Fonction publique

Le Conseil municipal de Saint-Joseph vote l’intégration des journaliers communaux

Une nouvelle victoire dans la lutte contre la précarité

26 avril 2003

Chose promise, chose due : hier soir, lors de sa séance plénière, le Conseil municipal de Saint-Joseph a voté le principe de l’intégration du personnel communal. Hier matin, lors d’une conférence de presse, le maire de la ville, Patrick Lebreton, a rappelé qu’il s’agissait là de la concrétisation d’un engagement pris en 2001, dans le programme que le candidat Patrick Lebreton avait soumis à la population lors des élections municipales. Outre la satisfaction de tenir un engagement, le maire de Saint-Joseph rappelle que cela se concrétise « dans une période » où le gouvernement lui, « ne tient pas ses engagements ». Et de rappeler par exemple que « le Premier ministre a clairement laissé entendre que 34.000 fonctionnaires qui partiront à la retraite l’an prochain ne seront pas remplacés ». Et de rappeler également que face à la demande du président de l’Association des maires de La Réunion d’une rallonge exceptionnelle de 40% de la Dotation globale de fonctionnement, « Paris ne répond plus, c’est le black-out ».

Restructurer les services

Et qu’on ne vienne pas mettre en avant la rengaine selon laquelle les temps sont difficiles et que l’heure est à l’austérité. À cela, le premier magistrat de la commune du Sud Sauvage répond : « Nous aussi à Saint-Joseph, on connaît une situation difficile, la commune a des dettes. Mais pour autant, on n’augmente pas les impôts comme cela s’est fait à Saint-Pierre, Saint-Denis ou Saint-Paul, et pourtant, on applique notre programme ».
Quelle est donc la recette ? « Il n’y a pas de pétrole à Saint-Joseph », plaisante le maire qui ajoute : « il a fallu se serrer la ceinture sur certaines choses pour donner la priorité à d’autres ». Par exemple, en terme de fonctionnement, depuis son élection, la majorité municipale a consacré de gros efforts à restructurer les services et à renforcer l’encadrement, de manière à avoir toute l’ingéniérie et le savoir-faire nécessaire à l’élaboration des dossiers « pour que notre commune avance ».

Une grande avancée

Cette restructuration effectuée, l’heure est maintenant venue de s’occuper de « la grande majorité » de ceux qui ont toujours constitué la portion congrue dans l’effectif communal, à savoir les employés communaux non titulaires qui constituent à Saint-Joseph quelque chose comme 65% de l’effectif global. Pour Patrick Lebreton, « il faut donner à ces employés communaux un pré-statut qui précéderait demain une titularisation qui elle, relèverait de l’État ». Pour le maire et sa majorité, cette intégration se situe dans le droit du document élaboré en 1998, et appliqué dans bon nombre de communes (essentiellement les communes de gauche, avant les élections de 2001).
Ainsi, le vote du conseil municipal hier soir, constitue un événement important pour le personnel non titulaire. « Auparavant, ils étaient payés à coups de lance-pierre. Certains n’ont jamais eu la moindre augmentation en vingt ans. L’intégration leur donne enfin un grade, un échelon et un statut, avec une commission qui, chaque année, veille à ce que l’ancienneté soit traduite aussi sur la fiche de paye ».
Patrick Lebreton rappelle pour mémoire que son prédécesseur, Fred K’Bidy avait à l’époque refusé tout dialogue avec l’Intersyndicale et, avec le maire de Saint-André, notamment, n’avait pas voulu « mettre en place ce chantier ». Et ce, alors qu’il s’agissait d’un document d’orientation élaboré par l’Association des maires avec l’Intersyndicale, document reconnu et signé par le préfet…

Sur deux ans, en trois étapes

Concrètement, pour les agents communaux non-titulaires, cela signifie qu’ils seront intégrés dans une grille, avec grade, échelon, le tout se traduisant par une revalorisation des salaires. « Plus de 67% des personnes concernées bénéficieront d’une augmentation de salaire dès cette année ». Cette intégration s’effectuera progressivement d’ici 2005 et en trois étapes. Première étape : au 1er mai 2003, tout le personnel non titulaire est intégré. Ensuite, au 1er mai 2004 et 1er mai 2005, viendra l’application du supplément familial de traitement qui, selon les cas, en fonction du nombre d’enfants à charge, amènera des compléments de salaire variant entre 450 et 1.250 francs par mois. Un plus non négligeable sur la fiche de paie…
Bien entendu, tout cela a un coût. Ainsi, dès cette année, cette intégration se chiffre à 2 millions de francs. L’année prochaine, avec l’application du supplément familial de traitement, il faudra ajouter entre 3,2 et 3,5 millions de francs. « J’ai voulu dire aux employés communaux qu’on doit reconnaître qu’ils existent. Je dis aussi, saisissons l’occasion qui nous est donnée pour aller de l’avant et pour proposer que les discussions avec l’État sur la titularisation soient véritablement embrayées dans la mesure où les éléments de pré-statut existent ».


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