Social

Le personnel non cadre du CIRAD attend toujours les négociations

Pas de salaire à deux vitesses

12 mars 2003

Lundi matin, Benoît Lesaffre, directeur général du CIRAD, en visite dans l’île, s’est heurté à un barrage du personnel pour accéder au Pôle de protection des plantes (3P) à Saint-Pierre, où il devait signer avec l’Université de La Réunion une convention officialisant la création d’une UMR (Unité mixte de recherche).
À l’origine de ce mouvement de colère du personnel non-cadre du CIRAD, les salaires à deux vitesses ayant cours à l’intérieur de ce centre de recherches.
Après une première proposition de rendez-vous dans l’après-midi de lundi - proposition rejetée par le personnel, car elle était assortie d’un préalable, la levée du barrage devant le 3P -, un autre rendez-vous était prévu entre le directeur général et les représentants du personnel pour hier matin, à 8 heures 30 à Saint-Denis. Or, hier soir, les délégués du personnel étaient toujours dans l’attente d’une confirmation de ce rendez-vous.
Il n’était pas exclu que cette rencontre n’ait pas lieu, car après en avoir référé à son ministère de tutelle, le directeur général n’aurait pas donné son feu vert pour que des négociations se tiennent, selon certains représentants du personnel. À noter que le CIRAD dépend du ministère de la Recherche et de celui de la Coopération.
Comme l’expliquaient lundi les agents du CIRAD regroupés devant l’entrée du 3P, il existe au sein du CIRAD deux conventions régissant les rémunérations. L’une concerne les cadres, qui bénéficient de la sur-rémunération de la fonction publique, tandis que le personnel local lui, est régi par une autre convention, s’appuyant sur des conditions salariales inférieures.

« On a l’impression que c’est un héritage de ce qui se passait en Afrique à une certaine époque avec certains instituts de recherche », lâche un représentant du personnel qui ajoute : « On ne peut pas admettre ce genre de traitement sur le territoire de la République ».
Ce qui complique encore les choses, c’est que le problème avait déjà été évoqué en juillet dernier avec le responsable du cabinet de Brigitte Girardin, qui avait promis d’appuyer le dossier, avec à la clé, une solution d’ici le mois de juin prochain. Or, selon les délégués du personnel, rien n’a évolué et le ministère de l’Outre-mer n’aurait pas vraiment appuyé le dossier, comme promis à l’époque. De même, des changements intervenus tant dans les ministères de tutelle qu’à la direction générale du CIRAD ne favorisent pas une étude approfondie du dossier, soulignent les représentants du personnel.
Pour l’heure, les différentes organisations syndicales représentées au sein du CIRAD (CFDT, CGTR, CFTC et FO) restent dans l’expectative et attendent de voir ce qui sortira de la réunion de ce matin, si elle a lieu. Des contacts sont également en cours avec le personnel du CIRAD de Martinique et de Guadeloupe pour envisager les suites à donner au mouvement.


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