À 21 heures 20 sur Canal Plus Réunion : ’Mar adentro’

L’histoire poignante de Ramón Sampedro

15 février 2006

Film espagnol de Alejandro Amenabar avec Javier Bardem, Belen Rueda, Lola Duenas, Mabel Rivera, Celso Bugallo...

À la suite d’un accident dont il a été victime dans sa jeunesse, Ramón ne peut plus bouger que la tête. "Enfermé dans son corps", il vit depuis presque 30 ans prostré dans un lit. Sa seule ouverture sur le monde est la fenêtre de sa chambre à travers laquelle il "voyage" jusqu’à la mer toute proche ; cette mer qui lui a tant donné et tout repris. Pourtant très entouré par sa famille, Ramón n’a plus qu’un seul désir : pouvoir décider de sa propre mort et terminer sa vie dans la dignité...

Notre petit écran nous réserve plein de surprises ce soir et le choix sera dur entre Télé Réunion et Canal Plus. Pour ceux qui ont la chance d’être abonnés à la chaîne cryptée, je leur propose de regarder un magnifique film espagnol "Mar adentro". La mort, la vie, l’amour, le sexe, le rire, la souffrance et encore la mort : ainsi pourrait-on résumer cette poignante histoire qui nous ramène au grave problème de l’euthanasie. Rappelons-nous il n’y a pas si longtemps l’affaire Imbert, cette mère qui, à bout et sous les suppliques de son fils, tente de donner la mort à celui-ci. Nous ne sommes pas au bout de ce genre d’histoire et c’est de cela dont il sera question dans le film que je vous propose de regarder ce soir.

Le film est inspiré de l’histoire vraie d’un Espagnol, Ramón Sampedro, qui vécut 28 ans, tétraplégique suite à un accident, et qui s’est battu pendant toutes ces années pour avoir le droit de mourir dignement et légalement. Le scénario de "Mar adentro" est ainsi librement adapté du livre publié par Ramón Sampedro, "Lettres depuis l’enfer" et d’un recueil de poèmes, "Cando eu caia".

Pour interpréter Ramón, âgé de presque 50 ans dans le film, Amenabar choisit un grand acteur espagnol, Javier Bardem, pourtant beaucoup plus jeune. Quelques heures de maquillage et une interprétation exceptionnelle le transforment, et le personnage de Ramón prend alors vie avec un réalisme effroyable. C’est ce réalisme, tant dans l’amour que dans la haine, dans la souffrance et dans les joies, dans la vie et dans la mort qui rend "Mar adentro" si poignant. De même, Amenabar s’attache à rendre compte de la situation légale de l’euthanasie sans pour autant verser dans le film à thèse, politisé. Il ne s’attarde pas dans les méandres juridiques de l’affaire, mais s’attache plus à l’humain, à l’Homme qu’était Ramón Sampedro.

 Philippe Tesseron 

http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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