Aménagement

Le parc du Colosse, base de rayonnement pour la micro région Est

Emplois, tourisme, économie, recherche

21 août 2003

Lorsqu’on parle développement ou tourisme, généralement on voit la micro-région Nord et la micro-région Ouest de l’île. Pas ou peu les micros régions Est et Sud, en retard de développement et d’équipements. D’où la deuxième phase de ce projet du Colosse à Saint-André, qui permettra un ’rééquilibrage’ en termes d’aménagement du territoire. Ce parc touristique et de loisirs va être, dans les 5 à 10 ans à venir, une base de rayonnement de toute cette micro-région Est, en créant près de 550 emplois, directs ou indirects. Ce projet est porté conjointement par la Mairie de Saint-André, la CIREST, la Région Réunion, entourés d’un bon nombre de partenaires et autres opérateurs.

Le Colosse à Saint-André, c’était jusqu’à présent un parc nautique, « qui a connu un vif succès », expliquait hier Jean-Paul Virapoullé. Mais dans les 5 à 10 ans à venir, il aura une autre envergure. En effet, son agrandissement va permettre non seulement à Saint-André mais encore à toute la micro-région Est de se développer.
C’est ce qui découle de la première réunion d’information et d’échanges qui a eu lieu hier après-midi à la Région, entre Paul Vergès, Jean-Paul Virapoullé, les représentants de la CIREST (Communauté intercommunale de la région Est), un bureau d’études et d’autres partenaires. Une première réunion qui en appellera d’autres pour mener à bien la deuxième phase de cet important projet, car aussi bien les enjeux que les sommes mobilisées sont importantes.
Les enjeux, tout d’abord, sont de taille. Il s’agit en priorité de mettre en œuvre ce que l’on appelle le rééquilibrage du territoire. C’est l’une des priorités du SAR (schéma d’aménagement régional), que de faire en sorte que le Nord comme le Sud, l’Est comme l’Ouest aient les mêmes chances de développement.

Pour y parvenir dans l’Est, Région, CIREST et commune de Saint-André s’associent pour mener à bien la deuxième phase d’un projet : celui du Colosse. Vital pour l’Est et pour le rééquilibrage de cette micro-région, ce parc va créer des emplois, générer de l’activité et des animations, développer le tourisme, dynamiser le développement économique.

Investissement

Cela génère un coût forcément important. Mais il est somme toute à mettre en parallèle avec les réalisations effectuées dans un autre temps et dans d’autres communes.
« Il ne faut donc pas se concentrer uniquement sur le coût, évalué en fin d’opération à 70 millions d’euros, une somme qui sera sans doute dépassée », soulignait Paul Vergès. « De 70 à 100 millions d’euros », complétait Jean-Paul Virapoullé, qui précise que tout arrêt définitif sur un montant serait quelque peu aléatoire puisque la structure est « appelée à se développer en permanence », et que ce dynamisme, bien évidemment, suscite quelques mouvements financiers.
Ce développement se fera sur plusieurs aspects : « la recherche sur la faune et la flore » citait Jean-Paul Virapoullé. « Par exemple, les bichiques : à partir du Colosse, on peut imaginer des recherches permettant le repeuplement de l’ensemble des rivières de La Réunion. Ou la reconstitution, à l’Est, de cette végétation tropicale humide, dans un conservatoire des espèces introduites », précisait Paul Vergès.

Syndicat mixte…

Selon les estimations du bureau d’études, il y aura plus de 42 millions d’euros pour la seule phase 1 de cette deuxième tranche, le reste étant destiné à « l’enrichissement et le renouvellement de l’attractivité du parc ». Dans les chiffres communiqués, entre 30% et 40% des coûts sont destinés aux « réinvestissements ».
Les études de ce même bureau établissent la fréquentation potentielle entre 25.000 et 150.000 personnes, en fonction de l’activité (canyoning ou jardin des origines). Clientèle réunionnaise mais aussi touristique, avec comme politique commerciale « séduction et fidélisation ». La première semble s’adresser à une clientèle touristique, la seconde à une « clientèle de base » afin, notamment de permettre « l’appropriation par les Réunionnais » du contenu de ce parc.
Le projet étant d’importance, les initiateurs vont voulu « distinguer gestion et exploitation », d’où l’idée de mettre en place un « gestionnaire, ou syndic, qui animera le programme dans son ensemble, assurera le suivi des contrats et l’entretien » et un « exploitant chargé de commercialisé les prestations et garantir le fonctionnement ». Un syndicat mixte « à vocation unique » verra donc le jour, et par « délégation de service public » des professionnels s’occuperont du développement et de l’exploitation.

