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Assises régionales des libertés locales
Élie Hoarau, secrétaire général du P.C.R.
3 février 2003
« L’aménagement est l’un des problèmes majeurs auxquels La Réunion devra faire face », explique Élie Hoarau. « Car nous allons être confrontés à une augmentation importante de la population. C’est cette perspective du million d’habitants. Une perspective à corriger, d’ailleurs, car il y a déjà un million d’habitants, de citoyens français dans l’océan Indien, entre Mayotte et La Réunion ».
C’est donc en ces termes que le problème se pose. « Nous devons accueillir cette population nouvelle, ce futur million d’habitants à La Réunion. Et en même temps, nous devons allier cela avec la préservation de l’activité agricole. On ne pourra régler le problème que dans la mesure où on aura la perception la plus fine possible de cet avenir. Et que dans le même temps, il y aura la concertation de toutes les forces vives, que ce soient les responsables du développement, les producteurs, tout le monde. Si nous n’apportons pas une solution juste, nous risquons de compromettre l’avenir de notre pays ».
Un avenir qui connaît déjà des menaces réelles : comme celles qui pèsent sur la filière canne à sucre. C’est une activité avec des retombées économiques et sociales. Et là réside le nœud du problème : comment assumer de front l’aménagement du territoire et la nécessité de protéger la terre et les espaces agricoles ?
Sans compter qu’il faut rajouter un autre élément : les besoins fonciers pour le développement économique de l’île. La Réunion doit s’ouvrir sur le monde, le constat est unanimement partagé. Mais cette ouverture nécessite elle aussi, du foncier pour les entreprises. « Si l’on veut faire jouer à La Réunion son rôle d’interface entre les pays émergents de la zone, comme l’Afrique du Sud, la Chine, l’Inde, et les pays européens, il faut prévoir d’ores et déjà de la place pour les activités industrielles ou de services qui vont s’implanter ».
Il faut donc avoir une approche prévisionnelle, une mise en perspective, pour ne pas être pris de court. En effet, toute imprévision aurait de lourdes conséquences : elle compromettrait les investissements chinois, indiens, sud-africains etc… à La Réunion, privant ainsi d’emploi de très nombreux Réunionnais, donc le développement économique et social de l’île. Et une implantation "à la va vite", faite n’importe où, aurait pour conséquence « de compromettre définitivement l’aménagement et le développement du territoire ».
L’exercice est donc difficile. Car il s’agit de gérer le présent sans compromettre l’avenir. Répondre aux besoins humains, agricoles et industriels. Certes, il y a des outils d’aménagement, appelés SAR (Schéma d’aménagement régional), SCOT (Schéma de cohérence territoriale) ou PLU (Plan local d’urbanisme). Reste à savoir comment les gérer au mieux. (voir les encadré sur les ravines, l’habitat et l’eau)
C’est l’une des questions de fond qui a été posée lors de l’atelier "Aménagement" mardi dernier à La Région. À savoir si une collectivité comme la Région doit donner un avis consultatif ou un avis de conformité, pour les PLU ou les SCOT.
« Il faut rechercher l’efficacité la plus pertinente, et aller jusqu’au bout de la logique », souligne Élie Hoarau. Une collectivité peut-elle être prévalante sur une autre ? Si la réponse était "oui", cela reviendrait à « priver une collectivité, commune ou communauté de communes de l’une de leurs compétences ». Si la réponse est "non", cela reviendrait à courir le risque de voir certaines dérives s’installer.
« C’est un vrai débat, la question ne doit pas être tranchée de façon autoritaire, cela doit se faire dans la concertation, la négociation ». Et rapidement, si l’on veut que la solution réunionnaise soit formalisée et intégrée dans les lois organiques de décentralisation, par exemple.
