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16 décembre 2006
« On fleurit les tombes, on réchauffe les mémoires. Vous mes frères obscurs, soldats inconnus, oubliés, personne ne vous nomme. »
(Léopold Sédar Senghor)
C’est sur Tempo dimanche que se produira l’événement télévisuel de cette semaine. En effet, en première partie de soirée, sur le second canal de RFO, on pourra voir la pièce de théâtre, "Les soldats Inconnus". La saison passée dans le programme "OFF" du Festival d’Avignon, une pièce de théâtre attire l’attention du public, une création collective des compagnies "Graines de soleil" de Paris et "Gueules tapées" de Dakar. Une pièce simple et touchante, portée par d’excellents acteurs, qui rend hommage aux soldats africains morts pour la France.
Inspirée de textes de Tardi, Doumbi-Fakoly, Koffi Kwahulé, John Arden, Michel Séonnet, la pièce nous remet à nouveau face à l’amnésie de la France et de ses gouvernements successifs. Mais bien plus que cela, "Les soldats inconnus", c’est l’histoire de l’absurdité de la guerre. J’aimerais souligner que c’est une grande et très bonne surprise le fait que Tempo diffuse à une heure raisonnable ce chef-d’oeuvre théâtral et il était tout à fait normal, dans cette année où notre gouvernement commence à retrouver la mémoire, qu’il soit fait un peu de publicité à cette diffusion. Cette année, c’est tout d’abord un film diffusé dans la salle des fêtes de l’Élysée devant le couple Chirac qui permit ce grand déballage sur les manquements de la France. Il a suffi à l’issue de la présentation du remarquable film "Indigènes", que Bernadette murmure à l’oreille de son auguste mari : « Jacques, il faut faire quelque chose », pour que tout à coup ce dernier prenne le téléphone et demande à son chef du gouvernement de revaloriser les pensions tous ces soldats des ex-colonies qui étaient venus combattre pour notre liberté.
Le fil nerveux qui relie le cerveau au cœur !
Alors après le film "Indigènes", "Les soldats inconnus" remplit encore avec plus de passion ce silence assourdissant qui pendant au moins soixante ans a sévi. La non-reconnaissance de ces hommes mérite sans doute encore plus qu’une revalorisation de leurs retraites !
La pièce s’ouvre sur le visage tourmenté d’un jeune officier. Il parle : « Cette fois encore, on ne faisait pas de détail, on les envoyait tous à la mort. C’est ça l’égalité ! Français, Algériens, Sénégalais, Marocains, Ivoiriens, Tunisiens, Maliens, Malgaches... des hommes dont la vie ne vaut rien ».
Le début de cette œuvre, en lui-même vous hérisse le poil et vous fait courber la tête. Rien n’est hasard, et tout porte à croire que bien plus que les saisons, la Vérité revient immanquablement secouer les conducteurs essentiels pour tout humain digne de ce nom, ces fils invisibles qui relient notre cerveau à notre cœur !
"Indigènes"
À l’occasion de l’événement cinématographique et finalement historique, la sortie du film "Indigènes", France3 avait programmé la diffusion d’un documentaire, "Jamel, Rachid, Roschdy, Samy... Petits fils de tirailleurs", de Morad Aït-Habbouche et Hervé Corbière. Celui-ci a été suspendu suite à une demande en référé de l’équipe "d’Indigènes", en désaccord avec les deux réalisateurs du documentaire.
France5, après sans doute que le différend soit réglé à décidé de diffuser enfin ce documentaire, et bien entendu Tempo relayera cette diffusion en programmant "Jamel, Rachid, Roschdy, Samy... Petits fils de tirailleurs", dimanche soir juste après la pièce de théâtre "Les Soldats inconnus". Cela tombe bien à la veille du 20 décembre, on pourra revenir sur le rôle très important de tous ces soldats qui sont venus se battre pour la mère patrie. Donc sur Tempo ce sera une soirée bien particulière. Ce documentaire a été réalisé grâce au soutien du CNC et avec le soutien du Fonds d’action et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations. Les principaux comédiens du film, Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila et Samy Nacéry se sont pleinement investis dans le montage du film. Ils se sont plongés dans les archives et retrouvés en face de l’histoire de leurs ancêtres.
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