…et association

Voilà pour le côté "gros sous". L’évolution du parc, son appropriation par un nombre le plus large possible de Réunionnais passe obligatoirement par la mise en place d’une association réunissant les associations existantes, les experts, les personnes ressources, et toutes celles et ceux qui se sentent concernés par ce parc. Tout un chacun pourra soulever les questions, les problématiques qui, selon lui, pourraient trouver une réponse dans ce site. C’est ainsi qu’il pourra vivre, s’enrichir, rayonner. Un point de vue partagé par les deux sénateurs.

Ce qu’on pourra trouver dans le parc du Colosse
Au milieu du parc, la rue centrale du Colosse, sorte de colonne vertébrale de la structure. Et tout autour, outre les aires de pique-nique, de jeux pour enfants, une base nautique (avec ponton, locaux associatifs, club-house avec terrasse et salle diverses), un centre d’hébergement (entre 36 et 70 lits en bungalows pour les enfants et les pratiquants sportifs).
Il y aura la "Rapid River" (rivière rapide, pour les non anglophones), un "parc d’aventures aqualudiques" (avec piscine à vague, rivière lente, jacuzzis naturels, toboggans, vague de surf), un parcours canyoning (avec décor minéral, végétal, aquatique, garantissant « émotions, sensations en confort et sécurité », un bassin de plongée (« avec vision subaquatique sur les requins » et la possibilité d’utiliser des bobarium, autrement dit des petits engins motorisés permettant d’aller voir les requins de plus près), un stade d’eau vive (avec « un équipement aquatique à vocation ludique et touristique », avec plusieurs utilisations possibles : rafting, hydrospeed, canoë kayak, le tout « en synergie fonctionnelle et thématique évidente avec le parc aqualudique »).
Il y aura aussi le "requinarium" « géant à ciel ouvert, consacré à la découverte des squales », des bestioles que l’on pourra voir au travers de « tunnel, baies vitrées, parois courbes, fosse », des aquariums secondaires sont prévus « présentant les alentours de l’île », le tout étant destiné à être « un lieu de sensibilisation et de pédagogie », sans oublier le « restaurant unique sur l’île, avec terrasse et salle avec vision subaquatique ».
Autre élément de ce parc : le jardin des origines, d’une superficie de 13 hectares pour « un voyage dans le temps, à la découverte de La Réunion du 17ème siècle », dans un « cadre végétal et animal exubérant » et un parcours principal en huit étapes (arrivée sur l’île, exploration des côtes, cultures et terres, la faune des origines, Née du Chaos : volcan et cyclones, "C’est votre île, à vous de jouer" et "Pour aller plus loin"), et des parcours secondaires seront aménagés, histoire « de se perdre dans la richesse de la nature », avec, bien sûr, le « restaurant volière "paradisiaque" ».
Enfin, une "grande halle" de 2 à 4.000 places, avec une pelouse d’un hectare, une scène extérieure, un studio d’enregistrement, un centre de formation des métiers de la scène. Un emplacement a été réservé pour un « projet hôtelier ».
En phase de montage
Quelques questions restent en suspens. Celle du foncier, par exemple. En effet, une bonne partie des terrains sur lesquels vont s’implanter les équipements du parc appartiennent à la mairie. Environ 50%. Le reste appartenant à des particuliers et étant, pour l’instant, occupé par la canne à sucre.
Jean-Paul Virapoullé explique que la Chambre d’Agriculture a été informée de ce projet et n’a émis aucune observation. Quant aux terres "cédées" pour la construction de ce parc, elles pourraient êtres "récupérées" au moment de la création de la route à moyenne altitude et autres routes structurantes, à mi-hauteur.
Enfin, il faudra passer par une ZAC ou une ZAD (zone aménagement concertée ou différée) pour que ces terres aient un "statut juridique". Étape qui n’est pas difficile mais parfois très longue, au vu d’une législation très pointilleuse sur la question.

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