L’endiguement des ravines : un double problème |
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La Réunion est une île très jeune, aussi bien en termes de population que géologique. Cette jeunesse de la population est un avantage, mais celle de la géologie peut poser de sérieux problèmes. « Géologiquement, La Réunion n’a pas encore connu son équilibre ». Et son relief est tourmenté, comportant de très nombreuses ravines. « La question de l’endiguement des ravines est très importante. En effet, il s’agit en tout premier lieu de protéger les zones habitées. C’est indispensable. Mais il y a un autre enjeu : leur endiguement permet de gagner du terrain. C’est ce qui s’est passé par exemple à la rivière des Galets, entre Le Port et Saint-Paul. Cette expérience a montré que les terrains exondés peuvent être utilisés sans problème. Cela pourrait se faire ailleurs, pour d’autres rivières et je pense par exemple à la rivière Saint-Étienne. Mais là aussi, cet endiguement pose un problème majeur en termes financiers », affirme Élie Hoarau. Cet endiguement, tout comme la question de la prise en compte des changements climatiques - et ce dans les délais les plus brefs - est un des aspects de l’aménagement dont il faut tenir compte, dans cette vision globale. |
Politique de l’habitat plus que question du logement |
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La question de la densification des centres-villes |
Autre volet de l’aménagement : le logement. « Le problème est devant nous », précise Élie Hoarau. « Les besoins se font de plus en plus pressants ». Mais à la différence de la question de l’aménagement, celle du logement se pose en termes d’outils. Certains existent, mais ils ne sont pas suffisants. « Bien sûr, il y a le problème du foncier, mais des communes qui ont réalisé des réserves foncières se sont trouvées devant un gros problème : elles n’ont pas pu tirer profit de cette réserve, par manque de moyens pour aménager et bâtir ces terrains ; et les réserves foncières leur ont coûté cher », ajoute Élie Hoarau. Si la question du foncier est soulevée, l’autre, tout aussi importante, est celle des mesures d’accompagnement social. Ou comment développer la création et le fonctionnement de services d’aides aux habitants dans les quartiers, de locaux destinés aux associations... Bref, des mesures qui coûtent cher et qui ne sont pas toujours financées. L’outil LBU est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant : « nous raisonnons actuellement en termes de fabrication de logements, alors qu’il faudrait une réelle politique de l’habitat ». Ce qui laisse supposer bien évidemment des besoins en termes de crédits nécessaires, nettement supérieurs à ceux connus actuellement. « Nous devons poser aussi le problème en termes de densification, notamment celui des centres-villes ». Les possibilités offertes sont nombreuses, il existe ce que les spécialistes appellent les "dents creuses", autrement dit des "trous". Et la quasi totalité des centres-villes du pays connaissent ce problème. D’autant plus accentué qu’il subit les contre-coups de la politique de défiscalisation. Des « effets collatéraux » qui ont pour conséquence d’augmenter le prix du foncier (« le prix du foncier est à La Réunion équivalent à celui de grandes villes de France » dans bien des communes). L’augmentation du prix du foncier entraîne le gonflement du coût du logement social. Mais ce n’est pas tout : la densification des centres-villes pose la question du tissu même de ces centres. Il faut tenir compte des voies de circulation, des parkings etc. Bref, tout un tas de contingences qui font que, bien souvent, il est plus facile de construire en zone rurale qu’en zone urbaine. Or les centres-villes sont des gisements fonciers importants. Il faut donc commencer par lever les obstacles, et cela ne peut passer que par le partenariat entre toutes les collectivités. Lorsqu’on veut construire un collège, un lycée ou tout autre équipement structurant, souvent vient sur le tapis la question du coût ; une seule collectivité peut ne pas arriver à faire face aux besoins. D’où l’idée de cette concertation pour que l’on puisse trouver une solution. Et sous-jacent à cela, c’est aussi la question des financements qui se trouve posée : « nous devons trouver des passerelles entre ces financements, qui sont trop souvent très cloisonnés. Et ne pas s’enfermer dans le cloisonnement des compétences ». Donc obtenir moins de rigidité est indispensable. C’est bien globalement qu’il faut aborder cette question, la poser véritablement en termes d’une politique - restant à définir - au vu des enjeux extraordinaires. « Nous devons adapter les outils existants, qu’ils soient fonciers, financiers ou décisionnels », conclut le secrétaire général du PCR. |
L’eau : un problème complexe |
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Le problème de l’eau est très complexe dans le monde. Il est également l’un des problèmes cruciaux auxquels l’humanité aura à faire face dans les prochaines décennies. « Mais nous pouvons régler le problème de l’eau à La Réunion, sous quelques conditions : la première étant une utilisation rationnelle de celle-ci ». Autrement dit, la chasse aux gaspillages et autres pertes venues notamment de réseaux dont le rendement n’est pas excellent. La question est délicate, mais si l’on ne s’attaque pas à sa résolution dans des délais très courts, « cela va poser de très graves problèmes à La Réunion ». Une amélioration du rendement des réseaux permettrait d’économiser 40 à 60% de la consommation. Énorme. Toutes les collectivités sont conscientes du problème. Mais le chiffrage de ce qu’il conviendrait de faire n’est pas encore effectué. Cette première étape réalisée, « il faudra prendre des décisions politiques ». Et là, une fois de plus, se pose la question des crédits, tout à la fois insuffisants et dont l’utilisation répond à des règles bien trop strictes. Toujours est-il que l’un des objectifs est bien d’arriver à un prix unique de l’eau pour les communes. En clair, que les 24 communes achètent l’eau au même prix. Le prix payé par les consommateurs dépendra bien évidemment des travaux effectués préalablement par les communes. |
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