Formation

Le Port s’affiche comme ville universitaire

Visite de l’École des Beaux-Arts et d’Architecture

10 mai 2003

Dans le cadre des rendez-vous du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement), une visite guidée de l’École des Beaux-Arts et d’Architecture a été organisée récemment au Port. L’occasion pour les différents protagonistes - François Guyot, Directeur du CAUE, Marie-Paule Fanchin, adjointe au maire du Port chargée de la culture, Emmanuelle Saint-Martin, directrice de l’Ecole d’Architecture, Alain Séraphine, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts et les architectes de l’agence Delcourt - de s’exprimer sur ces belles réalisations.
L’intérêt de ces créations est souligné par l’agencement des deux écoles. Elles se situent en un lieu stratégique, au seuil de la ville traditionnelle du Port, en face de la médiathèque, s’insérant dans le milieu urbain en créant « un véritable pôle culturel se générant au sein du Port », selon l’architecte M. Delcourt.
Trois objectifs ont été atteints par les architectes :
- le souci de répondre à « l’imposition de la symétrie, car le centre-ville a la forme d’un entonnoir », et le besoin de correspondre à « l’identité du lieu » ;
- la nécessité de s’adapter à la bio-climatique, en rapport avec un thème cher au CAUE, la haute qualité environnementale (HQE) ;
- enfin, « réunir deux volumes simples sous un même toit en forme de grand parasol, avec une passerelle permettant la jonction des deux établissements », souligne Éric Jay, maître d’œuvre.

Ainsi se délimitent à gauche l’Ecole des Beaux-Arts et à droite l’Ecole d’Architecture, construites en bâtiment traditionnel de maçonnerie, avec des énormes blocs de basalte protégés par une cursive, alliant des éléments de produits industriels. « Nous avons fait appel à la technologie comme en contradiction avec l’architecture primitive de la "kazantol". Nous avons procédé à une sorte de raccourci architectural avec un détournement des produits industriels », précise M. Delcourt avant d’expliquer que « l’architecture fait résonner plusieurs problématiques, allant de l’urbanisme, au fonctionnel, intégrant même la poésie… ».
Entre chaque école, la transition est visible par l’administration, la bibliothèque commune ou les salles de conférence et d’exposition. En face de chacune d’entre elles, ce sont les ateliers de gravure, de lithographie, de sérigraphie, de dessin, de vidéo modulable et de cinéma expérimental lancé cette année en partenariat avec le Musée Léon Dierx. Les salles de cours d’architecture, comme les pièces informatiques ou le laboratoire photos sont basés à l’étage. La plupart des salles sont transversales pour faciliter la ventilation.
Alain Séraphine n’est pas peu fier qu’enfin ces deux écoles se retrouvent dans ce lieu facilement repérable par son positionnement dans la ville et par la qualité de l’architecture. Il souligne néanmoins que « la mise en place d’une telle réalisation nécessite une alchimie entre les besoins des utilisateurs, la volonté politique, le travail des concepteurs ainsi que les moyens budgétaires. Afin de favoriser une bonne adéquation entre chaque acteur, la communication doit pouvoir être permanente, même si cela doit aller vers des compromis et des sacrifices ».
L’Ecole des Beaux-Arts est née d’une initiative de l’Association Village Titan, créée en 1983 par Alain Séraphine. Développant un potentiel culturel important par ses ateliers d’arts plastiques et d’image, l’association a passé une convention avec l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille, intégrant également celle de Toulouse et de Montpellier en 1989.
L’Ecole d’Architecture, quant à elle, était auparavant localisée rue de la Batterie à Saint-Denis. En 1997, à l’initiative de la Ville du Port et du secrétaire général de la Préfecture, la volonté de réunir les deux écoles au Port fut mise en œuvre afin de « mutualiser les moyens et optimiser l’enseignement » , rapporte Marie-Paule Fanchin.
Avec ces deux écoles supérieures, avec l’ILOI (Institut de l’image de l’océan Indien) et avec le projet de FAC (Faculté des autodidactes et des cadres), la ville du Port devient une ville universitaire.


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