
C’était un 30 juin
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Nos relations avec l’Europe
Une interview de Camille Gérard, délégué régional pour le régime de l’octroi de mer, après la dernière mission à Bruxelles
17 avril 2003
La ministre de l’Outre-mer, Brigitte Girardin, accompagnée des présidents des Régions Guadeloupe, Guyane et Martinique et du délégué régional de La Réunion pour le régime d’octroi de mer, a été reçue à Bruxelles le 14 avril par le commissaire Fritz Bolkestein. Elle lui a remis le document contenant la proposition des autorités françaises quant au maintien du régime de l’octroi de mer pour une période de quinze années supplémentaires. En effet, le système actuellement en vigueur, instauré par une décision du Conseil européen de 1989 et la loi de 1992, et prorogé d’un an l’année dernière, arrive à échéance le 31 décembre 2003. À son retour au pays, ’Témoignages’ a interrogé le conseiller régional Camille Gérard sur le bilan de cette mission à Bruxelles. Entretien.
Vous avez accompagné Mme Girardin et les présidents des autres Régions d’outre-mer au rendez-vous avec le commissaire européen Fritz Bolkestein. Les propositions du gouvernement français pour les Régions d’outre-mer permettent-elles selon vous de « sauvegarder l’essentiel » ?
- C’est bien le sens général donné à notre démarche, en accompagnant Mme Girardin à la remise du document du gouvernement français au commissaire Bolkestein.
Qu’est-ce qui était essentiel pour nous ? C’était de faire connaître notre position, en premier lieu conserver notamment deux dispositifs que nous confère la loi de 92 : d’une part le seuil d’assujettissement de 3,5 millions de francs, actualisé à 550.000 euros, que nous considérons comme essentiel pour les petites entreprises.
Cet aspect, qui n’a pas été retenu dans le système canarien de l’AIEM [1], est un point vital pour les entreprises de La Réunion, en particulier les plus petites. Un autre dispositif en vigueur qui doit être maintenu sont les 15% de réfaction sur l’assiette de l’octroi de mer.
Dans le communiqué du ministère de l’Outre-mer (voir encadré), il est question de deux dispositions nouvelles. En quoi viennent-elles renforcer le dispositif ?
- Ces deux propositions sont la clause de révision triennale et la clause de souplesse qui, d’après Mme Girardin, devraient nous permettre de faire face aux évolutions à venir. Nous pensons un peu différemment et le président de Région a insisté sur ce point dans un courrier.
Lors de l’entretien, j’ai personnellement insisté sur ce point et sur l’importance de la globalité de la réflexion. J’ai rappelé que nos productions locales bénéficient de certaines dispositions communautaires de la Politique agricole commune (PAC) et du POSÉIDOM [2]. Ces productions ne bénéficient pas actuellement d’un soutien par l’Octroi de mer.
S’il advenait que certaines évolutions de la politique communautaire - ce qui est un réel danger - aillent dans un sens défavorable, nous, à La Réunion, souhaitons garder la possibilité de réagir rapidement, notamment par le biais de l’Octroi de mer. C’est un point essentiel pour nous.
Nous avions demandé que dans la future décision du Conseil figure une clause spécifique de sauvegarde à ce sujet, différente de la clause de souplesse, pour permettre à La Réunion, en cas de nécessité, de sauvegarder les productions concernées de façon automatique, sans attendre la décision triennale.
Pensez-vous avoir été entendus, comme cela a été dit au ministère de l’Outre-mer après l’entretien ?
- Il est difficile de le savoir. Monsieur Bolkestein n’est pas un Latin… Nous n’avons eu cette fois-ci que trente minutes à cinq - la ministre et les quatre représentants d’outre-mer - pour déposer le document et pour argumenter.
Le commissaire Bolkestein est quelqu’un de rapide et concis, qui n’a rien laissé paraître. Mais il a expressément exprimé à la ministre de l’Outre-Mer la nécessité, pour le gouvernement français de se montrer très convaincant sur ce dossier vis-à-vis des autres partenaires.
…Ce que vous interprétez de quelle façon ?
- Aujourd’hui, nous entrons dans le vif de la négociation avec la Commission. Elle va être courte et la Région Réunion reste plus que vigilante pour la défense des entreprises de La Réunion et des productions locales. Mon impression personnelle est qu’il faudra convaincre ensuite le Conseil.
Brigitte Girardin a présenté la demande française à la Commission européenne pour l’octroi de mer |
Un nouveau dispositif pour une période de quinze ans |
Le Ministère de l’Outre-Mer a rendu public un communiqué en date du mardi 15 avril, exposant les points clés de cette rencontre, au cours de laquelle « la Ministre a exposé au Commissaire les lignes principales de la proposition française » puis, « les présidents de Région ont tour à tour mis l’accent sur les handicaps particuliers de leur région et sur les attentes spécifiques quant aux nouvelles modalités proposées ». (…) Le communiqué poursuit : « La ministre a insisté sur le lien entre la nécessité d’un maintien d’un régime de l’octroi de mer rénové et la forte ambition politique et économique du Gouvernement actuel pour l’outre-mer qui se traduira notamment par l’adoption prochaine d’une loi-programme sur 15 ans ».
Il livre ensuite les éléments retenus dans le document pour « perfectionner le régime actuel », notamment en laissant « la liberté pour les Conseils régionaux de fixer des taux d’octroi de mer différents pour les marchandises importées et pour les productions locales ». Cette possibilité interviendrait « dans le cadre de trois principaux différentiels de taux prédéterminés (à 10%, 20% et 30%) avec un différentiel de 50% applicable aux seuls alcools en Guyane et à la Réunion ». (…) Le communiqué évoque ensuite la demande de préserver deux dispositions actuelles - « la réfaction de 15% sur l’assiette de l’octroi de mer et le seuil d’assujettissement fixé à 550.000 euros », eu égard à la situation des entreprises réunionnaises- et les deux propositions nouvelles. Dans le communiqué du Ministère, la "clause de révision triennale" et la "clause de souplesse" - cette dernière, susceptible d’être « mise en œuvre pour tenir compte d’une production locale nouvelle ou, à l’inverse, d’une mise en péril brutale d’une production déjà existante »- sont de nature à garantir au nouveau régime à la foi sa durée (quinze ans) et sa capacité d’adaptation « en fonction de l’évolution du contexte économique ». La Région Réunion et les socio-professionnels de l’île ont une lecture différente (voir l’entretien avec Camille Gérard). Le communiqué poursuit en indiquant que « la Ministre a fait part de son souci d’éviter tout vide juridique au 1er janvier 2004, à l’échéance de l’actuel système », notamment au regard des finances des collectivités locales d’outre-mer, dont la moitié des recettes, en moyenne, provient de l’octroi de mer. « Elle a demandé pour cela un délai technique de six mois, nécessaire au vote indispensable d’une loi nationale et aux délibérations des conseils régionaux (…) ». Dans sa conclusion, le communiqué du Ministère signale que le Commissaire Bolkestein, sans réagir « dans l’immédiat sur le fond du dossier », (…) « a déclaré apprécier la façon dont la demande avait été présentée… ». |
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