Le temps du bilan

29 décembre 2007

Voici venu le temps du bilan, et c’est bien normal, lorsqu’une année s’achève, de faire le point. Un an de pages médias, c’est quoi ? C’est une montagne d’écrits, des centaines d’infos sur tout ce qui concerne les grands médias dans notre île et ailleurs dans le monde. Ça a été surtout pour votre serviteur le désir de vous faire découvrir les vicissitudes de notre monde moderne qui transparaît à travers le Net, la presse et surtout la télévision. Un critique est là pour critiquer, c’est celui qui « appuie sur la queue du margouillat pour voir si la tête y bouge » ! Alors, bien sûr, un critique n’est pas populaire, il est souvent partial et puis il n’y a pas de critiques sans risque de retour de coup de bâton. Maintenant qu’il faut faire le bilan, que dire ?
D’abord, revenir sur la Télé de service publique. Souvenons-nous qu’en septembre 2006, la nouvelle Direction des programmes supprimait le JT en Créole et faisait la chasse a tout ce qui était estampillé réunionnais. Mais chut !! Il ne faut pas le dire. Pourtant, si on revient aux déclarations de l’époque, c’est bien ce qui s’est passé. Il a fallu toute la combativité de votre journal "Témoignages" et des syndicats de RFO pour que la Direction cède et remette le JT en créole en 2007. Voir pour mémoire l’excellent article de ma consœur Stéphanie Longeras du 27 septembre 2006, (http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=17700).
Puis il y a eu les élections qui ont vu une nouvelle fois le service public télévisuel frapper d’ostracisme, bons nombres de partis politiques pas vraiment dans le "mouv", des idéaux conservateurs. Nous nous souvenons tous que le groupe majoritaire au Conseil régional "l’Alliance" n’a pas pu exprimer, ni mettre en débat les contrats signés avec le gouvernement pour que La Réunion avance. Tout n’a pas été à jeter dans la grille des programmes de RFO, et je continue à considérer que cette chaîne de Télévision ainsi que Tempo sont les meilleures du paysage audiovisuel. Et pour qu’il en soit ainsi, il a fallu toute la volonté du personnel de la station du Barachois qui a tenté d’imposer une spécificité réunionnaise contre le métropolitanisme ambiant de la Direction. Il n’en demeure pas moins qu’il reste beaucoup à faire pour qu’enfin, la production réunionnaise fasse son entrée dans la cour des grands. La Région Réunion a su mettre en place les outils et les formations nécessaires pour que l’on puisse tourner dans notre île des programmes qui collent avec une terre qui a des spécificités du fait de son éloignement de la mère patrie. Mais là, ce n’est pas gagné, et chacun sait que les fruits paraissent toujours plus beaux et plus sucrés lorsqu’ils viennent de l’extérieur. Non pas que nous ayons une capacité phénoménale de productions et que nos seules réalisations puissent remplir les grilles des programmes, mais nous aimerions en voir plus et surtout en voir sauter la mer pour qu’elles aillent distribuer nos senteurs créoles sous d’autres cieux ! La vérité, c’est que ce n’est pas avec 10 minutes de JT en créole que l’on peut prétendre défendre les différentes cultures de notre île. Cette aumône faite ne remplace pas une ligne éditoriale péï, ce n’est pas parce que nous vendons nos paysages à d’autres que notre île va éclore de ses multiples diversités ! Non pas que cette terre arc-en-ciel, cette terre universelle soit réservée aux seuls Réunionnais (d’abord, c’est qui les Réunionnais ?), mais il est tout de même injuste que les travailleurs de notre île ne récoltent que les taches subalternes et qu’ils ne soient bons qu’à servir le café et à balayer après le départ de ceux que je n’ose plus appeler les "Goyaves", car même ce terme, ils ne l’ont pas compris !

Le premier qui dit la vérité...

Il faut dire qu’il faut beaucoup de perspicacité et de patience pour comprendre et assimiler l’esprit de notre île où le moucatage est un art et où les "la di la fé" sont légion. Lorsque l’on doit passer tous les jours à la moulinette les programmes de télévision, ce n’est pas sans retour, et bien souvent, lorsqu’on ose la vérité, cela ne plait pas à tous ! Mais que voulez-vous, votre quotidien "Témoignages" est aussi un média, et il se veut le "Porte-parole des sans voix". Il est difficile de faire comprendre à des coqs dressés sur leurs ergots que le fait de vouloir privilégier ceux qui vivent sur cette île n’est pas de la xénophobie. Lorsqu’on est dans l’impossibilité de se rendre dans le département voisin, que de graves retards structurels et un chômage hors normes minent La Réunion, il est bien normal de souhaiter que les habitants de l’île aient une petite priorité, et pas seulement aux postes subalternes ! Le jour où le prix d’un billet d’avion Paris-Réunion sera le même qu’un Lille-Marseille en TGV, on en reparlera.

Les bonnes et moins bonnes surprises de RFO

Des bonnes surprises, il y en a eu malgré tout sur Télé Réunion, mais aussi des moins bonnes, de bons documentaires et de moins bons, de bonnes émissions et des moins bonnes, mais ce qui est à retenir dans tout ceci, c’est la programmation pour le moins aléatoire qui nous prive parfois de bonnes choses en première partie de soirée pour laisser la place à des émissions médiocres. Que voulez-vous, certains ont un ego si développé qu’ils font le forcing pour que leurs bébés soient en première ligne. La bonne surprise de l’année a été sans conteste la poursuite de l’émission "Par Lé O par Lé Ba" mais aussi les 6 minutes accordées à Rocaya pour ce très bon concept qu’est "Rant dan le ron". Le problème, c’est que lorsqu’une émission marche, il faut toujours qu’on la tripatouille ! Ainsi, l’émission de moucatage péï que présentait le "zébulon" Rocaya s’est transformée au fil des mois en une soupe insipide. On a cru bon de remplacer des quidams populaires qui nous faisaient bien rire, parce qu’ils étaient naturels, par des personnalités, ce qui a complètement dénaturé le concept.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus