À 20 heures 05 sur Tempo : ’Gaspard le bandit’

“Le Robin des bois” français

9 mars 2006

Téléfilm français historique de Benoît Jacquot avec Jean-Pierre Jorris, Natacha Régnier, Jean-Hugues Anglade...

Au 18ème siècle, Gaspard le bandit sévit sur les routes et les chemins de Provence. Il est un héros pour la population et un fléau pour les gendarmes. Épris d’aventures et d’une vie au galop, l’irrésistible justicier fait battre le cœur des dames. Mais lors d’une attaque de diligence, le “Robin des bois” est trahi par un membre de sa bande. Il manque de trépasser sous les yeux de la belle Anne de Morières, la jeune épouse du président de région, son pire ennemi. Lors de ses prétendues funérailles, caché sous un déguisement, il l’aperçoit, sublime, lumineuse. Une fois remis en selle, le bandit reprend ses activités. Il ridiculise Morières avec encore plus d’allant, aidé maintenant dans sa tâche par le jeune Antoine, qu’il adopte et instruit au brigandage comme un fils. Mais Gaspard n’aura de cesse de revoir sa belle et peut-être se faire aimer d’elle.

L’Angleterre s’est forgée un personnage mythique, haut en couleurs dans la personne de Robin des bois qui hantait la forêt de Sherwood, mais le personnage était imaginaire, alors que dans le téléfilm que nous pourrons voir ce soir sur Tempo, il s’agit bien de l’histoire d’un bandit célèbre de la Provence du 18ème siècle. La Provence et le Dauphiné, de tous temps ont cultivé l’art de la fronde et du banditisme de grand chemin. Contrairement aux bandits qui sévissaient outre-Loire, les provençaux étaient moins portés sur la violence et plutôt adeptes du ridicule, de ce ridicule qui fait mouche et vous transforme un débonnaire bourgeois en vulgaire serpillière. Dans le Dauphiné, il y eut le très illustre Mandrin, puis en Provence sévit notre héros de ce soir, puis vint Maurain des Maures. La liste n’est pas exhaustive lorsque l’on connaît l’histoire de ce pays rebelle.
Gaspard de Besse, dit "Gaspard le bandit", a écumé toute la région provençale en dévalisant les riches pour en redonner, (soyons justes) une petite partie aux pauvres, mais ce qui intéressait le plus notre Gaspard, c’était de ridiculiser le pouvoir. Il était comme tous les provençaux, un inconditionnel de la blague ou de la "galéjade" comme ils disent en Provence. Le téléfilm réalisé par Benoît Jacquot est assez proche de la réalité, bien que le bandit au grand cœur n’ait pas eu la fin que l’on verra sur notre petit écran, mais l’essentiel du caractère de Gaspard transparaît assez bien. Jean-Hugues Anglade s’en sort magnifiquement et fait un bandit, si j’ose dire, très honorable. Je ne vous dévoilerai pas la fin de ce téléfilm, mais je peux tout de même vous dire que le personnage joué par Jean-Hugues Anglade est un solide gaillard de 50 ans, alors que l’authentique Gaspard est mort dans sa 24ème année, écartelé sur une roue après avoir été reconnu par un ancien complice dans une auberge. Cela a son importance dans cette France du 18ème siècle où l’on mordait la vie à pleines dents dès l’âge de 13 ans et où l’on mourrait très jeune.
Alors, si ce soir vous constatez que la fin de ce brave voleur n’est pas tout à fait conforme à la réalité historique, il faudra vous consoler en vous disant que les idéaux et l’âme de Gaspard de Besse dans cette fiction sont tout à fait conformes à ce qu’a été l’homme franc rigolard, justicier au grand cœur et prix Nobel du moucatage.

Ph. T.


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