karoline Eckertz...

En 1938, une famille juive, les Redlich, quitte l’Allemagne et s’exile au Kenya. Walter Redlich troque sa carrière d’avocat contre une place de gardien de ferme. Sa femme, Jettel, s’adapte mal à leur nouvelle vie alors que leur fille, Regina, apprend la langue locale et se lie d’amitié avec leur cuisinier, Owuor. Le déracinement et la guerre fragiliseront le couple déjà mis en péril par un mode de vie qui n’est pas le sien...

Le film que les chanceux abonnés à la chaîne cryptée pourront voir va les entraîner sur les routes de l’exil. Mais quel exil ? L’exil d’Allemands qui fuient la barbarie nazie pour un autre continent, tout simplement parce qu’ils sont Juifs. On parle souvent de l’holocauste et des déportations, mais au-delà de ce drame vécu par 6 millions de Juifs (il faut toujours préciser ce chiffre puisque certains ignares continuent à le nier), il y a ceux qui sont partis à temps et qui tentent de reconstruire une vie ailleurs.
L’histoire de cette famille va nous entraîner dans les paysages somptueux de l’Afrique australe. Nous verrons sur une période de près de 10 ans le cheminement d’une famille qui se reconstruit, qui s’aime, qui se déchire, le tout dans un Kenya qui est encore en possession de valeurs très ancrées, comme le lien à l’autre, la fraternité et l’innocence des peuples sages !
C’est de loin que la famille Redlich assiste à l’extermination de leurs congénères par les nazis, c’est de l’Afrique. L’Afrique alors devient une terre d’accueil pour ces apatrides involontaires qui ont fui, mais qui de plus sont considérés comme ennemis par les Anglais, une fois la guerre déclarée.
On voit la lente transformation des personnages : la mère, le père qui eux aspirent peut-être encore au retour, et puis leur fille, qui elle vit très bien ce déracinement. Elle grandit au contact de cette nouvelle culture, de ces nouveaux amis. Le dilemme qui a touché beaucoup d’Allemands après la guerre, (y retourner ou pas), se fait de plus en plus présent. Comment retourner dans ce pays qui les a chassés, tués, exterminés ?
Ce film, je vous le recommande comme une ode à la beauté et à l’humanisme, et tant que de telles œuvres seront réalisées, le cinéma aura toute sa place dans l’élévation des hommes et des femmes vers un monde plus sage.

Philippe Tesseron

http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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