« Le 1er mai et le mardi 6 mai, les attentes des salariés ont été loin d’être satisfaites, tant pour les générations actuelles que futures », lance l’Intersyndicale de La Réunion, qui lance à la population un nouvel appel à la mobilisation pour mardi prochain, 13 mai, à Saint-Paul.
Devant la presse, les syndicalistes dénoncent la lettre adressée par Jean-Pierre Raffarin aux Français en date du 6 mai et accusant les organisations syndicales d’être délibérément contre toutes réformes. Une lettre cherchant à créer « une véritable division des Français », accusent les syndicats.
« La solution, c’est un effort partagé », affirme le Premier ministre. Or la démonstration est faite par les syndicats que l’effort demandé aux citoyens pour garantir l’avenir des retraites n’est pas « un effort partagé » de façon égale. Bien au contraire, puisque c’est aux plus pauvres que l’on demande proportionnellement l’effort le plus grand, tandis que les plus riches vont continuer à devenir plus riches.
Et l’Intersyndicale de s’indigner de cette attaque du chef du gouvernement s’en prenant aux actions de masse menées dans la rue par les salariés. Le gouvernement Raffarin n’a-t-il pas avancé en substance : "vous pouvez dire ce que vous voulez dans la rue, c’est nous qui décidons !". « L’arrogance » et « le mépris » du discours gouvernemental sont unanimement condamnés par l’ensemble des représentants des syndicats.
L’Intersyndicale souhaite l’application de la plate-forme signée le 7 janvier 2003 posant « les principes incontournables d’une réforme de retraites par le haut : consolidation de la retraite à répartition, départ à 60 ans avec une pension pleine, prise en compte de la pénibilité de certaines carrières… ».
« Il serait inadmissible qu’une personne payée au SMIC se retrouve moins que le SMIC à La Réunion, pour sa retraite », s’insurge FO.
Pour Ivan Hoareau de la CGTR, « le gouvernement a été élu pour contrer le Front National et non pour mettre en place des privatisations ou casser le système social ! ».

Pour l’ensemble des représentants syndicaux, la réforme des retraites vise la forte baisse du niveau des pensions, pour ouvrir vers une capitalisation, cassant ainsi la répartition des richesses et entraînant de fait une épargne individuelle qui sera cotée en bourse. « Si Raffarin ne nous entend pas dans la rue, nous avons encore bon espoir que les députés nous écouteront ! », estime FO.
Enfin, la FSU dénonce la campagne de désinformation du gouvernement en affirmant que « le Premier ministre ment aux Français en faisant croire qu’il n’existe pas d’autres solutions que les siennes ». « En aucun cas, nous ne sommes pour le statut quo », argumente le porte-parole de la FSU.
Un représentant de FO-EDF annonce déjà une baisse importante de la production d’électricité pendant 24 heures le 13 mai par un appel à la grève. « Les négociations ont échoué sur les retraites, c’est à l’action et à la rue d’intervenir », argumente FO à l’image des banderoles préparées par la CFDT pour mardi matin, à 9 heures 30 au rond-point de l’Etang Saint-Paul : « le courage de dire, la volonté d’agir ».