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Social
Manifestation du Collectif Emplois en danger à la Direction du Travail
7 août 2003
Saint-Paul, L’Etang-Salé, Le Port, Sainte-Suzanne, Saint-Benoît… Les personnes réunies à l’appel du Collectif Emplois en Dangers étaient cent cinquante, peut être plus, à s’être retrouvé devant la Direction du Travail, CES, CEC, CIA et emplois-jeunes confondus. L’annonce de la baisse de 75% du quota de contrats emplois-solidarité (CES) pour le deuxième semestre 2003 a fait l’effet d’une bombe. La réaction a été immédiate, le collectif est venu obtenir confirmation de ces chiffres auprès du directeur départemental du travail Alain Séry. Cette nouvelle action symbolique voulait aussi attirer l’attention des élus, particulièrement celle des élus de la majorité.
C’est peu avant dix heures que Jean-Hugues Ratenon s’est adressé aux manifestants : « Nous sommes dans une situation de crise depuis les annonces de mardi ». Mais il n’y a pas de surprise à cela, car comme il le rappelait : « Quand le gouvernement a touché aux emplois-jeunes, nous avions prévenu que les mesures allaient toucher les autres aussi. Lors de l’assemblée générale à Sainte-Suzanne la semaine dernière, ou en mai lors de l’occupation de l’ADIL nous avons exprimé à chaque fois nos craintes concernant les CES et CEC, nous avons dénoncé la suppression des CIA. Le problème des emplois jeunes reste entier. S’ajoutent à cela la baisse des logements sociaux, le déremboursement des médicaments. Demain c’est toute la santé qui est menacée. Alors que les gens au chômage se demandent Koman sora. Les actions menées par ce gouvernement sont en train de tuer La Réunion ».
« La suppression de 75% des quotas de CES confirmée par le gouvernement sonne la mort des associations », souligne Jean-Hugues Ratenon.
Le porte-parole du collectif resitue le combat : « Le Collectif Emplois en danger i batay pa pou pérenniser les emplois dits précaires ou aidés, mais pour de vrais emplois. Nous avons déjà fait la démarche auprès des parlementaires pour qu’ils soient nos relais, pour qu’il y ait de vraies mesures. Et na pwin ryin ». Ce qui amène Jean-Hugues Ratenon à s’interroger sur l’attitude de certains élus UMP : « Ils ne répondent pas aux appels du collectif. Nous irons les voir dans les jours à venir ». Quand le député-maire du Tampon dit qu’« il ne faut pas se faire peur », Jean-Hugues Ratenon lui répond par l’exemple d’une association à La Rivière des Roches où 16 personnes se retrouvent au chômage car les contrats ont été retournés non signés par les instances.
Pour le porte-parole du Collectif Emplois en danger, ce gouvernement est « l’antichambre de la suppression de tous les emplois-aidés. Il veut nous écraser mais ce problème ne concerne pas que les employés, ce sont des centaines de milliers d’euros qui quittent ainsi l’économie réunionnaise et qui ne viendront plus soutenir la consommation ». C’est pourquoi cette lutte est qualifiée comme une « batay pou nout péï : La Réunion pour La Réunion, les Réunionnais au service de leur pays. Une nouvelle lutte commence, c’est la lutte pour l’emploi qui continue. Le soldat doit répondre à l’appel ».
Le collectif remarque que des municipalités veulent assurer la rentrée des écoles en ce réservant le peu de contrats CES disponibles. Très vite, des élus de la majorité sont mis en cause. Les manifestants qui prennent la parole reprochent à René-Paul Victoria son silence.
Alors que la tension ne cessait d’augmenter, Jean-Hugues Ratenon indiquait qu’il ne fallait se tromper de cible, ni d’adversaire. Il précisait que le directeur du Travail ne fait qu’appliquer la politique du gouvernement.« Les premiers responsables sont nos parlementaires et en premier lieu René-Paul Victoria qui n’a toujours pas fixé la date de la réunion du FEDOM qui devait avoir lieu en juin », a-t-il signalé. Alix Sery est venu vers les représentants du collectif et a proposé à une délégation de le rejoindre. Cependant, tout le monde voulait être tous reçu. Durant la prise de parole des manifestants, qui a eu lieu à l’extérieur, les portes du bâtiment ont été fermées. Un geste que certains n’ont pas pu supporter, puisqu’un d’entre eux a donné des coups de pieds dans la porte, et la vitre s’est fêlée. Un geste d’énervement que le collectif s’est engagé à réparer en remboursant la porte. Les manifestants ont ensuite attendu qu’une délégation se forme et aille à la rencontre d’Alix Séry, pour la suivre et s’installer à ce moment au premier étage.
La délégation était composée de Jean-Hugues Ratenon, de Monica Govindin, de Fabrice Hoarau et de trois membres du Collectif Emplois en danger. « Notre volonté est de demander à tous de mener une vraie bataille contre le chômage pour l’emploi », indique le collectif, « les emplois "aidés" permettent à des milliers de famille de survivre. Il faut maintenir des services qui amènent une masse importante dans l’économie réunionnaise ». Plus concrètement l’objectif de la rencontre était d’obtenir la vérité sur le nombre de CES réalisés en 2002 et celui de 2003.
