À 20 heures 10 sur Ciné Emotion Canal Satellite : ’La Chambre des Officiers’

Les gueules cassées de 14-18

3 mars 2006

Un film français de François Dupeyron, avec Éric Caravaca, Isabelle Renauld, André Dussollier...

Au début du mois d’août 1914, Adrien, un jeune et séduisant lieutenant, part en reconnaissance à cheval. Un obus éclate et lui arrache le bas du visage.
La guerre, c’est à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce qu’il la passe, dans la chambre des officiers. Une pièce à part réservée aux gradés atrocement défigurés par leurs blessures. Un antre de la douleur où chacun se voit dans le regard de l’autre. Cinq ans entre parenthèses à nouer des amitiés irréductibles avec ses compagnons d’infortune. Cinq ans de "reconstruction" pour se préparer à l’avenir, à la vie.

Adapté du roman de Marc Dugain, dans lequel l’écrivain racontait la convalescence des soldats de 14-18 dans un château où enfant, il accompagnait son grand-père, le film "La Chambre des Officiers" que nous verrons ce soir est sans aucun doute un des énièmes films sur la Grande guerre et ses atrocités, mais c’est surtout un film sur ceux que l’on a coutume d’appeler "les gueules cassées". François Dupeyron a choisi pour traiter de ce sujet de s’éloigner des champs de batailles et de s’appuyer sur le côté psychologique du drame. En effet, que devient-on lorsqu’un obus ou le gaz vient modifier votre image ? Comment se passe le retour chez soi lorsque le visage est brûlé ou qu’un membre vous manque ? Là, pas de cellule psychologique si ce n’est l’infirmière condescendante ou l’ami voisin de tranchée qui vous soutient. Voilà en quelque sorte la trame de ce magnifique chef-d’œuvre tracée, les acteurs sont remarquables, les images sont somptueuses même dans leurs atrocités, ce n’est pas pour rien que ce film a reçu le César de la meilleure photographie. "La chambre des officiers", c’est l’après de la guerre, c’est comment reconstruire sa vie quand l’on se sent un autre, diminué par le handicap. Le handicap naturel ne se suffit-il pas à lui-même pour que des monstres précipitent dans une guerre stupide des hommes et des femmes qui ne demandaient qu’à vivre ? Enfin ce film, c’est surtout la reconnaissance de la connerie des hommes.

PH. T.


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Messages

  • Les gueules cassées de 14-18
    Article paru dans Témoignages le vendredi 3 mars 2006 (page 15)
    URL : http://www.temoignages.re/article.php3?id_article=13744

    Bonjour,
    l’un de mes enfants en classe de première fait un travail sur les geules cassées serait-il possible d’avoir accés à cet article que vous évoquez sur votre site5...page 15..)
    En vous remerciant
    mme Esteva

    • Je pense que votre fils devrait dès à présent commencer une cure de croissance, car c’est n’est pas à vous de vous occuper des tenants et aboutissants de sa classe de première ...

      Mes salutations distinguées, Nugg’s

    • je viens de lire la réponse de Nugg’s, et je la trouve déplacée et particulièrement malpolie... madame a parfaitement le droit de s’intéresser aux études de son fils-trop peu de parents le font jusqu’à ce jour- et si son fils lui a parlé des gueules cassées c’était de très bon augure. Pourquoi vouloir culpabiliser à tout prix les parents des jeunes ? Il s’agit d’une psychanalyse de comptoir.
      Vous auriez mieux fait d’apporter la réponse à la demande plutôt que de la vilipender à ce point
      salutations

  • Je n’ai jamais vu ce film par contre j’ai rencontré de ces malheureux handicapés de la deuxieme ,de l’Indochine ,de l’Algérie ,se l’Afghanistan .
    Pourrait on obliger tous nos dirigeants et leurs fournissants d’armes à regarder ce document et à rencontrer ces malheureux, ne serait ce que pendant une heure et a les écouter

  • J’ai vue ce film et pour tout vous dire je l’ai trouvé magnifique.

    Il traite de l’isolement social et de la douleur de sentir des regards dégoutés.C’est un peut ce que ressente les infirme,les malades ou tout ceux que ont une petite différences.

    Le monde irait peut-être mieux si les hommes n’avait pas une peur immense de l’inconnue et de l’étranger.
    Après tout nous sommes tous différents.

    Je le recommande vivement car il invite toute personne a réfléchir.
    Alice


Témoignages - 80e année


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