À 19 heures 55 sur Télé Réunion : ’Ten’

La réalité iranienne

5 décembre 2005

Film franco-iranien d’Abbas Kiarostami avec Mania Akbari, Roya Arabshahi, Katayoun Taleidzadeh, Mandana Sharbaf, Amene Moradi, Amin Maher...

Au volant de sa voiture, une femme sillonne les rues de Téhéran. Elle conduit son fils à la piscine, emmène sa sœur acheter un gâteau d’anniversaire, accompagne une vieille femme jusqu’à un mausolée, fait un bout de chemin avec une prostituée dans les faubourgs de la ville... Dix passagers (ou passagères) se succèdent aux côtés de la conductrice. À chaque fois, le dialogue s’engage, tantôt amical, tantôt difficile, sur les enfants, la famille, la foi, l’attachement, l’indépendance, l’amour... Mais le sujet qui revient spontanément au fil des séquences est la volonté d’émancipation des femmes...

Ce n’est pas un film facile que je vous invite à regarder ce soir, et si le cinéma dit "d’auteurs" vous rebute, il sera peut être fastidieux pour vous de suivre ces 6 visions de femmes, mais les amateurs du genre apprécieront la simplicité forte de l’œuvre. Rien n’empêche personne de voir et de regarder des œuvres difficiles, et croyez-moi, ce genre de film n’est pas réservé à une élite. Il ouvre parfois l’esprit aux âmes les plus simples, sans fioritures aucune.
"Ten" nous plonge dans la réalité iranienne, tout est dans le non dit. Il prouve que le courage des femmes en tous temps, en tous lieux, demeure la force d’une nation. Avec "Ten", Kiarostami rend à la femme sa juste valeur, elle peut choisir sa vie, travailler, prendre du plaisir, vivre pour elle, quels que soient son pays, sa culture et sa religion.
"Personne n’appartient à personne, sauf à elle-même". Cette réplique de la première séquence résume à elle seule le film en entier.
Nous vivrons les contradictions de la société iranienne dans une voiture, avec sur le tableau de bord une caméra embarquée, mais tout au long de ce voyage, dans le monde de la féminité iranienne, on sentira que le réalisateur Abbas Kiarostami n’est pas bien loin. Sans le voir, nous sentirons sa présence, car malgré une mise en scène minimaliste, on sent que les actrices sont dirigées de près.

Ph. T.


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