Social

Le mouvement Freinet opposé aux renforcement des inégalités à l’école

• Projets du gouvernement dans l’Éducation nationale

13 juin 2003

« De nombreux militants du mouvement Freinet sont engagés actuellement dans les grèves contre les projets Ferry-Fillon qui vont totalement à l’encontre de nos idées coopératives mises en pratiques au quotidien dans nos classes et nos écoles », indique un communiqué de ICEM Pédagogie Freinet.
« La réforme du système des retraites telle qu’on veut nous l’imposer creusera les inégalités et détruira un peu plus les solidarités déjà mises à mal depuis des années par un néolibéralisme dévastateur », poursuit le communiqué qui note qu’une telle réforme « ne doit pas reposer sur les seules épaules des salariés ». À ce sujet, l’ICEM relève un « fatalisme généralisé par les médias cachant les alternatives possibles et la réelle répartition des profits ».

Sur la réforme de la décentralisation, l’ICEM estime qu’elle traduit « un manque d’ambition criant sur le plan éducatif ». Elle lui reproche un logique comptable qui vise « au désengagement de l’État » sous la pression du MEDEF et d’institutions telles que l’OMC. L’ICEM craint un creusement des inégalités avec le risque d’accentuation « des disparités entre collectivités territoriales ».
Le Mouvement Freinet estime qu’« à l’image de notre société, bien loin du mythe de l’égalité des chances, notre école entretient les inégalités quand elle ne les accentue pas » : « Trop d’enfants, le plus souvent issus des milieux populaires, sortent aujourd’hui laminés par un système fondé sur la compétition et la sélection par l’exclusion. Trop d’enfants sortent aujourd’hui de l’école exclus des connaissances et de l’accès aux différentes cultures même les plus proches d’eux ».

Le Mouvement Freinet pose un préalable à toute mesure de décentralisation concernant l’école : « La nécessité de permettre aux enfants, aux équipes, aux parents de se lancer dans un chantier de transformation des pratiques de l’école ». Ce n’est pas le chemin suivi par le gouvernement qui tente d’imposer ce que l’ICEM appelle un "apartheid social". Tout cela explique la mobilisation de l’ICEM contre les projets du gouvernement. « Un véritable choix de société qui est en jeu : institution d’un chacun pour soi implacable ou réveil salutaire des solidarités et de la justice sociale ? », conclut le communiqué.

An plis ke sa
-S.U.D. Éducation : « Faire céder le gouvernement »

Dans un communiqué, « la fédération des syndicats SUD Éducation tient à rappeler que la grève s’étend à l’ensemble des obligations de service des personnels de l’Éducation nationale : cantine, nettoyage, cours, conseils, orientation, secrétariat, comptabilité, information, surveillances, copies, oraux, écrits… et autres. Seule la satisfaction des revendications permettrait d’envisager la reprise du travail.
Or, le ministère, bien qu’ayant amorcé un recul partiel sur certains aspects, est loin d’avoir répondu à l’essentiel des revendications : en effet, si les copsy, les assistantes sociales et les médecins scolaires ne semblent plus concernés par la décentralisation (et, là encore, des ambiguïtés subsistent quant à leurs missions), les ATOSS restent, eux, concernés (ils assurent d’ailleurs les fonctions les plus facilement "privatisables", et sont les plus nombreux, ce n’est donc pas un hasard si pour l’instant le gouvernement refuse de céder à leur sujet) ; la « rallonge » budgétaire de 80 millions d’euros (qui étaient en réserve), si elle n’est pas négligeable en quantité, servira à embaucher des assistants d’éducation (nouveau "statut" contre lequel les personnels se battent depuis septembre dernier !), c’est à dire des personnels précaires, alors que le statut de MI-SE disparaît et que 20.000 emplois-jeunes se retrouvent au chômage. Et sur la question des retraites : rien !
La fédération des syndicats SUD Éducation appelle donc les personnels à poursuivre la grève, pour faire céder le gouvernement. Elle appelle ainsi les personnels à se considérer en grève, et rien qu’en grève, même en période d’examens. Ce qui, concrètement, signifie notamment : ne pas se rendre aux surveillances, ni aux oraux, et ne pas corriger les copies. À ce propos, les pressions exercées sur les grévistes (mise en demeure…) sont inacceptables et relèvent de l’atteinte au droit de grève (…) ».

-Réunion d’information au Collège de l’Etang Saint-Paul

Le Conseil Local de la FCPE du collège de l’Etang Saint-Paul invite les parents et les enseignants du collège à une réunion d’information et d’échanges sur le mouvement social actuel. Cette réunion se tiendra demain à 9 heures 30 dans la salle du réfectoire du collège, précise le communiqué qui ajoute : « Nous invitons les parents et les enseignants à venir nombreux ».


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