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Société
Entretien avec le Père René Payet
22 août 2003
Le Père René Payet, figure charismatique de notre univers culturel et cultuel, quitte la paroisse de Bras-Panon la semaine prochaine pour une retraite bien méritée - mais toujours active bien sûr - auprès des membres de l’équipe sacerdotale de Saint-Pierre. Au-delà d’un retour aux sources dans la région sudiste - ce ’diable de prêtre’ est originaire de La Rivière Saint-Louis -, rien ne l’empêchera de garder son engouement téméraire pour être au plus près de ses compagnons et de la population. En tant qu’homme d’action, religieux et ancien journaliste de ’Témoignages’, nous avons choisi de le faire réagir sur l’actualité.
Avant l’entretien réalisé mercredi matin à la cure de Bras-Panon, le ’Don Camillo péi’ a tenu à mettre un frein au remue-ménage médiatique qui entoure son départ de la cure de Bras-Panon : « Je ne suis pas un Zorro tout terrain. Il y a toute une équipe de prêtres qui était autour de moi durant mon ministère et qui sont laissés-pour-compte », rectifie-t-il. « Jamais, je n’aurais pensé que mon départ aurait connu une telle ampleur », s’étonne René Payet.
Sa grande modestie ne nous empêchera pas de penser que le Père René Payet reste pour tout un chacun une référence synonyme de ’résistance réunionnaise’ pour plusieurs générations. Interview.
Quel serait le bilan que vous retireriez de vos années passées à Bras-Panon ?
- Je suis d’abord heureux d’avoir vévu et travaillé dans un secteur que je ne connaissais pas, tant au niveau du climat, de la population et des actions dans l’Est… Étant de La Rivière Saint-Louis, j’ai connu à l’époque la JAC (Jeunesse agricole chrétienne) du côté de Sainte-Rose. Depuis, au sein de celle-ci, il y eut une responsable diocésaine. À part l’expérience de Sainte-Rose, je connaissais donc peu l’Est et en particulier Bras-Panon.
J’ai toujours été en contact avec les gens, comme on peut également le constater à travers ce remue-ménage médiatique. Il est vrai que j’étais un peu catalogué comme "le prêtre rouge" qui arrivait. Cela pouvait être aperçu dans un état d’esprit défavorable. Mon passage à la candidature politique aurait pu ne pas faciliter mon accueil de prêtre à Bras-Panon, mais tout s’est bien passé.
S’il fallait réagir sur l’actualité, quel domaine vous porterait plus à cœur ?
- Ce qui me révolte, c’est le comportement du gouvernement, qui ne porte pas seulement préjudice à La Réunion. C’est une sorte de carence politique, que ce soit par la gestion des incendies ou encore le nombre de morts dû à la canicule. C’est un manque de prévoyance.
À La Réunion, on aurait dit qu’ils ont tâté le terrain pour ne plus compter sur les CES, les considérant comme d’aucune utilité économique et sociale. Or, les emplois solidaires ont une justification évidente et un impact considérable, que ce soit au niveau des écoles ou des initiatives sociales.
Le gouvernement joue au "sorcier" en décidant de tout à partir de l’économie. Lorsque les gens se révoltent on parle de "rumeur"… Brigitte Girardin n’a-t-elle pas dit lors de sa venue sur l’île que "les Réunionnais sont toujours en train de se plaindre !"
En tant qu’ancien Olivier Tienbo, votre pseudonyme dans le journalisme à "Témoignages", vous diriez qu’il faut "tienbo" sur quoi ?
- C’est cette détermination des jeunes à descendre dans la rue, à la Préfecture, au Rectorat pour réclamer le respect de leur droit au travail. Il faut cultiver cette persévérance dans les revendications, cette volonté d’avoir un travail et cette mise en œuvre de leurs compétences et de leurs expériences.
Les jeunes sont bien au fait de l’actualité et perçoivent la stratégie du gouvernement. Quand on voit qu’on interpelle des personnes comme meneurs d’un mouvement alors que ce sont des responsables, les forces de l’ordre se trompent de cibles.
Je constate aussi durant toutes les manifs cette remise en question du rôle de la France à La Réunion, comme si "nous n’étions plus chez nous". Spontanément, sans mouvement politique, les gens le proclament. Les jeunes n’ont pas peur d’affirmer leur projet et sont capables de maîtriser leur colère.
Que serait le communisme pour vous aujourd’hui, quelle est votre définition ?
- Je ne vois pas "le communisme" ; mais dans l’action que je mène avec les amis du Parti menant le même combat, j’ai appris à analyser les dimensions politiques. Travailler à "Témoignages", avec les militants à tous niveaux, m’a consolidé dans des certitudes : l’entretien d’une sève militante !
Mais n’y a-t-il pas antinomie entre catholicisme et communisme ? Vous en avez d’ailleurs payé les frais au niveau de votre hiérarchie…
- C’est l’éternel débat sur cette vision du communisme qui se greffe sur l’expérience russe. L’autorité dans l’Église a insidieusement exploité cette peur, ce refus de sacrement pour les militants communistes. Le "communisme bébète"… ! La période Debré n’a pas arrangé les choses comme cette peur de l’île Maurice, juste à côté, qui prenait son indépendance. C’est une date où pour l’Église locale, un chrétien ne pouvait rester chrétien s’il était communiste. Il devenait automatiquement anti-religieux ; de même qu’un prêtre ne pouvait faire de la politique avec les communistes réunionnais, cela était incompatible. Or le citoyen peut s’affirmer dans une diversité logique tout en ne contredisant pas l’idéal chrétien. Mais qui peut m’expliquer que la part de la politique dans la condamnation de Jésus n’existait pas ?
Pour finir, quels sont vos livres préférés ou vos auteurs appréciés ?
- En fait, je lis des livres qui correspondent à une fibre d’engagement social, une façon d’être sur le terrain en essayant de situer l’Église en tant que telle.
Cela peut aller d’un "Catéchisme au goût de Liberté" de Monseigneur Gaillot à un livre comme "Le vocabulaire humoristique de la Justice" de Jacques Vergès. Ou encore restituer l’Église dans l’actualité, dans le sens du Concile, avec "l’Eglise dans le monde de son temps". Je suis aussi abonné à "Golias", qui représente un niveau d’engagement d’où je commande mes livres économiques, politiques, sociaux. J’ai aussi sur ma table en ce moment "le Harcèlement au travail" de Paul Ariès.
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