Social

Les travailleurs du port obtiennent enfin ce qu’ils demandaient depuis près de dix ans

Accord à La Pointe des Galets pour une rencontre entre partenaires sociaux début avril

22 mars 2003

Après deux journées de tension causée par un transfert de trafic et une demande de rencontre entre dockers et manutentionnaires non satisfaite, la journée d’hier a débuté sur les quais du port de La Pointe des Galets par une assemblée générale des travailleurs.
Les dockers étaient en attente du jugement de référé pour l’opération menée le 19 mars au matin (voir "Témoignages" d’hier) et la tension était encore perceptible vers 7 heures du matin. L’huissier qui s’est présenté devant les grilles a pu entrer sur une intervention de Michel Séraphine, malgré les quolibets et quelques insultes.
Les dockers lui reprochaient, depuis la veille, un "constat" faisant la part belle à la version du gérant de la société de manutention SGM, lequel avait obtenu de la capitainerie un rapport qui faisait état de pressions physiques sur la personne du pilote. Ce que nient absolument les dockers, qui pensent avoir d’autres arguments à faire valoir.
Toujours est-il que le constat, établi après 6 heures 50, ne pouvait pas constater ce que s’était passé le matin du 19 à 5 heures et donnait en conséquence beaucoup d’importance à la version du patron. C’est cette version qui est arrivée devant le tribunal, le jour du référé. La décision judiciaire rendue hier matin n’a pas retenu les demandes d’astreintes très élevées réclamées par la compagnie maritime et le manutentionnaire (10.000 euros par infraction constatée).
Les parties se sont tournées vers la direction du Travail et les manutentionnaires. Le responsable de la SAMR en particulier a beaucoup fait pour rapprocher les points de vue. Le gérant de SGM, qui refusait tout accord catégoriquement la veille encore, s’est finalement rangé à une attitude plus conciliante et tous les manutentionnaires ont donné leur accord pour une rencontre, début avril, dont la date sera précisée plus tard. Cette nouvelle étant parvenue en milieu de matinée, les dockers ont levé le piquet de grève et le travail reprend ce matin.

Nou lé kapab

Sabrina Louise, 25 ans :

première femme docker à La Réunion

Sabrina a 25 ans et elle est docker depuis huit mois maintenant. Docker vraiment, employée au Terminal conteneurs tous les jours de 7 heures à 17 heures, comme agent de livraison. Quand elle a fait ses 35 heures, elle récupère ! Et elle en profite pour faire du sport, sa véritable passion.

Fille de docker, elle en est venue à ce travail - avec la bénédiction du papa, pas peu fier ! - pour préserver sa passion du sport, dont elle ne voulait pas faire son métier. Depuis l’enfance, Sabrina pratique la gymnastique. Elle a fait partie du club de l’USPG de l’âge de 8 ans jusqu’à 19 ans. Puis elle est passée à l’aérobic et a été sélectionnée en 1998 avec Caroline Maillot.

Les deux jeunes ont fait ensemble un an dans l’équipe de France d’aérobic, puis Sabrina est rentrée à La Réunion tandis que Caroline continuait. Elle est ensuite repartie pour deux ans se former au brevet d’État d’éducatrice sportive, avec l’aérobic pour spécialité.

Le sport continue d’occuper beaucoup de place dans sa vie. À Saint-Paul, où elle habite désormais, elle anime le club de l’OMSAQ. Elle a ouvert son propre club, pour "pom-pom girls" survoltées dont elle prend en main la musculation.

Et à part cela, elle continue à se former dans son travail. Elles sont deux femmes employées à la manutention, à la SAMR, mais Sabrina est la seule à travailler sur la plate-forme, avec tous les autres dockers. Son objectif : devenir contremaître.


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