La parole aux grévistes

22 mai 2003

- SUD Éducation Réunion : « Agressions sociales, répression policière »
La précarité, la flexibilité, le chômage sont des agressions qui frappent quotidiennement un nombre croissant de travailleurs. Face à cela, il devient de plus en plus nécessaire de résister. La grève est une forme de résistance, la manifestation en est une autre. Depuis la montée du chômage, le droit de grève est fortement menacé. Il subsiste encore là où les personnels ne sont pas en confrontation directe avec leur employeur et ne ressentent pas directement la menace de licenciement. Ce droit, encore utilisé par ceux qui le peuvent, ne pourra se maintenir que si les actions rassemblent le plus de monde possible dans le public comme dans le privé. L’aspect collectif de ces actions doit permettre à tous de s’y associer.
Le 19 mai à Saint-Denis, c’est le droit à l’expression qui a été bafoué. Car l’occupation pacifique de la Chambre de commerce et d’industrie par environ deux cent manifestants n’était rien d’autre qu’un message envoyé à l’opinion publique et qui signifiait : "Notre présence en ces lieux rappelle la collusion entre le gouvernement et le patronat dans les mauvais coups qui sont portés, aujourd’hui, aux travailleurs et à l’École". Ils ont été expulsés, traînés par terre, frappés et menottés sous l’œil des caméras, par une police aux ordres d’un gouvernement lui-même responsable de cet état de fait.
La réforme de décentralisation et le plan Fillon sur les retraites ne font qu’entraîner le pays sur la voie du libéralisme par un gouvernement qui ignore les aspirations du peuple et qui ne sait manier que le mensonge, la contrainte et la répression. Le syndicat SUD Éducation Réunion condamne fortement les violences policières commises le 19 mai à l’encontre d’enseignants syndicalistes, apporte son soutien aux personnes interpellées et demande au procureur de la République de ne pas donner une suite qui ne pourrait être que de complaisance, aux plaintes déposées.
SUD Éducation Réunion demande au gouvernement de retirer immédiatement ses réformes antisociales et inégalitaires qui sont les véritables sources des désordres que nous connaissons aujourd’hui.

SUD Éducation Réunion

- SAIPER : « l’État ne choisit pas le dialogue »
Le Syndicat Autonome des Instituteurs et Professeurs des Écoles de La Réunion proteste vivement contre les violences policières qui se sont exercées hier à l’encontre des manifestants. En effet, alors que nous étions dans le cadre d’une manifestation et d’une occupation pacifique de la CCIR, nous avons été frappés, molestés et menacés : ce qui est inacceptable. Face à la détermination des grévistes l’État ne choisit pas le dialogue mais l’utilisation de la force brutale.
L’intervention à la CCIR a ainsi commencé par l’arrestation de six camarades, conduits menottés à Malartic. L’un des policiers a menacé une gréviste de la frapper si elle ne se taisait point ! Une autre encore a rejoint le CHD de Bellepierre...
Nous avons tous été menacés de licenciement. Nous avons aussi été menacés par les responsables des forces de l’ordre d’utilisation de gaz dans un lieu clos ! Jusqu’où irons-nous et jusqu’où l’État ira-t-il ? À suivre.

Le SAIPER

- Syndicats de policiers : Non aux ordres répressifs
Les trois organisations syndicales de la Police Nationale, représentatives sur le département, se sont réunies ce mercredi 21 mai afin de dénoncer avec la plus grande fermeté les ordres répressifs des plus hautes autorités départementales concernant la manifestation et l’occupation pacifique de la Chambre de commerce le 19 mai 2003.
Nous dénonçons les éléments incontrôlés, perturbateurs et violents qui ont agressé les forces de l’ordre. Pour autant nous ne saurons tolérer que la police nationale deviennent le bras séculier d’un quelconque gouvernement qui ne prend pas en compte les légitimes revendications de la France d’en bas.
Nous apportons notre soutien plein et entier au mouvement des fonctionnaires pour la défense de nos retraites et contre le projet de décentralisation.
Agissant dans le cadre du maintien de l’ordre, la Police Nationale, en tant que force attachée aux valeurs républicaines, garante des libertés individuelles, ne saurait tolérer les actes irresponsables.

Le Bureau régional du SNPT
Le Bureau régional de l’UNSA Police
Le Bureau régional du SGP/FO

- Intersyndicale de l’ANPE : grève le 26 mai pour le retrait du projet de modernisation statutaire de la direction générale
Pour l’intersyndicale SNU - FO - CGTR de l’ANPE, le projet de modernisation statutaire de la direction générale de l’ANPE, tant nationale que régionale, est :

  1. une programmation à court terme du démantèlement du service public de l’emploi conduisant à un traitement différencié des usagers ;
  2. une précarisation grandissante du statut des agents de l’ANPE ;
  3. une suppression des acquis fondamentaux des agents.
    Ce statut est en résumé le signe avant-coureur d’une privatisation du service public de l’emploi.
    Aussi, nous appelons tous les agents de l’ANPE Réunion à une grève reconductible à partir du 26 mai 2003.

L’Intersyndicale de l’ANPE


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