À 20 heures 20 sur TPS Star Parabole Réunion : ’Man To Man’

Le chaînon manquant

10 août 2006

Un film de Régis Wargnier avec Joseph Fiennes, Kristin Scott Thomas, Iain Glen et Hugh Bonneville...

En 1870, un anthropologue écossais ramène en Europe deux pygmées qui deviendront des bêtes de foire. Il va alors s’acharner à prouver que ces indigènes sont des hommes à part entière et non des animaux destinés à faire sensation dans les zoos.

J’aurais bien aimé vous parler de "Man To Man" parce qu’il passe sur une chaîne hertzienne permettant à tout le monde d’en profiter, mais comme ce n’est pas le cas et qu’il est des films comme celui-ci qui sont intéressants et qu’il ne faut absolument pas rater, je recommande aux heureux abonnés à la chaîne parabolique de ne pas regarder autre chose ce soir.
Ce film va nous ramener au temps où la science cautionnait le racisme, nous allons voir jusqu’où les Hommes sont allés au nom de la science. Nous ne saurons que penser à la fin de cette projection. L’histoire de ces Écossais qui ramènent deux pygmées afin de prouver qu’ils sont le chaînon manquant entre le singe et l’homme est quelque peu atroce et pourtant elle est vraie.
Le film nous fera hésiter entre sentiment de dégoût envers les Hommes qui ont eu ces pensées innommables et sentiment d’admiration pour la beauté des décors naturels. Les acteurs sont parfaits et surtout extrêmement crédibles. Ce qui choque le plus dans cette histoire, c’est le traitement fait à ces hommes et surtout les certitudes de ces pseudos scientifiques, les Britanniques colonialistes qui dans leur majorité voient les pygmées comme des animaux, des êtres inférieurs. L’explorateur remet peu à peu en cause l’idée selon laquelle ces "sauvages", ramenés avec difficulté du fin fond de la jungle, sont plus proches de l’animal que de l’Homme. Alors le film bascule et les non-dits sont plus importants que les dialogues, tout est contenu dans les regards.
"Man To Man" nous secoue. Imaginer que c’était il n’y a pas si longtemps, au 19ème siècle, c’est déjà dur à avaler, mais il faut également savoir que ces idées sont encore présentes aujourd’hui dans les cerveaux de quelques sauriens qui se prennent pour des hommes.

Philippe Tesseron
http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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