
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Culture et identité
Soirée culturelle à la Région dans le cadre du Nouvel An tamoul
28 avril 2003
Dans le prolongement des festivités du Nouvel An tamoul qui se sont déroulées dans beaucoup de quartiers aux quatre coins de l’île, une soirée culturelle avait lieu samedi à l’hôtel de Région en présence de nombreux invités. Elle était le résultat d’une collaboration entre la collectivité et la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels tamouls de La Réunion (FAGRHCTR).
Les associations cultuelles et culturelles de La Réunion étaient largement représentées. Parmi les invités, on reconnaissait aux côtés du président du Conseil régional et de Marc Cadivel, président de la FAGRHCTR, le nouveau consul de l’Inde, Sohan Prakash, Axel Kichenin, représentant du Département, plusieurs membres du Groupe de dialogue interreligieux ainsi que des élus de la collectivité et de différentes communes, des membres de l’Association pour la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise et le secrétaire général du PCR, Élie Hoarau.
Pour la célébration de cet événement, la décoration était particulièrement soignée pour donner à l’hôtel de Région une touche venue d’Inde du Sud. C’est l’association Tyagaraja qui a ouvert la soirée avec un concert joué avec des instruments traditionnels. Les musiciens ont ensuite laissé place aux différents intervenants, Marc Cadivel, Axel Kichenin, Sohan Prakash et Paul Vergès, qui ont insisté sur l’apport décisif de nos ancêtres d’origine indienne dans le peuplement de notre pays, le devoir de mémoire qui nous incombe et sur leur contribution à la construction d’une voie réunionnaise de développement (voir encadrés).
C’était ensuite au tour de l’association Sarasvathi de monter sur le podium pour un spectacle de danses indiennes. Chorégraphies sur des musiques venues de différentes époques, avec notamment plusieurs mouvements de Bharata Natyam. C’est l’association Naada qui eut l’honneur de conclure la soirée avec un spectacle qui nous a permis d’entendre l’air du violon du Sud de l’Inde, dont les cordes vibraient entre les doigts de Dominique Amouni. Ces instruments traditionnels mais si actuels et ces danses séculaires qui restent toujours modernes, nous rappellent que l’Inde est une civilisation millénaire, aussi ancienne que l’Égypte, qui a su traverser le temps et garder son identité. Car si l’Inde reste un pays marqué par des traditions renouvelées depuis plusieurs milliers d’années, elle est aussi en pointe dans de nombreux domaines tels que les technologies de la communication, l’agroalimentaire, la formation et l’espace. Un des principaux résultats de cette politique est la présence massive d’ingénieurs indiens dans la célèbre Silicon Valley. L’Inde, c’est un géant démographique et technologique, confronté lui aussi à de grandes inégalités et au défi de l’accroissement rapide de sa population.
Mais pour les Réunionnais, c’est un pays d’où sont venus de nombreux ancêtres qui ont su surmonter les souffrances du travail forcé et de la répression pour préserver leur culture, et pour donner à La Réunion de nombreux militants dans les luttes de libération qui ont fait l’Histoire de notre pays.
Car si cette soirée était un spectacle, c’était aussi une manière de rendre hommage à tout ce que nos ancêtres d’origine indienne ont apporté à notre pays. Un apport qui reste à valoriser pleinement, au même titre que ceux venus des autres continents, à travers la réalisation de projets culturels importants comme la réhabilitation des Lazarets de la Grande Chaloupe et la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
Marc Cadivel : Dialoguer pour prendre notre place dans la Maison des civilisations |
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Le président de la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels tamouls de La Réunion a tout d’abord rappelé la répression dont faisait l’objet nos ancêtres d’origine indienne lorsqu’ils voulaient par exemple pratiquer leur religion. Les cérémonies devaient avoir lieu en cachette, a-t-il relevé. Il est également revenu sur les Lazarets de la Grande Chaloupe, un lieu de mémoire dont l’importance doit être valorisée. Marc Cadivel a également souligné qu’au sein de la jeunesse, on ressent une grande motivation pour s’impliquer dans la culture. Il est nécessaire de dialoguer pour prendre notre place dans le projet de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, a-t-il lancé avant de conclure en insistant sur l’importance du dialogue interreligieux. |
Axel Kichenin : Les Réunionnais ont su bâtir une société sans équivalent |
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Représentant le Conseil général, Axel Kichenin a tout d’abord retracé l’arrivée de nos compatriotes d’origine indienne. « Ils sont venus et ont tissé des liens avec les autres dans la contradiction, la souffrance et l’espoir », a-t-il souligné. Il a rappelé que l’arrivée de nos ancêtres indiens dans notre île a été marquée par une rencontre entre deux conceptions du temps. En Inde, le temps est perçu comme un cycle sans fin, avec par exemple des réincarnation. En Occident, le temps est linéaire, avec un début et une fin. Cette rencontre s’est faite à La Réunion dans la tolérance et la convivialité, a-t-il poursuivi. Il a ensuite abordé le dossier de la réhabilitation des Lazarets de la Grande Chaloupe. Axel Kichenin a indiqué que le Département a demandé à l’État de lui rétrocéder le terrain, afin de pouvoir valoriser ce « lieu d’Histoire et de mémoire ». Il devait conclure en rappelant que les Réunionnais ont su bâtir une société unique, qui n’a pas d’équivalent. |
Le Consul de l’Inde Sohan Prakash : Préserver l’identité culturelle tout en faisant avancer La Réunion |
