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« Le compte n’y est toujours pas pour les retraites »

La CFDT-BTP et la situation dans le Bâtiment

28 août 2003

L’UIR-CFDT du Bâtiment et des Travaux Publics a rencontré la presse hier matin sur deux points principaux : la révision de la Convention collective du Bâtiment en vigueur depuis 1971 sans aucune retouche et la réforme des retraites pour le privé.
Au sein du siège social de la CFDT, rue Fénelon, les représentants syndicaux de la section BTP ont clôturé leur assemblée générale. Lors de la rencontre avec les journalistes, le secrétaire général du de la CFDT-BTP, Pierre Savigny, a tout d’abord évoqué la non-révision de la Convention collective de 1971. Ce vaste "chantier" singulier pour l’occasion, a démarré depuis l’année dernière : la CFDT a écrit à la Direction du travail, sachant qu’elle préside les commissions paritaires.
Les partenaires sociaux ont ainsi été réunis pour discuter des « multiples articles obsolètes de la Convention, voire tendancieux ». Ainsi, on peut envisager qu’un « relookage » de cette Convention, sera re-signée avec la Direction du travail vers le mois d’octobre. Pierre Savigny rappelle les « contrats scélérats » que désignent les contrats de chantier à La Réunion. Selon le dirigeant syndical, « de nombreuses grandes et moyennes entreprises ont recours à ces contrats de chantier. Ils sont faits pour duper les salariés. Baptisés à durée indéterminée, ils ne durent que le temps du chantier. Celui-ci peut aller d’un mois, de trois mois, d’un an… D’un côté vous avez les travailleurs permanents qui bénéficient des droits de la Convention collective et de l’autre les contractuels qui n’ont aucun avantage comme la prime panier (fixée à 10,47 euros à La Réunion) ou encore tous frais de déplacements et de trajets… À travail égal, il ne devrait pas avoir de discrimination », protestent les représentants syndicaux (voir "Témoignages" du 15 juin).
En outre, contrairement au plan national, où deux conventions distinctes existent pour le Bâtiment et les Travaux publics, à La Réunion, l’amalgame s’est crée automatiquement.
Quant aux retraites, « le compte n’y est toujours pas, même si la loi est passée », constatent les responsables syndicaux. Ces derniers regrettent « qu’aucun débat local avec tout le secteur privé, notamment dans les instances n’ a été effectuée. Il aurait fallu remonter une plate-forme revendicative pour les camarades du privé… », contestent-ils. Et de réaffirmer que pendant des années, « le SMIC a connu des années minorées estimées à plus de 20% par rapport au plan national. Notre colère n’est pas terminée. Nous aurons tout au plus un gain du minimum contributif équivalant au minimum vieillesse sur 25 ans. On creuse les inégalités », déplore Pierre Savigny.
Le troisième volet de cette rencontre concernait plus principalement la ministre de l’Outre-Mer, Brigitte Girardin : « cette dernière a modifié dans la loi-programme tous les avantages qu’obtenaient les entreprises avec le passage aux 35 heures », poursuit la CFDT. Désormais, « nous aurons affaire à un découpage, voire un morcellement des entreprises », considèrent les syndicalistes. En effet, selon eux, pour les entreprises de 10 salariés, il y aura près de 100% d’exonérations de charges patronales ; et pour celles comptant près de 50 ou plus de salariés, ce sera 50% d’exonérations. « Ce sera l’occasion pour les entreprises de procéder plus facilement aux licenciements tout en démantelant les structures syndicales », alerte la CFDT.


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