Société

’Les jeux en famille, facteur de socialisation’

Première fête du jeu pour l’AMAFAR-EPE mercredi prochain

16 mai 2003

L’Association des Maisons de la Famille de La Réunion (AMAFAR) et l’Ecole des Parents Educateurs (EPE) a tenu une conférence de presse hier à l’occasion de sa première journée de la fête du jeu qui aura lieu le mercredi 21 mai à la MJC de Château Morange (Saint-Denis), de 14h à 18h.

La fête du jeu existe depuis 2001. Elle a été mise en place en France et Outre-mer par le ministère de la Jeunesse et des Sports, associé à huit associations nationales, dont la Fédération nationale des écoles de parents et des éducateurs à laquelle est affiliée l’AMAFAR. À La Réunion, ce sera sa première mouture cette année. La journée, organisée mercredi prochain, aura pour thème "les jeux en famille, facteur de socialisation".
En effet, pour sa présidente, Thérèse Baillif, il est important de comprendre que « le jeu est aussi structurant pour l’activité des enfants. C’est leur premier mode de communication. C’est par le jeu qu’ils apprennent à se sociabiliser… Il est capital que le jeu soit partagé avec les parents sur le même pied d’égalité, afin d’éviter toute source de conflits. L’enfant et le parent apprendront la même chose durant cette journée. Ce sera une activité trans-générationnelle… ».
Deuxième point d’ancrage apporté lors de cette manifestation : l’enfant à travers le jeu apprend à perdre et à ne pas avoir toujours raison. C’est doublement la règle du jeu, que ce soit lors de cette journée ou durant les enjeux de la vie quotidienne.

Apprentissage de la citoyenneté

La grande innovation réunionnaise propre à l’AMAFAR est la création spéciale d’un grand jeu de l’oie de trois mètres de long, où les enfants découvriront des cases sous forme de questionnaires. Le jeu "droi dev’en" - en référence aux Droits et Devoirs de l’Enfant - a pour principe d’initier les enfants à la citoyenneté.
Par exemple, ils répondront à des questions comme celle-ci : "un enfant de parents séparés a-t-il le droit de choisir où il va vivre ?". Ou encore : "dans la rue, une personne juste devant toi laisse tomber son porte-monnaie, que fais-tu ?". Trois solutions sont proposées : "A - Je le ramasse et je le garde ; B - Je le laisse par terre de peur d’être traité de voleur ; ou C - Je le récupère et le rends à son propriétaire…".
Les réponses comptabilisées permettront à l’enfant de parfaire ses connaissances sur ses Droits et Devoirs. Toute cette démarche participe aux activités permanentes que développent les onze associations membres de l’AMAFAR-EPE.

Le travail de l’AMAFAR-EPE
Créée le 5 juillet 1994, l’AMAFAR-EPE « intervient sur tout ce qui a trait à l’humain ». « Du bébé à la grand-mère, du logement à l’emploi, de l’éducation à la réussite sociale, les personnes doivent pouvoir parler librement sans jugement et arriver à dédramatiser… », résume sa présidente, Thérèse Baillif. Toutes les tranches d’âge s’y retrouvent car la polyvalence des formateurs de l’association est reconnue.

Le champ d’intervention de l’AMAFAR-EPE se décline en quatre axes d’action : la parentalité (rôle et place des parents, l’adolescence, la sexualité…), la famille (la journée internationale de la femme, la fête des mères et des pères, la fête du jeu...), les jeunes (les relations filles-garçons, le bonheur…) et l’accueil et le soutien des personnes en difficulté (les couples en situation de mésentente ou de rupture, les jeunes en situation d’inacceptation des règles de fonctionnement des structures sociales, éducatives, familiales…).

« Autrefois, la structure familiale était plus soudée avec les oncles, les tantes pour se confier, ou encore les églises et les prêtres pour les confessions… Aujourd’hui, les gens ont besoin d’une écoute, ils exposent leurs problèmes et par le simple fait de parler, c’est eux qui trouvent la solution ou le mot juste », explique Reine-Claude Lucas, administratrice de l’association.

Une dizaine de bénévoles en plus des six étudiants permanents spécialement employés pour le soutien scolaire sont sans cesse sur le terrain, que ce soit quotidiennement dans les Hauts d’Ilet Quinquina à Saint-Denis ou les Hauts de Sainte-Marie ; une fois par semaine auprès des trois collèges de Saint-Benoît (collèges Bouvet, Beaulieu ou Sainte-Anne) ou au collège de Montgaillard à Saint-Denis.

Par manque de logistiques, de bénévoles ou d’infrastructures, les cellules décentralisées sont encore trop peu nombreuses, comme à Saint-André, à l’intérieur de la salle des fêtes.

L’association ne manque pas d’idées en créant récemment le "Café des parents", sorte de rendez-vous mensuel où les parents d’élèves se rencontrent pour échanger leurs idées sur l’éducation. De même, à l’occasion de la journée de la femme, de la fête du jeu ou pour la fête des mères, l’AMAFAR agit pour la promotion de la femme, en constituant des groupes de paroles, comme celui des Camélias, qui à l’occasion du mercredi 21 mai déclinera des poèmes.

« Ce sont des femmes d’origine modeste, souvent érémistes, qui se sont regroupées en ateliers d’écriture… Cela leur a permis d’acquérir une autorité, un statut chez elles. Nous voulons valoriser les gens avec leurs compétences… » , insiste la directrice de l’association.

En France la fête du jeu aura lieu le 25 mai (en raison d’adaptation du calendrier). À la Réunion, plusieurs ateliers seront proposés : un loto quine intergénérationnel, des jeux de piste ou inter-religieux, des jeux de massacre ou un circuit électrique, etc… promettent d’attirer un grand nombre de participants.

La librairie Cazal comme la société de jouets Le Permanent au Port apportent leur soutien par la présence de nombreux lots. Quant aux jeunes mamans poètes en herbe, elles envisagent de poursuivre leurs actions en présentant leurs œuvres à la maternité de Bellepierre le vendredi 23 mai à l’occasion de la fête des mères.


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