Le directeur du Travail se dit « bien conscient de tout ce qui se passe. Je comprends le désarroi de ces jeunes qui attendaient un contrat qui ne viendra pas. Un service réel existe dont la population a besoin, ce sont des contrats d’insertion ». Fabrice Hoareau faisait part d’un sentiment partagé par beaucoup : « Que va-ton leur dire ? Le gouvernement veut-il le feu dans les villes ? »
Après discussion il apparaît que la réunion du FEDOM qui aurait du se réunir depuis juin, n’était toujours pas programmée au jour d’hier. Les chiffres demandés ont été obtenus : l’année 2002 a compté 161.000 mois dans son ensemble. Le premier semestre 2003 comptait 73.000 mois, grâce aux crédits non-consommés de l’année 2002. Et la baisse annoncée pour le second semestre s’avère exacte, il n’est prévu que 20.000 mois soit 3.600 contrats. Après un rapide calcul, la délégation du collectif dénombrait un manque de 70.000 mois, soi t la suppression de 12.000 CES. Aucune solution n’est proposée pour l’instant.
Les membres de la délégation soulevaient aussitôt une autre problème : celui de la titularisation des employés communaux, arguant que « les Mairies faisaient un usage hors la loi des CES ». Et de constater que la vie associative et citoyenne est menacée de mort.
En sortant, Jean-Hugues Ratenon n’avait qu’une réalité à faire partager aux manifestants : « la suppression de 75% des quotas de CES pour la fin de l’année, soit la perte de plus de 12.000 contrats ». Il commentait : « L’Association des Maires veut régler uniquement le problème des écoles, des mairies, mais les associations peuvent crever. Ils n’ont aucun souci pour la cohésion sociale, ni pour l’économie solidaire. Si on ne donne rien aux associations, alors les 20.000 mois réservés pour les écoles, ça i donne pas non plus ». Quelqu’un d’autre prenait la parole : « Le gouvernement met en place des Plan locaux d’insertion, et les chantiers sont bloqués. Les menaces s’étendent sur les chantiers emplois-verts et les ouvriers techniciens environnement ».
Et de poursuivre : « le collectif a décidé de poursuivre la mise en place d’un projet populaire de lutte contre le chômage et la précarité. Face à l’urgence il veut amplifier la bataille ». Pour le collectif Emplois en dangers, « il faut gérer le problème globalement, nous sommes sur un même bateau, main dans la main et suivant le même pas ».
Alors que la manifestation touchait à sa fin, les prises de paroles libres se sont multipliées dans la foule avec des critiques virulentes au sujet de la politique anti-sociale du gouvernement.
Nous avons recueilli pour finir, deux réactions, celle de Fabrice Hoarau et celle de Monica Govindin. Pour lui, « voilà cinq mois que la plus grande catastrophe sociale de La Réunion a été annoncée. Le problème a commencé avec les emplois-jeunes, viennent les CES et CEC. La mobilisation est la seule arme pour obliger le gouvernement à changer son orientation ». Pour elle : « en tant qu’élue, je suis mécontente de l’action du gouvernement qui fait des économies sur le dos des emplois "aidés". Sak lé pov na pwin lo drwa vive. C’est avant tout l’avenir des enfant que nous préparons. Tout le monde mérite de travailler ». Elle adresse un message à ceux qui ne se sont pas encore mobilisé pour sauver La Réunion : « demain c’est votre tour ».
Les contrats aidés en danger |
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Motion du Collectif Emplois en Danger |
La motion ci-dessous a été remise à la Direction du Travail, elle a déjà été adressée au Premier ministre le 21 janvier dernier. |
Malgré la situation sociale catastrophique à La Réunion, des lendemains encore plus noirs nous sont annoncés aujourd’hui : tous les emplois aidés : CES, CEC et CIA sont menacés de disparition. Considérant qu’ils ont permis d’insérer socialement et professionnellement des dizaines de milliers de Réunionnais par an. Considérant que leur disparition aggraverait d’autant plus qu’elle ne l’est la situation de l’emploi à La Réunion, et exclurait définitivement une certaine catégorie de Réunionnais de la société. Considérant que le taux de chômage à La Réunion est le plus élevé de la métropole (50% dans certaines communes). Considérant que les contrats aidés sont des étapes dans le processus d’insertion faute de véritables contrats pérennes dans le secteur marchand et les collectivités. Considérant que tous ces types de contrats sont d’une nécessité absolue pour La Réunion et sa cohésion sociale. Le Collectif Emplois en Danger exige : Le maintien du quota des emplois-aidés pour La Réunion, voire une augmentation, afin que puise en bénéficier les personnes en difficultés d’insertion. Le rétablissement de l’aide de l’État pour les CES. L’application de la durée légale des contrats (24 mois pour CES et CIA). La mise en place des formations en fonctions du projet professionnel de l’employé. L’augmentation du financement des formations, afin d’éviter des formations bidons qui ne correspondent en rien à l’attente de l’employé. Et dans tous les cas, permettre à des CES et CIA en fin de contrat d’accéder à un CEC. |
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