Emploi

La Réunion est en danger

Les projets du gouvernement font craindre le pire

21 mai 2003

Le Collectif Emplois en Danger, soutenu notamment par les organisations syndicales, la coordination de l’éducation nationale, l’UFR et la FCPE, est décidé, aujourd’hui plus qu’hier, à faire entendre sa voix. Celle des CEJ, celle des CES, celle des CEC, celle des CIA, celle des érémistes, celle de tous les précaires, comme les employés communaux, celle des privés d’emploi, celle de toutes celles et de tous ceux qui voient dans les projets du gouvernement un atteinte sans précédent à un droit légitime : le droit au travail. Surtout que les menaces sur les emplois se multiplient... Et Virapoullé, Audifax, Thien Ah Koon, Victoria, Anne-Marie Payet ont tous voté la suppression des aides éducateurs.

Attaques sur le nombre d’emplois dits aidés
Après une large protestation des Réunionnais, le quota d’emplois dits aidés pour le premier semestre 2003 a été maintenu au niveau du premier semestre 2002. Aucune précision n’a été donnée quant aux contrats attribués pour le second semestre. Le comité directeur FEDOM devrait se réunir fin mai. Mais on peut craindre le pire. Le gouvernement a indiqué que les emplois dits aidés ne sont maintenus à un niveau élevé qu’à titre temporaire « dans l’attente de la mise en œuvre de la loi programme » applicable au second semestre.

Attaques sur le secteur de l’économie solidaire
Si effectivement, le gouvernement décidait de reprendre à son compte une forme de traitement social du chômage, en augmentant, pour le troisième trimestre 2003, le nombre de solutions d’insertion par des contrats dits aidés, La Réunion est en droit de lui demander pourquoi, lorsque la conjoncture l’impose - c’est-à-dire une hausse du taux de chômage, il le fait pour la métropole - et pourquoi, alors que le chômage à La Réunion est une donnée permanente, il décide de supprimer les emplois-jeunes et de diminuer le quota des CES.

Attaques sur les CES et les CEC
François Fillon, lors de la conférence pour l’emploi en France, déclarait vouloir entreprendre une « réforme des CES et des CEC ». Ce sera un "contrat d’accompagnement renforcé dans l’emploi pour le secteur non marchand". Avec des paramètres indéfinis et une forte aide de l’État. C’est une façon de tirer le dispositif "vers le bas" et non de le "tirer vers le haut", ce qui serait pour le moins attendu.

Attaques sur la création d’emplois
L’économie française a détruit près de 50.000 emplois au cours du premier trimestre 2003. Dans le secteur de l’économie concurrentielle, si cher au gouvernement, cela va mal. Cela va même très mal. En un trimestre, en France, ce secteur a perdu 49.300 emplois... Et c’est vers ce secteur concurrentiel que la loi-programme pour l’outre-mer s’est tournée...
À La Réunion, cela ne va pas mieux, car selon l’INSEE « la création d’emplois s’affaiblit : en glissement annuel, la croissance de l’emploi au 3ème trimestre 2002 est de 2,2%, elle était de 9% au 4ème trimestre 2000. Les services, facteur de croissance jusqu’à la mi 2002, donnent des signes d’essoufflement : 2,1% en 2002 contre 11,5% en 2000 ». Et ces baisses concernent « principalement dans les services aux entreprises : moins 1% en 2002, au troisième trimestre, contre plus 20% au 4ème trimestre 2000) ».

Attaques sur le RMI
La refonte du RMI en RMA concernera La Réunion comme la France. Le dispositif contenu dans la loi programme n’est donc pas spécifique à l’outre-mer. Le contrat de travail proposé aujourd’hui est de 20 heures par semaine, sur 18 mois maximum payé au prorata du SMIC, ce qui n’est pas satisfaisant. Car il s’agit d’un contrat de travail à temps partiel sans valeur incitative. D’autant plus que les employeurs de ces RMAstes seront aussi bien le secteur privé que les collectivités locales (à l’exclusion du Département).

Attaques sur les aides-éducateurs
« Si le gouvernement n’est pas capable de trouver une solution pour 600 aides éducateurs, comment pourra-t-il trouver un emploi à 120.000 chômeurs ? D’autant plus que c’est l’État qui doit assurer la pérennisation des aides-éducateurs, puisque c’est le ministère de l’éducation nationale qui est leur employeur » se demandait le CED lors de sa dernière conférence de presse. La question est ô combien d’actualité.


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