Social

L’Intersyndicale et la Coordination appellent à la poursuite du mouvement

Deux manifestations unitaires interprofessionnelles aujourd’hui à Saint-Denis et à Saint-Pierre

12 juin 2003

L’Intersyndicale et la Coordination ont tenu un point presse hier au siège de la CGTR pour exposer les positions prises pour les jours qui viennent. Vincent Cellier (FSU) s’exprimait au nom de tous les membres de l’Intersyndicale UNSA-CGTR-FO-UIR CFDT-FSU.
« Les déclarations du gouvernement ne sont pas à la hauteur des attentes, elles montrent que le rapport de force commence à porter ses fruits. Malgré quelques avancées, le compte n’y est pas, le dialogue n’est pas entier, il n’y a pas encore de négociation ». Le responsable syndical dénonce une politique du « goutte à goutte ». En résumé : « Pas de vraies négociations sur les retraites, et un dialogue plus insidieux sur la décentralisation ». Et de dire que « le combat continue ».

L’Intersyndicale appelle le secteur public comme le secteur privé à rester mobilisé, de reconduire la grève et de se rassembler aujourd’hui, dès 11 heures, pour deux nouvelles manifestations. La première a lieu à l’hôtel de ville de Saint-Pierre, l’autre devant celui de Saint-Denis. L’intersyndicale demande de préparer le pique-nique. Aucune audience ne sera demandée. Il s’agit de poursuive la mobilisation, contre le projet de réforme des retraites, contre le transfert des TOS, contre la suppression des maîtres d’internat et des surveillants (MI/SE), contre la mise en place des assistants d’éducation.

Bataille pour l’emploi

Ivan Hoareau (CGTR) propose deux interprétations des propositions du gouvernement, elles signalent « un recul du gouvernement face à la mobilisation », mais le responsable syndical reste sceptique sur les soi-disant avancées : « Au-delà de savoir s’il y a eu ou non des avancées sur deux ou trois points, c’est la politique globale du gouvernement qui est contestée ».
Armand Hoareau (UNSA) s’adressait aux personnels TOS leur assurant que « les syndicats sont encore plus déterminés, car ce n’est pas seulement un problème de transfert de personnel, il s’agit toujours d’empêcher le démantèlement de l’Éducation nationale. Les MI/SE représentent une fonction sociale fondamentale. C’est bien sur le global que nous sommes dans la rue. Le gouvernement lâche un petit morceau, mais il semble ne pas comprendre que nous défendons l’idée d’un système d’éducation fort. Nous sommes dans la rue à partir d’un devoir d’avenir ».
Sur la question des MI/SE, Jean-Jacques Perrot (FO) soulignait que les manifestations d’aujourd’hui s’inscrivent « contre le projet de suppression des aides éducateurs, pour le retour au statut des MI/SE qui répondent à un besoin des étudiants les plus défavorisées et leur permet de poursuivre des études ».

Rien n’est résolu

Pour la Coordination de l’éducation Réunion, représentée hier par Joëlle Abécassis et Françoise Lepoan : « qu’il n’y ait pas de transfert des autres catégories des IATOSS, cela ne nous étonne pas, c’était quasi-impossible de par la loi. C’est une question juridique qui ne le permet pas. Le dégel accordé, ne résout rien. Où sont les avancées ? Nous considérons que nous n’avons rien du tout ».
La question ne se pose même pas au sujet des retraites puisque le gouvernement refuse de discuter sur ce dossier, un refus jugé « injustifié » par l’intersyndicale. Pour Jean-Marc Gamarus (CGTR), « le gouvernement a voulu mettre en place une stratégie d’apaisement ». Il se félicite que « cette division n’a pas atteint son but. L’Intersyndicale est plus remontée que jamais ».

Grève et examens

Les épreuves des différents examens que vont passer les jeunes réunionnais vont-elles se dérouler dans de bonnes conditions ? « L’évidence et le simple bon sens permettent de répondre que non », selon Raymond Mollard (FSU). Joëlle Abécassis signale que « déjà il est difficile de donner une note pour le troisième trimestre ».
Alors que certains prétendent que les examens peuvent se dérouler dans des conditions normales, la représentante de la Coordination rappelle la réalité : « après neuf semaines d’interruption, pour un examen fait pour juger de leur valeur, les élèves, ici, ne seront pas sur un pied d’égalité, les conditions ne sont pas requises pour que l’examen se passe. La décision du recteur ne fait que préserver les apparences ». En effet, la grève est reconduite, toute la grève, rien que la grève, la grève exclusivement...

An plis ke sa
Lycée Pierre Poivre

L’assemblée générale des personnels du lycée Pierre Poivre, réunie le mercredi 11 juin 2003 a adopté la motion suivante : « Les personnels du lycée Pierre Poivre, réunis en Assemblée Générale décident de reconduire la grève compte tenu de l’insuffisance insultante des propositions du gouvernement ».

Collège "Les Alizés"

« Nous, personnels du Collège "Les Alizés" de Sainte-Clotilde, réunis aujourd’hui en assemblée générale, avons voté la grève jusqu’au vendredi 13 juin inclus. Informé par nous, M. le Principal a pris la décision de suspendre les cours. La prochaine assemblée générale aura lieu vendredi 13 juin à 9 heures ».

Le S.A.I.P.E.R.

« Le SAIPER PAS 974 appelle les enseignants à faire grève le jeudi 12 juin pour obtenir que nos collègues TOS ne soient pas victimes de la décentralisation et pour imposer au gouvernement Raffarin qu’il stoppe son projet de loi sur les retraites qui aboutit à une régression sociale sans précédent. Il appelle tous les collègues à se rassembler à 7 heures au rectorat et à 11 heures devant les mairies de Saint-Denis et Saint-Pierre ».


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