À 20 h 10 sur Télé Réunion

’Les Vauriens’

4 avril 2007

Téléfilm français de Dominique Ladoge. Avec Jean Senejoux (Loulou), Frédéric Papalia (Robert Favart jeune), Laurent Lucas (Ferrandi), Rufus (Fouchs)

Ana, juge pour enfants, n’a jamais connu son père, Louis Delpierre. Lorsqu’elle apprend sa mort, elle se rend pour la première fois dans sa maison à Belle-Île-en-Mer. Elle y découvre le véritable passé de cet homme et plonge alors dans l’histoire des bagnes d’enfants.
1933. Loulou à 10 ans et n’a commis d’autre crime que d’être abandonné par ses parents. Incarcéré à la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer, il fait l’apprentissage de la violence et des privations. Par chance, il devient l’ami de Robert Favart, un grand de 14 ans, un dur, qui le protège et lui apprend à se défendre. La rencontre de Paul Alexis, grand reporter à “Paris Soir”, va constituer un tournant dans leur vie et leur permettre de dénoncer le scandale dont ils sont les victimes.


C’était hier, mais ce pourrait être demain...

"Les Vauriens" relate un fait historique qui a marqué l’été 1934 en Bretagne. En août de cette année-là, 55 enfants de la maison de redressement de Belle-Ile-en-Mer s’échappèrent pour fuir les brimades. La population de l’île se lança alors dans une "chasse à l’enfant" pour retrouver les fuyards. Retranscrite sous la plume du journaliste Alexis Danan, dans les colonnes de "Paris Soir", l’affaire mit en lumière le régime très sévère des pénitenciers pour enfants.
« Tout ce qui est dans ce film est vrai, des scènes les plus dures à l’intervention du journaliste », déclare le réalisateur Dominique Ladoge dans un entretien à l’AFP.
Dans des temps où certains envisagent de remettre en cause l’ordonnance de 1945, dans des temps où certains envisagent l’encadrement militaire, dans des temps où la haine des adultes est plus forte que l’amour que l’on doit à la jeunesse, il est probable que "Les Vauriens" va remuer bien des consciences ! L’Homme régresse au lieu d’avancer et l’adolescence est une proie facile pour qui ne veut pas regarder au fond de lui-même les torrents de désespoir qui le rongent. Ce que je vous recommande expressément de regarder ce soir à la télévision, c’est demain, si l’on n’y prend pas garde ! Tout comme pendant des millénaires, on a ignoré la souffrance des bébés parce qu’ils ne l’exprimaient que par les pleurs, notre société ignore la souffrance de la jeunesse parce qu’elle a oublié la sienne et que cette dernière ne l’exprime que par la révolte. À chaque fois qu’il se produit des actes de vandalisme ou des émeutes, ne serait-ce pas un reflet de nous-mêmes que l’on voit au travers du traitement de l’actualité ? Peut on dire que la jeunesse va mal et qu’elle exprime son désespoir par la violence gratuite ? Rien n’est gratuit, tout a une raison ! Et la raison, c’est que les adultes sont la jeunesse d’hier et qu’ils n’ont pas encore réussi leur transformation humaine.

Le sadisme des plus forts vis-à-vis des plus faibles...

Les maisons de correction, tout comme les futurs centres fermés, ne sont pas des moyens d’éducation, mais des exutoires pour des adultes qui sont encore en proie au mal de leur jeunesse.
La colonie maritime de Belle-Ile était un véritable bagne pour enfants et adolescents sans parents ou pour petits délinquants. Toujours selon l’auteur de ce téléfilm, « si on avait mis dans le film tout ce qu’on a lu, cela aurait été insoutenable ». Dans "Les Vauriens, les gardiens (surnommés les gaffes par les pensionnaires) sont des brutes sous les ordres d’un directeur, anciennement directeur de prison. Incarné par un Rufus, le directeur est persuadé d’être investi d’une mission sacrée. L’amitié qui lie les deux jeunes héros, leur "résistance" aux mauvais traitements et leur volonté de vouloir s’évader donnent un aspect dur, mais néanmoins humain à ce drame.

L’ordonnance de 1945

L’ordonnance de 1945 est le texte de loi qui mit fin au véritable scandale qu’ont été les bagnes pour enfants. C’est ce fameux texte dont il est question qu’il soit réformé et que tous les chantres de la répression brandissent comme un brûlot à chaque nouvelle poussée de fièvre. Avec le projet de loi sur la prévention de la délinquance, ne voyons-nous pas revenir le temps des enfants bagnards ! Ce téléfilm, si je vous le recommande chaudement, c’est qu’il est un pavé dans la mare des élections à venir !


Extrait d’un reportage d’Alexis Danan paru dans “ Paris Soir” , le 26 octobre 1934 :
« J’ai travaillé comme une bête. J’ai reçu des coups de poing, des coups de bâton. J’ai jeûné et tourné en rond dans ma cellule des jours et des jours. J’ai connu le supplice de la camisole de force, les bras remontés derrière le dos, comme ça, vers l’omoplate. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça fait mal... Non, voyons, laissez-moi pleurer tranquille : ça soulage. Une fois, je suis restée camisolée cinq heures. Je criais, j’implorais grâce. Personne ne venait. J’ai vu camisoler et battre des pupilles enceintes. Je l’ai vu. Je vous jure ».

Extrait de l’article de A. Valérie paru dans “ Le Courrier du soir” , le 12 novembre 1934 :
« Les récents incidents qui se sont produits à la colonie pénitentiaire de Belle Ile ont attiré une fois de plus l’attention sur le sort réservé à l’enfance malheureuse, sur la situation faite aux petits déshérités de la vie, orphelins n’ayant personne pour les recueillir, enfants trouvés dans le ruisseau ou au coin d’une porte ; enfants que les mères, souvent lâchement abandonnées, ont laissé à l’Assistance publique après leur délivrance survenue à la maternité, sans espoir de les revoir jamais, mais aussi parfois, le cœur gros, les yeux pleins de larmes à la pensée de ne pouvoir élever le petit être né d’une faute, mais dont l’existence constituerait pour un maigre budget une charge trop lourde à moins qu’il ne soit, un jour, le trop vivant témoignage d’un passé qu’il convient parfois de faire oublier... ».

http://pht974.blog-reunion.com/


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Messages

  • j’ai vecu de 67 a 70 dans ce BAGNE j’ai jamaie retrouver de fador

  • JE TROUVE UN PEU ( MEME BEAUCOUP )DEPLACE VOS PUBS SUR BELLE-ILE ET SUR LES MAISONS D’ENFANTS APRES UN ARTICLE SUR CE TELEFILM POIGNANT VOUS FAITES VRAIMENT FEU DE TOUT BOIS .. C’EST LE COTE PERVERS DE LA PUB ..
    A QUAND UNE PUB SUR LES PMPES FUNEBRES APRES UN ARTICLE SUR UN FILM PARLANT DE LA MORT...???
    PATRICK


Témoignages - 80e année


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