Social

La colère des TOS

Éducation nationale

14 juin 2003

Hier matin, 250 TOS (techniciens et ouvriers de service) sur le millier que compte l’Éducation nationale à La Réunion se sont réunis au parc du Bocage à Sainte-Suzanne afin de décider de la suite à donner à leur mouvement. Ils sont désormais les seuls personnels de l’Éducation nationale à être concernés par le transfert de leur tutelle de l’État aux collectivités (selon le projet de loi, en 2005 les agents travaillant dans les collèges seront transférés au Conseil général et ceux travaillant dans les lycées au Conseil régional). Le gouvernement a en effet annoncé le mardi 10 juin qu’il renonçait à transférer les conseillers d’orientation, les personnels de santé et les assistants sociaux.

Les TOS ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève. Cela même si la grande majorité des grévistes de l’Éducation nationale, les enseignants en l’occurrence, ont repris le travail sans attendre l’issue du débat parlementaire sur la réforme des retraites (avec la décentralisation, cette réforme a été à l’origine des 9 semaines de grève).
En début d’après-midi, les grévistes ont essayé d’être reçus par le recteur. Ce dernier a indiqué qu’il ne pouvait se libérer. Les TOS sont alors allés à la Région dans l’espoir d’être reçus par Paul Vergès.
La rencontre a eu lieu dans le grand hall d’entrée du Conseil régional. Aucun policier ne se trouvait à proximité du bâtiment. Le président de la Région a souligné une nouvelle fois qu’il n’était pas demandeur d’un quelconque transfert et qu’il comprenait parfaitement « la volonté des TOS de rester dans l’Éducation nationale ». Il a aussi remarqué : « pour le moment vous êtes les seuls à être transférés, mais on peut penser que vous êtes la première tranche d’un saucissonnage de l’Éducation nationale ». Il a été longuement applaudi.

Les TOS en grève ont prévu de se réunir aujourd’hui à 14 heures à la salle Dinan à Langevin Saint-Joseph.

Le syndicat UNATOS FSU
« Le maintien du transfert des personnels ouvriers et techniques aux collectivités est inacceptable »
Le 12 juin a été une nouvelle journée de fortes mobilisations ainsi que l’attestent les centaines de milliers de manifestants. Ce mouvement légitime pour la défense des retraites et le retrait des projets de décentralisation n’a pas trouvé l’écho escompté auprès du gouvernement. Celui-ci s’enferme dans une logique de refus de modifier en profondeur ses projets. Les quelques avancées obtenues notamment lors de la rencontre entre les cinq fédérations de l’Éducation Nationale et les ministres le 10 juin ne suffisent pas à désamorcer le mouvement, même si elles constituent pour les AS et les CO-PSY une victoire.

Le renvoi également de la partie concernant l’autonomie des établissements est un élément indispensable au maintien du caractère national de l’Éducation. Le maintien de la volonté de transfert des 100.000 TOS est quant à lui inacceptable et montre la volonté du gouvernement d’ouvrir la porte à une logique de privatisation de tout ou partie des missions exercées par ces personnels, malgré d’ailleurs le refus de bon nombre de régions et de départements de prendre en charge ces nouvelles compétences.

Ces propositions, identifiées comme importantes, faites par MM/. Sarkozy, Ferry et MM. Darcos et Devedjian ne constituent pas les garanties nécessaires pour les personnels, et encore moins des garanties d’accès équitables pour tous les jeunes au service public de l’Éducation Nationale.
L’UNATOS appelle les personnels à continuer à se mobiliser et à amplifier le mouvement de refus sous toutes les formes appropriées, grèves et manifestations. L’UNATOS réaffirme, avec sa fédération la FSU, son opposition à toute entrave à la tenue des examens.

Elle engage, dès aujourd’hui, tous les contacts nécessaires pour que, dans l’Éducation, mais aussi dans l’Interprofessionnel, les temps forts se généralisent jusqu’à la satisfaction des revendications.


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