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Loi-programme
Devant la nécessité d’un profond changement de politique pour relever les défis de La Réunion
5 mars 2003
Avec le philosophe Jean-Jacques Rousseau, la notion de ’contrat social’ est apparue au 18ème siècle. Bien d’autres en ont parlé depuis. Aujourd’hui, tant à La Réunion qu’en France, en Europe et ailleurs dans le monde, elle revient en force. Car l’organisation des rapports humains à l’échelle internationale comme celle de nos sociétés au niveau des pays, des régions, des villes etc… est moins que jamais satisfaisante. Les valeurs de liberté, de droits, d’égalité, de pouvoir démocratique (économique, financier, politique) ou d’identité etc... sont remises en cause. L’état de la planète, comme celui de La Réunion, est préoccupant. Peut-on aujourd’hui, ici comme ailleurs, construire un nouveau contrat social ? Sur quelles bases et comment ? Ces questions concernent tous les citoyens.
Qu’est-ce qu’un contrat ? Le mot vient du latin "contractus", dérivé de "contrahere", qui signifie "tirer ensemble". « Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose », dit l’article 1101 du Code Civil. Que veut dire social ? Qui concerne l’organisation d’une société politique.
Le contrat social est donc une convention bilatérale ou multilatérale entre les membres d’une société, d’une communauté humaine, les contractants s’obligeant réciproquement les uns envers les autres (à donner ou à faire quelque chose). Par cette convention, les humains peuvent s’organiser en société politique en tant que citoyens.
Le thème du "contrat social" n’est pas nouveau. Depuis longtemps, il a été abordé par des philosophes et, de suite, on pense à Jean-Jacques Rousseau. D’autres en ont également parlé : Hobbes, Locke etc. Ils proposaient des orientations différentes. Pour Hobbes, ce contrat social ressemblait plutôt à un "pacte de soumission", la personne transférant tous ses droits à un souverain tout-puissant, roi mais aussi État. Rousseau, lui, évoquait plus un "pacte d’association", concernant l’ensemble des humains. Ceux-ci se constituaient en tant que peuple sous la direction de la volonté générale.
Quelle que soit l’approche, il y a un postulat de base : dans le contrat social, il y a "des choses" que l’on donne, d’autres que l’on reçoit. Des échanges. Le tout, avec des règles précises, acceptées par tous.
Certaines de ces règles sont nées avec la vie économique, et notamment avec l’échange de marchandises. Dès le début, ce que l’on pourrait appeler "le capitalisme marchand" a cherché à s’étendre au-delà de ses frontières, les seuls "marchés intérieurs" ne suffisant pas. L’organisation marchande a, par la suite, exigé un élargissement des frontières, l’abrogation des droits de passage et du contrôle administratif aux postes douaniers. C’est dans cette logique que l’on peut inscrire l’Histoire du développement des pays colonisateurs et du sous-développement des pays colonisés. De la France d’un côté, de La Réunion de l’autre. Cette colonisation a creusé le sillon de ce que l’on connaît aujourd’hui : de profondes ruptures économiques, des fractures sociales, des cassures culturelles.
Quelques siècles plus tard, ce sont en Europe les traités de Maastricht, de Schengen, et d’autre part les accords de Lomé puis de Cotonou entre l’Europe et les pays ACP. Des accords qui se sont construits sur les déséquilibres quasiment structurels dont sont victimes ces pays.
Aujourd’hui, c’est la mondialisation libérale. Les États, qui jusqu’à présent avaient eu plus ou moins leur mot à dire dans les modes d’échanges, se trouvent privés de certaines marges de manœuvre et ne peuvent, parfois, agir simplement que comme acteurs de second plan : les échanges ne sont plus "contrôlés" par la sphère politique, mais par les forces dominantes de la sphère économico-financière.
Il n’y a qu’à se référer à ces super-sociétés ou groupes multinationaux qui présentent des chiffres d’affaires supérieurs au PNB (produit national brut) de certains États : c’est le cas par exemple de Général Motors dont le chiffre d’affaires est plus important que le PNB du Danemark, celui d’Exxon, supérieur, lui, au PNB de la Norvège, celui de Toyota supérieur au PNB du Portugal.
Ce 21ème siècle voit donc s’affirmer un capitalisme forcené. Un capitalisme qui n’a jamais été aussi arrogant, aussi méprisant pour les peuples, car il leur impose un "modèle unique" et des conditions sociales de plus en plus dégradées.
Si l’on définit les "règles sociales" comme l’ensemble de ce qui régit le fonctionnement de la société (l’activité économique, les rapports sociaux, l’organisation politique, juridique etc…) et qui conditionne l’intervention de l’État, force est de constater qu’aujourd’hui, ces "règles sociales" semblent rendues caduques : l’intervention des États s’est amoindrie, et l’activité économique se développe sur sa propre logique. Si ces règles sont obsolètes, qu’advient-il du contrat social ?
La question est donc la suivante : est-on prêt à changer ces règles ? Certains pensent qu’il est impossible de changer les "règles" en cours de partie. Ils estiment que les rapports sociaux sont figés et définitivement acquis. Car très souvent, c’est à leur seul et unique profit. Dès lors, quelles explications peut-on donner pour justifier l’enrichissement insolent, sauvage, pratiquement assassin et toujours sans limites des "maîtres de ce monde" ? Bien évidemment, au détriment des deux-tiers de l’humanité, qui vit, elle, dans des conditions de pauvreté extrêmes.
Comment faire pour que l’être humain voit sa dignité respectée dans une logique qui ne vise que la compétition à outrance, le profit et l’accumulation de richesses ?
Comment peut-on expliquer qu’un système aussi antisocial que celui qui est en cours, dans pratiquement la totalité des pays du globe, continue à se perpétuer ? Peut-on encore parler de démocratie ?
Des questions que l’on peut poser sur le plan mondial, mais qu’il ne serait peut-être pas inutile de poser sur le plan réunionnais, toutes proportions gardées, bien évidemment.
(À suivre)
Le contrat social vu par Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) |
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« Trouver une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la solution ». « Si donc on écarte du pacte social ce qui n’est pas de son essence, on trouvera qu’il se réduit aux termes suivants : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout ». « Ce que l’homme perd par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est la liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède ». « Au lieu de détruire l’égalité naturelle, le pacte fondamental substitue au contraire une égalité morale et légitime à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique entre les hommes, et que, pouvant être inégaux en force ou en génie, ils deviennent tous égaux par convention et de droit ». (extraits du livre "Du Contrat social" - 1762) |
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