
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Culture
La saison 2003 du Théâtre du Grand Marché commence avec éclat
1er avril 2003
Le Théâtre du Grand Marché, Centre dramatique de l’océan Indien, a depuis peu un nouveau directeur, Ahmed Madani, dont l’une des priorités est de faire que le théâtre devienne accessible à tous les Réunionnais. C’est du moins ce que l’on peut déduire de la soirée "d’impromptu théâtral et poétique" donnée vendredi dernier, si sa pratique théâtrale à venir ne trahit pas cet idéal.
C’est la meilleure nouvelle que le théâtre réunionnais "institutionnel" ait donné depuis longtemps. Dans un texte lu à la fin du spectacle et donné par une vingtaine de jeunes comédiens, Ahmed Madani a mis ses pas dans ceux de son prédécesseur, Vincent Colin, « l’homme à l’utopie têtue », qu’il crédite de la fondation du Centre dramatique, « contre vents et marées ».
Les Réunionnais, tragiquement instruits par l’Histoire de ce que l’utopie, têtue ou pas, peut faire de torts aux rêves des humains, savent que le Centre est né de leurs luttes pour faire reconnaître la part d’universel qui souffle les vents et marées de nos cultures indocéaniques. Ils avaient droit à autre chose qu’une gestion pépère (et prolongée) d’une institution théâtrale dressée comme un observatoire météorologique. Contre « vents et marées » justement.
Sans doute Ahmed Madani a-t-il voulu être poli. Car il a fait voir bien autre chose, comme la réponse différée à une interpellation sur le théâtre esquivée par son prédécesseur : un jour où "Témoignages" invoquait le travail de Jean Vilar précisément pour souligner les défaillances de sa propre gestion, Vincent Colin n’a trouvé à nous opposer qu’une vieille querelle du PCF de plus de cinquante ans pour échapper à la critique ! Une page est tournée.
« Le théâtre ne sert à rien »
« La matière humaine », sans doute préparée dans l’urgence, a été jouée comme une leçon de théâtre, l’introduction à un essai réunionnais de "l’école du public" à la manière du magicien du Théâtre National Populaire.
Les acteurs - 21 sur scène avec Lili Dormeuil, 10 ans, qui ne « [veut] pas grandir sans la poésie » - ont présenté un "Manifeste" du théâtre avec tout ce qu’il faut de joie, d’humour et de légèreté critique pour éviter les pièges de la didactique. Et pourtant, quelle efficacité ! Chahutant au passage les certitudes de la culture intrônisée, qu’on l’écrive avec un "C" ou avec un "K"… Quand elle se fossilise, elle cesse d’être indispensable et les plus pauvres, ceux qui en ont le plus besoin, s’en détournent.
Ayant donné tour à tour leur prénom et leur date de naissance, les acteurs ont interpellé le public sur leur rôle respectif dans et hors le théâtre.
Sur des textes de Sully Andoche, Peter Brook, Mickaël Fontaine, Peter Handke, Louis Jouvet, Ahmed Madani, Daniel Mesguich, Molière (traduit en créole par Carpanin Marimoutou et Kristof Langromme), Lolita Monga, Valère Novarina, Pierre et Simon Pradinas, Karl Valentin et Jean Vilar - ils ont posé quelques jalons élémentaires :
Qu’est-ce qu’une scène de théâtre ? Que vient-on y chercher ? Qu’est-ce qui se joue dans la relation avec le public ? À quoi "ça sert" ?
« Le théâtre ne sert à rien », répond Ahmed Madani, selon la formule consacrée par ceux qui en général s’efforcent de le rendre indispensable, « aussi indispensable que le pain et le vin » disait pour sa part Jean Vilar. Le créateur du Festival d’Avignon assignait au théâtre trois obligations majeures : « un public de masse, un répertoire de haute culture, une régie qui n’embourgeoise pas, ne falsifie pas les œuvres » (revue de théâtre n°40).
"Doktèr kontrokèr"
Vendredi, la création du CDR avait la force et la faiblesse, la fraîcheur aussi d’une improvisation. Le mois prochain, le public pourra découvrir une version créole du "Médecin malgré lui", de Molière, "Doktèr kontrokèr", dans une traduction de Carpanin Marimoutou et Kristof Langromme.
« Entre violence, déchirement, émotion et rire », écrit Ahmed Madani, cette première création, toute en « énergie, rythme endiablé et décalage permanent » [va] « faire se tordre de rire Molière dans sa tombe ». Le public vivant aussi, on l’espère.
Un public pris par la main, vendredi soir, (voir encadré) joyeusement et gentiment bousculé et finalement honoré, à travers « la doyenne des spectateurs », une digne septuagénaire très étonnée d’être invitée à rejoindre le metteur en scène sous le feu des projecteurs, pour s’y voir attribuer une housse de velours bleu nuit brodée d’or, à son nom.
La cause de ce présent inattendu ? La dame a assisté depuis la création du théâtre à toutes les représentations, toujours à la même place, qui lui est désormais réservée. Une place appelée "l’œil du Prince" parce qu’elle est éloignée de la rampe d’une distance exactement égale à la profondeur de la scène.
Pour ne pas quitter le genre du Manifeste, les acteurs ont dit à la fin de l’impromptu le texte des intermittents du spectacle dénonçant les menaces qui pèsent sur leur statut et donc leur liberté… et celle du public.
Une autre politique de diffusion |
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La place faite à la "conquête" du public le plus large possible est la nouveauté la plus flagrante apportée par la nouvelle direction du Théâtre du Grand Marché.
Cela se traduit d’abord par une autre politique des tarifs. Dans sa volonté de faire du théâtre, suivant l’exemple de Jean Vilar, « un service public, tout comme le gaz, l’eau, l’électricité » (Jean Vilar, 1954), l’équipe du théâtre du Grand Marché « a décidé à l’unanimité d’en finir avec le privilège des invitations. Chaque spectateur est invité… à payer sa place à la mesure de ses moyens », dit la brochure de présentation des spectacles pour la période d’avril à juin. Il y a donc plusieurs tarifs : adulte (18 euros), réduit (10 euros), super réduit (5 euros), Pass’culture (4 euros) et solidarité (1 euro). Le mercredi, un tarif unique, à 10 euros. En achetant la carte Grand Marché (trois tarifs : adulte, jeune et famille), valable un an, le tarif des spectacles passe de 18 à 8 euros pour les adultes et de 10 à 5 euros pour les jeunes. Une autre nouveauté est la création d’un « club de spect’acteurs », du nom de "Strapontin", dont la responsable peut être jointe au 0262 41 61 94 ou par mail ([email protected]). Les contacts avec les entreprises et comités d’entreprise, les établissements scolaires ou les groupes sont de la responsabilité de Stéphane Maisonneuve, joignable au 0262 20.33.99. |
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