À 20 heures sur Tempo : ’Complément d’enquête’

Le fiasco du Clémenceau

4 avril 2006

Documentaire proposé par Benoît Duquesne, préparé par Philippe Pécoul et Jean-Bernard Schmidt, présenté par Benoît Duquesne, réalisé par Philippe Lallemant.

Au sommaire :
o Dans les entrailles du Q 790 : Enquête d’Eléonore Gay.
o MAM contre Greenpeace : Enquête d’Émilie Lançon.
o Les révoltés de la Royale. Reportage de Claude Ardid.
o États-Unis, les bateaux fantômes de la Navy : Reportage de Guillaume Porteu.

C’est le naufrage politique du début d’année. De Toulon aux côtes de l’Inde, en passant par le canal de Suez et la Sicile, le Clémenceau erre depuis des mois comme un vaisseau fantôme. Comment en est-on arrivé à un tel fiasco ? Le ministère de la Défense a-t-il menti ou simplement mal géré cette affaire ? Où est passé l’amiante qui était à bord de l’ancien porte-avions ? Devenu un simple numéro de coque, le Clémenceau est-il vraiment une épave dangereuse comme le prétendent les militants écologistes ?

C’est l’histoire d’un bateau dont on ne voulait plus, mais à bord de ce bateau, il reste plusieurs centaines de tonnes d’amiante. Alors la France généreuse, la France donneuse de leçons qui, par la bouche de son président, ne cesse de dire au monde que la planète est en danger si l’on n’y prend pas garde et qu’il est grand temps d’éradiquer les bateaux poubelles qui ne cessent de polluer les mers !
Cette France, croyez-le ou non, (mais surtout ses dirigeants) a pris la décision de donner du travail à un chantier naval indien en lui proposant de démanteler notre fleuron de la marine vieillissante, le "Clémenceau". Vous pensez sans doute que l’idée était louable et généreuse, pensez donc ! Donner du travail à un pays du tiers-monde qui en manque cruellement ! Détrompez-vous, le but de notre bien-aimé gouvernement dans cette affaire était bien de refiler une épave dangereuse à des Indiens qui n’ont pas les capacités, ni les protections nécessaires pour démonter des bateaux bourrés d’amiante. Alors il a fallu employer la supercherie en minimisant le tonnage d’amiante restant, mais c’était sans compter sur la persévérance de Greenpeace, ces empêcheurs de polluer en rond.
Voilà ce dont il va être question ce soir dans "Complément d’enquête".
Le résultat c’est que, non contents de vouloir exporter nos ordures dans les pays pauvres, le président de la République et son ministre de la Défense n’ont réussi, au bout du compte, qu’à nous couvrir de ridicule. Je me dis que lorsque tous les souterrains dont on perce la France pour emmagasiner les déchets radioactifs seront pleins, on pourra toujours refiler le surplus à l’Afrique ou à l’Inde. Après tout, on a bien essayé avec l’amiante !
La leçon qu’il faut tirer de cette histoire, c’est qu’il n’y a pas si longtemps, notre pays se comportait encore en colonisateur dans toutes ces régions du monde sous-développées et que maintenant que nous nous sommes engraissés de leurs richesses, il ne nous reste plus qu’à leur envoyer toutes les ordures issues de l’enrichissement que nous avons réalisé sur leurs dos.
Ainsi l’histoire se perpétue et comme le disait le regretté François Béranger, "quand on a pressé le citron, il faut jeter la peau !".
Alors ce soir, je vous recommande vivement ce numéro de "Complément d’enquête", cela nous donnera une idée des dérives de notre république et de ses valeurs bafouées.

Ph. T.


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