Loi-programme

La construction d’un nouveau contrat social est-elle possible ? - 3/3 -

Démocratie, que de choses sont dites en ton nom...

7 mars 2003

L’idée d’un nouveau contrat social n’est pas exclusivement réunionnaise et s’élève un peu partout dans le monde. Elle est née du fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres d’un côté, et des fractures sociales existant dans chacun de ces pays d’autre part.
Cette fracture sociale est très perceptible à La Réunion. Un chantier de reconstruction pourrait être lancé pour ’revisiter’ les rapports sociaux, établir de nouvelles ’règles du jeu’. La Réunion se saisira-t-elle de cette opportunité ?

On peut aborder la question de la démocratie, notamment, par le biais des savoirs. Des savoirs à construire ou reconstruire. Il s’agit là d’un processus d’émancipation qui puisse permettre à tout un chacun de "se déplacer" sur l’échiquier social, autrement dit, la possibilité de s’arracher de la place qui lui est assignée par les dominants et de trouver une nouvelle place qu’il peut occuper sans se renier. C’est donc, dans un premier temps, tout le champ de l’éducation, dans sa globalité qui est à revoir. Non seulement en termes de système éducatif, en termes de contenu d’apprentissage ou autre calendrier scolaire, mais encore dans sa finalité, dans la prise en compte de son environnement. La Réunion est-elle prête à s’engager dans une rénovation du système de formation ?
On peut également l’aborder par le biais du "dialogue social". Celui-ci est parfois dit "en panne". Certes, il y a des initiatives de "participation des habitants" mais qui, par leur mode même de fonctionnement, se limitent d’elles-mêmes. Comme si, on avait peur d’une sorte de débat contradictoire entre les participants.

Démocratie, exclusion et participation

Mais n’est-ce pas d’une situation d’opposition que surgissent les idées nouvelles à mettre en place ? Celles-ci, une fois déterminées, ont besoin de tous les appuis pour s’épanouir et se concrétiser. Mais est-on prêt à demander à des chômeurs de siéger dans les commissions d’attributions de CES, CIA, CEC etc… ? aux mal-logés d’intégrer les commissions d’attribution de logements sociaux ? On peut aussi l’aborder par le biais de la "discrimination" : la société "discrimine" à tour de bras. On est identifié, "catégorié", sérié, numéroté Si on est jeune (et la "jeunesse" porte des limites d’âges différentes), on a "droit" à telle ou telle mesure. Si on est femme, à telle ou telle autre. Idem quand on est érémiste, demandeur d’emploi de longue durée... Ne pourrait-on pas revoir les dispositifs, pour qu’ils s’intéressent à l’être humain, et non à sa "particularité" ? À l’inverse, ne faut-il pas mettre en œuvre une "discrimination positive" qui crée davantage de justice puisqu’elle vise à aider davantage ce qui en ont le plus besoin ? En clair, pour résumer cela en une seule question : est-on prêt à accepter un contre-pouvoir citoyen ?
La démocratie, c’est aussi passer par une revitalisation du mouvement syndical. Lui offrir un vrai espace de parole... Des propositions avaient été faites : obtenir le droit (en tant que salarié), les moyens et le temps dans l’organisation du travail professionnel, de faire vivre des lieux transversaux (décloisonnement des secteurs) de parole, de socialisation des difficultés et souffrances, de formation, de questionnements sur le sens de l’action. On pourrait éventuellement aussi penser à la recherche de modalités nouvelles de négociation sociale....


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus