
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Emploi
Baisse annoncée de 75% des quotas CES et CEC
6 août 2003
Depuis des mois et des mois, les sonnettes d’alarme étaient tirées par une immense majorité de Réunionnaises et de Réunionnais, qu’ils appartiennent au monde politique, économique, social, culturel, associatif... Toutes et tous expliquaient que, dans la loi de programme pour l’outre-mer, par exemple, rien de concret n’était proposé pour l’emploi dit aidé.
Et ce n’est pas seulement une idée lancée par les gens dits de gauche. Les décideurs économiques, généralement plus enclins à s’orienter vers le libéralisme, partageaient cette idée.
À la Région comme au Département, l’idée de structurer le secteur de l’économie solidaire était lancée et défendue. On a vu des motions demander, par exemple, une reconduction du dispositif d’emplois dits aidés sur une période équivalente à celle de la loi de programme, c’est-à-dire pendant 15 ans, puisque c’est au cours des 15 prochaines années que l’augmentation de la population active réunionnaise sera constante et la plus importante.
Chacun le sait pertinemment. À La Réunion, tout au moins. Car il semble que cela ne soit pas le cas en France, où l’on continue à faire comme s’il n’y avait pas de différences structurelles entre la métropole et les DOM... alors que dans le même temps, ces mêmes penseurs se gargarisent de mots comme "paragraphe 299-2" du traité d’Amsterdam. Des « spécificités » de l’outre-mer ; de ses « particularités ».
Bref, aujourd’hui, c’est tout le secteur de l’économie sociale et solidaire qui est sinistré. Il venait déjà d’en prendre un grand coup avec la suppression du dispositif emplois-jeunes, il avait vacillé avant d’obtenir des conventions pluri-annuelles. Il continue à exiger qu’on le prenne en compte en tant qu’acteur économique, un acteur comme les autres. Qu’on lui donne les moyens, tant humains que financiers, législatifs que réglementaires, de prendre sa place, toute sa place, dans la vie économique réunionnaise.
Le rendez-vous est manqué. Totalement manqué : il n’y aura, au vu du quota annoncé, aucun, strictement aucun contrat pour les associations, tout allant aux communes pour qu’elles tentent, tant bien que mal, de faire face aux obligations qui sont les leurs, d’organiser la rentrée dans des conditions "normales".
Mais les 24 communes auront-elles le personnel suffisant pour que la sécurité, l’encadrement des enfants, en maternelle et en primaire, soit assuré ? Pas sûr, pas sûr du tout....
Situation dans les mairies |
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À la Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DDTEFP) l’ambiance est à la morosité. Depuis des semaines, Alix Séry et ses services sont sollicités tant par les communes que par les responsables d’associations. Et la réponse était toujours la même : « Nous ne connaissons pas à ce jour, le volume de contrats emploi solidarité et consolidé qu’il sera possible de conclure à La Réunion, au cours du deuxième semestre 2003. Aussi, nous ne pouvons que vous inviter à différer dans l’immédiat le recrutement que vous projetiez de réaliser dans ce cadre, à partir du 1er août 2003, tant que les conventions ne seront pas validées par nos services ». Aujourd’hui, le "quota" est annoncé : 3.680 contrats pour La Réunion. À partager équitablement entre les communes. « Nous allons envoyer ce soir aux 24 communes le quota de mois CES auxquelles elles peuvent prétendre. Ce quota a été calculé au prorata de ce qui était fait les semestres précédents », explique Alix Séry. |
Chiffres |
En clair, une commune qui avait 3% du quota continuera à avoir 3% du quota. À noter qu’au niveau de la DDTEFP, on raisonne en termes de mois CES. Par exemple, au deuxième semestre 2002, le nombre de mois CES s’élevait à près de 78.000 (il n’y en avait que de 73.000 lors du premier semestre 2003). 3% de 73.000, cela fait 2.190 mois CES. Mais 3% de 18.000 mois CES (quota pour le 2ème semestre 2003), cela ne fait plus que... 540 mois CES. Et pour être encore plus précis, comme chaque contrat CES doit ne pas être inférieur à 5 mois et demi, cela fait que, pour cette rentrée, la commune X, avec ses 3% du quota, ne pourra embaucher que 98 personnes, alors qu’au premier semestre, elle pouvait en embaucher.... 398. Trois cents personnes "sur le bord du chemin" dans cette commune. Alix Séry est bien conscient que le compte n’y est pas. Il préfère rester optimiste. « La porte n’est pas fermée ». Mais la porte des écoles, elle, pourrait bien l’être. Car même en employant la quasi totalité de ce "quota" pour les communes, en supposant que tout le personnel soit embauché en vue de travailler dans le service scolaire (entretien, restauration, autres prestations...), il n’est pas sûr du tout que cela suffise pour garantir la sécurité des enfants. Quant aux associations, elles seront, elles, en voie de disparition... D. B. |
« Les emplois aidés, cibles d’économies budgétaires » |
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Selon le journal "Les Échos" |
Jean-Pierre Raffarin s’est réservé ce week-end, juste avant de partir en vacances, la primeur des bonnes nouvelles : la hausse des budgets de l’éducation et de la recherche. Il s’est gardé de dévoiler les autres : afin que, l’an prochain, les dépenses de l’État restent étales en euros constants, objectif affiché par le Premier ministre, ces coups de pouce comme ceux en faveur de l’intérieur et de la justice devront être financés par redéploiement. Les ministres mis à contribution savent désormais à quoi s’en tenir : ils ont reçu lundi leurs lettres plafonds. L’emploi a beau figurer parmi les priorités du gouvernement, le ministère des Affaires sociales, s’il a réussi à récupérer une partie de ses crédits gelés au début de cette année, sera lui aussi concerné. Sur les 420 départs à la retraite que devraient enregistrer les administrations de l’emploi, de la santé et de la solidarité l’an prochain (sur un effectif total de 25.000 emplois), la moitié ne devrait pas être remplacée, contribuant pour environ 200 postes aux 5.000 réductions d’emplois envisagées pour 2004. |
Conjoncturistes pessimistes |
Quant aux emplois aidés du secteur non marchand, ils figurent, comme l’année dernière, parmi les cibles d’économies budgétaires. Difficile, cependant, de trancher dans le vif, alors que le chômage, après deux mois de pause, a repris sa progression. Même si le Premier ministre, sentant une « petite brise », se veut confiant dans l’avenir et si le gouvernement relativise la poussée du chômage de juin par les grèves à La Poste en mai, les conjoncturistes restent pessimistes sur les prochains mois, tandis que les restructurations risquent fort de repartir de plus belle à la rentrée. Du coup, la stratégie du gouvernement sur les aides à l’emploi ressemble fort à celui de l’année dernière : autour de 200.000 contrats emploi solidarité sont envisagés pour 2004, contre 240.000 en 2003, sans que soit exclue une rallonge si la situation de l’emploi continuait de se dégrader. La baisse affichée est cependant beaucoup plus prudente qu’il y a un an. La première épure du budget de cette année envisageait une réduction drastique du nombre de CES (contrats emploi solidarité) : de 284.000 en 2002, il était prévu qu’il tombe à 80.000. Le chiffre avait été révisé ensuite par deux fois : il avait doublé dès la rentrée 2002, pour tripler au final. Les aides au secteur marchand devraient, quant à elles, progresser. Poursuite du développement des contrats jeune en entreprise, relance du contrat initiative emploi, lancement de la mesure annoncée le mois dernier pour aider les entreprises à conserver leurs salariés âgés... Depuis son arrivée, le gouvernement a multiplié les actions pour rééquilibrer la politique de l’emploi en faveur du privé, « source d’emploi durable » . C’est de ce côté qu’il faut attendre les « initiatives » annoncées par le Premier ministre « dès la rentrée » sur le front de l’emploi. Mais en tout état de cause, le budget des Affaires sociales sera l’année prochaine en baisse du fait de la disparition des emplois-jeunes. L. de C. "Les Échos" |
Les réactions |
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ADMCR : « L’Association départementale de la maison des chômeurs de La Réunion (ADMCR) condamne l’attitude du gouvernement vis à vis des privés d’emplois, en réduisant les quotas des emplois aidés, qui constituaient pour les familles réunionnaises un levier économique. Une fois de plus, nous constatons à travers le gouvernement de Raffarin, les pauvres seront encore plus pauvres et les riches encore plus riches. L’ADMCR appelle l’ensemble des partenaires sociaux et les associations de chômeurs à réagir et à être vigilants face à ce gouvernement réactionnaire qui méprise les familles réunionnaises et qui déstabilise la cohésion sociale ». • Conseil municipal de Saint-Joseph : « Le bon fonctionnement des services publics gérés par notre collectivité exige la permanence d’un nombre minimum de contrats aidés par semestre : 2.504 mois pour les CES et 19 contras pour les CEC. En effet, les seuls employés titulaires ou journaliers permanents sont largement insuffisants pour répondre efficacement aux besoins des services : école, environnement, sport, technique (route, bâtiments). L’incertitude qui pèse actuellement à trois semaines de la rentrée scolaire sur le volume de contrats aidés pour le département menace de rompre l’obligation de service public qui échoit aux communes de La Réunion. Dès à présent, les conditions d’une bonne rentrée scolaire risquent d’être compromises. Dès lors, nous demandons aux autorités compétentes d’intervenir au plus vite auprès du FEDOM pour que les crédits nécessaires soient affectés en priorité pour le maintien du nombre de contrats aidés destinés à La Réunion. Par ailleurs, il importe de rappeler qu’au-delà du maintien de la qualité du service public, ces contrats aidés participent à l’intégration d’un nombre sans cesse croissant de demandeurs d’emplois et ce d’autant plus que les créations d’emplois dans le secteur marchand ont connu au cours de ces derniers mois un fort ralentissement. • Conseil régional - Lettre de Paul Vergès à la ministre de l’Outre-mer : « J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur la vive inquiétude suscitée par le risque d’une diminution du quota CES du second semestre 2003 qui serait attribué à La Réunion. Dans le contexte économique et social prévalant à La Réunion, le maintien des emplois aidés à leur nombre actuel me semble un impératif pour la cohésion sociale. S’agissant plus particulièrement des collectivités locales et notamment des communes, dont de nombreux maires m’ont fait part de leurs inquiétudes, les CES apportent une contribution directe au fonctionnement des services publics, compensant ainsi les difficultés financières auxquelles sont confrontées les collectivités. Au moment où doivent entrer en vigueur les dispositions de la loi de programme pour l’Outre-mer, dont l’objectif principal est la création d’emplois, une telle diminution ne me semble pas de nature à créer le climat de confiance nécessaire. Je vous saurais gré, Madame la Ministre, de bien vouloir envisager la possibilité de reconduire pour La Réunion, au minimum à l’identique de celle de 2002, la dotation de CES pour le second semestre 2003 » • Comité des chômeurs et des mal logés du Port : « Cette baisse est inacceptable, car certaines catégories de personnes n’ont qu’un contrat CES ou CEC pour avoir une expérience professionnelle. C’est le seul moyen pour eux d’avoir un travail. Si le gouvernement supprime 75% du quota, ce sera 75% de Réunionnais en moins qui auront cette chance. C’est inadmissible pour tout le monde, pour les jeunes, comme pour les adultes, pour ceux qui n’ont pas de qualification professionnelle. C’est une catastrophe pour tous ces Réunionnais qui ne pourront pas améliorer leur condition sociale. Nous allons établir notre stratégie d’action demain (aujourd’hui mercredi - NDLR), lors de notre assemblée générale. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire ». • Collectif Emplois en Danger : « Nous ne tolérerons aucune diminution des contrats aidés à La Réunion. La situation sociale est catastrophique dans notre département. Les CES -CIA - CEC sont des emplois précaires qui permettent aux exclus de travailler, de s’insérer socialement pendant un an ou deux en attendant de trouver mieux. Nous mettons en garde le gouvernement et les élus locaux de l’UMP de toute tentative de diminution de ces types de contrats et de manipulation de l’opinion publique. Pour le Collectif Emplois en Danger, ce gouvernement UMP prépare l’apartheid social à La Réunion. Nous nous élevons avec force et crions notre indignation devant cette dictature qui écrase les plus démunis, les sans emplois, les Réunionnais du sous-sol que nous sommes. Attention, mesurez vos actes, le peuple réunionnais est en alerte maximum ». |
Collectif Emplois en Danger |
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J’accuse.... |
Sous le titre "Le collectif accuse", le CED a publié la tribune libre suivante : « Pourquoi tant de haine ? Dès le début de l’année, nous avons interpellé le gouvernement et les politiques locaux sur la situation de l’emploi à La Réunion, notamment pour une augmentation du nombre d’emplois aidés. Aujourd’hui, il est annoncé très timidement, en misouk, une baisse de 75% des CES. Au delà des CES, se sont tous les autres emplois aidés qui sont touchés (CIA, CEC, etc...). Nous avons interpellé à la fin juillet, le président de l’AMDR. Ce dernier est resté indifférent alors que beaucoup de Réunionnais sont déjà au bord du chemin. À ce jour, il crie au scandale. Le collectif se réjouit de cette prise de conscience bien que tardive. Pour le CED, les élus locaux de la majorité sont les premiers responsables, ils doivent prendre leur responsabilité et stopper le carnage ; Trop, c’est trop : si le gouvernement continue à faire cette politique anti-sociale, La Réunion est plus que jamais en danger. La population réunionnaise ne laissera jamais son pays aller à la dérive. C’était le message lancé le 21 mai 2003 par des milliers de Réunionnais, lors de la manifestation du Collectif qui s’est déroulée à Saint-Denis. À ce moment là, nous avions souligné en partie les dangers qui menaçaient La Réunion : dans la loi de programme, il n’y a rien pour l’emploi. Il y a le RMI qui s’est transformé en RMA et cela va encore instauré la précarisation de l’emploi dans le privé (esclavage moderne). Il y a la suppression programmée des emplois-jeunes, des aides éducateurs. Ceci dit, le Collectif n’a pu que repousser le problème. Il y a aussi le gel des CIA. Aujourd’hui, le Collectif se voit dans l’obligation de dire que l’objectif du gouvernement, c’est d’engouffrer notre île dans la France d’en bas. Pouvons-nous, au travers de notre situation, cautionner cette manœuvre ? Environ 12.000 Réunionnais en quête d’un emploi seront privés de l’opportunité d’obtenir une expérience professionnelle, une reconnaissance sociale et devront se contenter du strict minimum. La porte est grande ouverte à l’exclusion, à la marginalisation. Quelles conséquences sur les plus-values sociales ? Nous allons assister à des licenciements, à la suppression des services d’utilité sociale (personnes âgées, enfants, handicapés...), à la liquidation des associations, la montée de la délinquance. Le Collectif reste actif face à la détresse de milliers de Réunionnais. Déçu mais pas découragé, nous continuerons à mener des actions pour le respect de la dignité et de la justice sociale. La démocratie participative est en danger. L’Économie Sociale et Solidaire est en danger. La Réunion est en danger. Les politiques représentent-ils, tous, le peuple ? Kréol, lèv dobout’, nout’ péï lé en danzé. Plus que jamais, l’objectif de l’élaboration d’un "projet populaire pour l’emploi et de lutte contre l’exclusion" est d’actualité. Un projet qui sera soumis à l’ensemble des politiques dans un souci de démocratie participative (exigences du peuple), (Résolution du 31 juillet 2003, lors de l’assemblée générale du CED). Jean-Hugues Ratenon Collectif Emplois en Danger |
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