Social

La rue va continuer à voter

À l’appel de l’intersyndicale CGTR - FO - FSU - UNSA

22 mai 2003

Manifestations unitaires public-privé aujourd’hui au Tampon, dimanche prochain à Saint-Pierre et à Saint-Denis, pour obtenir des négociations sur la retraite, la décentralisation et la loi-programme. Préavis de grève de tous les fonctionnaires d’État pour lundi.

Dimanche prochain 25 mai, journée nationale de manifestation en France, l’ensemble des personnels des secteurs public et privé sont appelés à se rassembler sur Paris. À La Réunion, les organisations syndicales CGTR - FO - FSU et UNSA ont décidé de se rassembler au Barachois et devant la mairie de Saint-Pierre à 9 heures 30. Pas de défilé en vue, tout le monde devrait pouvoir être rentré à midi pour les fêtes des mères.
C’est ce qu’annonçait hier matin Armand Hoarau (UNSA) au nom de l’Intersyndicale. Il ajoutait : « On pourra souffler un peu ce week-end. Mais si le gouvernement ne revient pas sur le projet des retraites, l’action va se durcir jusqu’au 28 mai, où le projet sera soumis au Conseil des ministres. La proposition du gouvernement se fonde sur le profit et sur l’économie, et le côté humain disparaît. Personne ne veut de cette réforme là ».
Pour Armand Hoarau, « diminuer les retraites n’est pas un acte courageux, le courage aurait été de s’attaquer à la formation des prix et d’assurer une vraie continuité territoriale. Appauvrir les gens n’est pas courageux. Cela montre plutôt un manque de courage politique, une vision de la France de demain très pauvre et très triste ».

L’épreuve de force continue

Ivan Hoareau (CGTR) approuvait : « Nous continuerons à nous mobiliser, car le compte n’y est pas. Entre les déclarations du 7 janvier de l’ensemble des organisations syndicales et les dernières propositions du gouvernement, le fossé est toujours large, rien n’a changé. Il n’y a eu que des modifications en trompe l’œil ». Il soulignait qu’il n’y a pas d’avancée sérieuse : « le problème reste entier, la philosophie du projet est mauvaise. Il faut en changer totalement et pas négocier en marge ».
Prenant l’exemple de la décote concernant les retraites, Vincent Cellier (FSU) jugeait que « c’est une double pénalisation, qui s’ajoute au manque d’annuités. C’est un système inégalitaire. Il faut une retraite négociée, partagée ».
Pour Frédéric Bergamin (FO) : « Il s’agit d’un problème de société. Nous devons aller plus en avant, élargir le mouvement, il faut faire reculer le gouvernement ».
Ivan Hoareau reprenait la parole : « La négociation n’a jamais commencé. Nous sommes dans un rapport de forces. Rien n’est gagné, rien n’est perdu ». Armand Hoarau regrette que Luc Ferry ait déclaré « renoncer à la paix sociale » pour faire passer ses réformes, il condamne le refus du dialogue, le recours aux forces policières et regrette ce retour en arrière.
Pour Ivan Hoareau, « un gouvernement qui fait des menaces, cela traduit le désarroi et une forte inquiétude. Dans cette épreuve de force, nous avons la possibilité de gagner. Plus il va nous menacer, plus nous aurons l’impression de gagner ».
Armand Hoarau faisait partager les sentiments des manifestants : « Aujourd’hui ils sont toujours très inquiets, il y a des personnes désespérées, dans la colère. Le mouvement est en train de gagner en amplitude. Il y a un préavis de grève, lundi prochain, pour l’ensemble des agents de la fonction publique d’État. Demain, nous serons au Tampon, nous partirons du Lycée Roland Garros pour nous rendre à la mairie. Nous attendons beaucoup de monde ».
Ivan Hoareau ajoutait : « Vendredi dernier, le maire du Tampon se disait prêt à nous recevoir, nous répondons à son appel ».
La conférence de presse, commencée à 9 heures, s’est terminée un peu avant dix heures, les secrétaires de chaque organisation syndicale sont partis rejoindre la manifestation du collectif Emplois en Danger.


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