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Rappelant qu’il n’est en poste que depuis deux semaines, le consul de l’Inde a fait part de son étonnement de voir le métissage culturel qui caractérise La Réunion, un métissage révélé par la présence de beaucoup de communautés et de religions. Sohan Prakash est revenu sur l’Histoire de notre peuplement. « Rien n’était facile pour vos ancêtres », a-t-il rappelé, « mais vous avez pu outrepasser ces difficultés et faire d’ici quelque chose de facile à vivre ». « Vous êtes un pont entre l’Inde et La Réunion », a-t-il poursuivi, « vous avez dignement gardé votre culture ». Le consul devait ensuite insister sur une double mission pour nos compatriotes d’origine indienne : inciter les jeunes à préserver l’identité culturelle tout en faisant avancer La Réunion. Le consul a tenu à rendre hommage aux Réunionnais en les remerciant de contribuer à la qualité des relations entre nos deux pays. Ensemble, « nous pouvons contribuer à faire de La Réunion un nom très connu sur la carte du monde ». |
Paul Vergès : Les militants du progrès |
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Dans son allocution, le président de la Région devait tout d’abord rappeler le passé. Si nous avons la possibilité d’aller vers le progrès, c’est grâce aux ancêtres qui ont souffert, devait-il dire en substance. Il est ensuite revenu sur l’Histoire de notre peuplement, fait d’apports successifs d’Afrique, d’Europe, d’Asie. « C’est la richesse de La Réunion d’avoir une population issue de tout cela », devait-il poursuivre en soulignant que notre pays a vécu en 300 ans ce que d’autres ont connu en plusieurs millénaires : l’esclavage, l’horreur de l’engagisme, la colonisation et l’assimilation. Paul Vergès a ensuite largement abordé l’apport essentiel de nos ancêtres d’origine indienne dans tous les acquis sociaux actuels. « Nous avons à mesurer ce que chacun a fait pour enrichir économiquement et culturellement notre pays », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « l’essor de la canne à sucre à La Réunion est dû à l’apport de main d’œuvre venue du Sud de l’Inde ». Et de préciser que le travail de nos compatriotes d’origine indienne ont fait la richesse sucrière de La Réunion, c’est un apport décisif. « On ne mesurera jamais ce que l’on doit aux engagés venus de l’Inde », a poursuivi Paul Vergès. Ils sont venus contribuer au peuplement de notre pays et malgré de de très difficiles conditions de vie, « ils ont sauvé l’essentiel », leur culture. « Grâce à eux », a insisté le président du Conseil régional, on peut envisager de développer le pays. - Un monument de référence Paul Vergès a ensuite évoqué le devoir de mémoire envers nos ancêtres. Il a relevé qu’au travers des déclarations de Marc Cadivel et d’Axel Kichenin, émerge la demande de leur rendre hommage. Le président de la Région a rappelé que la plus grande partie de nos ancêtres sont passés par les Lazarets, où ils subissaient une quarantaine. Ils venaient non seulement de l’Inde, mais aussi d’Afrique, de Chine et de pays de l’océan Indien comme Madagascar et les Comores. « Profitons de cette soirée pour imaginer leur sort pendant la quarantaine », a déclaré Paul Vergès, « car c’est à eux que nous devons tout ce que nous avons maintenant ». Aux Lazarets, « nous devons lancer un message à toutes les générations de Réunionnais », a-t-il ajouté, « car c’est sur ce lieux qu’a commencé la souffrance » de ces milliers de personnes, pendant une quarantaine où elles étaient nombreuses à mourir avant de partir travailler dans les plantations et les usines sucrières. Et d’affirmer la nécessité de construire un monument de référence qui rendra hommage à tout ceux qui ont débarqué sur ce lieux d’Histoire et de mémoire, car chaque jour, des dizaines de milliers de Réunionnais passent devant la Grande Chaloupe pour se rendre à leur travail. Paul Vergès a ensuite abordé les défis à relever pour notre pays, et la contribution de la culture à cette lutte quotidienne. Soulignant qu’aujourd’hui, nous vivons dans une société marquée par l’importance du secteur des services alors qu’il y a quelques dizaines d’années, La Réunion était un pays à dominante agricole, Paul Vergès a relevé plusieurs conséquences de ce changement brutal : le passage d’une société rurale à un mode de vie majoritairement urbain a entraîné une rupture du lien entre les générations, « cela amène à amplifier l’effort culturel ». Dans la dernière partie de son intervention, le président du Conseil régional a insisté sur la contribution décisive des militants aux progrès sociaux dans notre pays. « À côté des descendants de nos ancêtres venus des autres continents », a rappelé Paul Vergès, ceux qui venaient de l’Inde ont été les plus actifs pendant la lutte menée pendant le siècle dernier pour changer le statut de notre île de colonie en département. Ils étaient avec les dockers du port et les cheminots du chemin de fer, car il faut noter que les descendants d’Indiens formaient la majorité des travailleurs des usines et des grandes plantations. Ils ont été de toutes les luttes de libération : à Saint-Benoît, à Quartier-Français… Sans eux, tous les acquis dont nous bénéficions, La Réunion telle que nous la connaissons aujourd’hui, tout cela aurait été impossible sans les militants, a dit en substance le président du Conseil régional. Le président de la collectivité a ensuite rappelé les avancées les plus importantes obtenues sur le plan culturel : « sur cette île, tous ont réussi, à partir de langues différentes, à créer une langue qui est la fondation de notre unité ». Tous ont pu surmonter les rancœurs, c’est un exemple de tolérance et de compréhension, devait-il relever. |
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