Trois détenus dangereux mettent à profit un accident de transport pénitentiaire pour s’évader. Le shérif local décide de lancer à leurs trousses son ex-gendre, le chasseur de prime Lewis Gates, qui connaît cette région du Montana comme sa poche. Celui-ci retrouve la trace des fuyards et tombe sur plusieurs pièces à conviction dont une authentique flèche indienne qui l’incite à rebrousser chemin. Intimement persuadé que les évadés ont été tués, il retourne rendre compte de ses doutes au shérif et va demander à l’anthropologue Lillian Sloan d’authentifier la mystérieuse flèche.
Intrigués par cette pièce à conviction surgie d’un autre âge, l’aventurier et le scientifique en arrivent à la même conclusion : un groupe de Cheyennes pourrait bien avoir échappé aux massacres de leur tribu et s’être réfugié depuis plusieurs générations dans une zone inexplorée de la montagne. Lewis et Lillian décident de partir ensemble à la recherche des évadés avec l’espoir secret de découvrir ce camp indien isolé du monde. Ce qu’ils vont découvrir finira par dépasser tout ce qu’ils avaient imaginé...

Deux jours à la Télé

Ascension oblige, c’est sur deux jours que va s’étaler la rubrique Télé. C’est bien connu, le mois de mai est celui des ponts ! Mais ces deux jours télévisuels sont loin d’être inintéressants, et je garde le meilleur pour la fin. Tout d’abord, mercredi sur Tempo, on va pouvoir voir ou revoir un des grands classiques du cinéma français "Le clan des Siciliens". Je ne vais pas ici m’étendre sur ce film, le générique et ceux qui y sont présents suffisent pour dire qu’il s’agit de grand cinéma. Jeudi aussi, il y a du bon cinéma à la Télé, là, c’est en milieu d’après-midi, mais après tout, la majorité d’entre nous n’est-elle pas en congés ? Et puis, comme je vous le dis, bien souvent, il ne faut pas oublier l’option machine à enregistrer ! Ce n’est pas le tout d’acheter une de ces merveilles technologiques juste avant les fêtes ou les grands rendez-vous sportifs mondiaux. Le reste du temps, les magnétoscopes et enregistreurs DVD ne doivent pas être là que pour emmagasiner de la poussière ! Alors je vous conseille vivement d’enregistrer "Le dernier Cheyenne" sur Télé Réunion, vous verrez, vous serez content de retrouver cet enregistrement un jour de disette télévisuelle.
Le morceau le plus important de ces deux jours est, bien entendu, la diffusion des deux premiers épisodes de "Tropiques Amers" sur Télé Réunion mercredi soir. Avec tous ces programmes et bien d’autres que vous décèlerez par vous-même, il y a de quoi faire pendant ces deux jours, surtout si, comme j’en suis certain, vous y incluez la sacro sainte sortie bien réunionnaise qu’est le pique-nique !

Le film que l’on peut regarder

"Le dernier Cheyenne". De très bons acteurs pour un film sans prétention et très réussi, un film qui fait mouche. Le scénario est absolument impeccable, de très beaux paysages et surtout pas de super héros, mais des personnages sensés et très humains. Voilà comment on peut résumer le film que je vous propose de regarder en cet après-midi de jour férié. À sa sortie, comme à l’accoutumée, les critiques cinématographiques ont détruit cette fiction, la jugeant un peu mièvre et pleine de bons sentiments. Vous connaissez tous les critères pour qu’un film soit bien perçu par l’intelligentsia, il faut qu’il soit long, ennuyeux, plein de pensées hautement intellectuelles avec de préférence une femme nue qui marche sans savoir où elle va ! Ce film n’est rien de tout cela, il fait rêver, il pose le problème de la disparition de tribus indiennes de manière simple et romanesque, bref, c’est du bon cinéma, de ce cinéma qui nous divertit et non de celui qui nous prend la tête !

Focus Télé !

Nous voici arrivés au plus gros morceau de ces deux jours de Télé ! Là, il va falloir mettre les gants et faire des ronds de jambes, tous les mots vont très probablement être disséqués. Mercredi soir, Télé Réunion, juste après France3 en Métropole, va diffuser le premier des 8 épisodes de "Tropiques Amers". Il est évident que c’est la première des choses à faire, même si l’on doit considérer que l’esclavage est un crime contre l’humanité, même si l’on peut affirmer qu’être esclave dans l’Océan Indien ou dans la Caraïbe, c’est la même souffrance, le même déni d’humanisme, l’histoire que nous allons voir n’est pas celle des esclaves de La Réunion mais de ceux des Antilles. Il ne faut pas avoir peur de le dire, et je sais que je risque, moi aussi, la critique, mais l’écriture et la réalisation de l’histoire de l’esclavage à La Réunion restent à faire ! Quelle que soit la fiction que l’on tourne sur l’esclavage, elle est naturellement axée sur les Amériques ! Rien n’y fait ! Encore de nos jours, il est indéniable que nos compatriotes antillais sont présents et ils occupent les médias. Lorsque l’on parle "esclavage" en Métropole, on se tourne immanquablement vers la Caraïbe. Ce qui va être diffusé sur Télé Réunion, si la sensibilité et le décorum peuvent toucher la mémoire réunionnaise, historiquement, le compte n’y sera pas. Mais en attendant que l’on tourne une grande fiction sur l’esclavage à La Réunion, il faut faire de ce pain le nôtre. "Tropiques Amers" tente de retranscrire la vie d’une plantation en 1788, donc vers la fin du régime de l’esclavage d’avant la première abolition. Historiquement, beaucoup de manques sont à déplorer, ce téléfilm ne parle que de l’affrontement entre Noirs et Blancs, avec toute la violence qui existait à cette époque, mais il ne montre pas tout de la société qui vivait sur une plantation. De plus, l’action se déroule en Martinique, or, le réalisateur a rassemblé toutes les histoires de la traite négrière dans un même et seul lieu. Il faut dire que pour ceux qui connaissent les îles de la Caraïbe, la Martinique était la moins propice aux révoltes d’esclaves et à la fuite des "neg marrons" ! Si l’histoire de l’esclavage aux Antilles a été jalonnée de résistance aux Blancs (je sais que je vais choquer), elle n’a pas eu la force de l’histoire des "marrons" réunionnais qui ont organisé de véritables camps retranchés dans les Hauts de notre île. Il ne faut pas oublier que la Martinique représente la moitié de la surface de La Réunion et qu’il n’existe pas réellement d’endroits inaccessibles pour les chasseurs de Noirs de l’époque. Alors, le téléfilm que nous verrons ce soir, s’il représente bien l’histoire de l’esclavage dans les Antilles françaises et dans sa globalité, si la souffrance et la sauvagerie transparaissent, cela ne donnera pas encore la mesure de l’histoire réunionnaise ! Les cinéastes ne manquent jamais de parler de notre île lorsqu’il s’agit de l’histoire proche, mais il reste toujours le volet de l’esclavage à traiter dans une grande fiction !

Philippe Tesseron

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