Message pour le 140ème anniversaire de la presse à Madagascar

11 octobre 2006

Chers amis de la presse malgache,

Vous voici réunis dans les locaux du CITE d’Ambatonakanga pour célébrer les 140 ans de la presse malgache, à l’initiative du Club des Doyens des Journalistes et en présence de professionnels des différentes associations de journalistes de la grande Ile.

Notre journal, “Témoignages”, s’il ne peut être présent pour cet événement, vous exprime le soutien chaleureux d’un confrère de l’océan Indien très attentif à ce qui se passe dans la grande Ile. Nous vous souhaitons des débats fructueux, sur les problématiques qui vous permettront de faire faire de grandes avancées à la liberté de la presse et des médias dans votre pays.

Nous avons en commun, à La Réunion et à Madagascar, d’avoir une presse née de l’œuvre des missions chrétiennes. À La Réunion, l’Abbé Louis Delsuc créé en 1794 “Le Vrai Républicain” ou “Journal Politique et Littéraire de l’Isle de Bourbon”, qui n’exista qu’une année, victime de diverses pénuries. Vous célébrez quant à vous la création, en 1866, du premier bulletin d’une mission britannique, Teny Soa (La bonne parole), qui aurait existé jusqu’en 1953. Nous avons donc aussi en commun une histoire de presse née sous la colonisation et dont la fonction se limitait souvent à la défense et illustration de celle-ci. Cette presse s’est émancipée dans les luttes pour garantir à nos peuples l’accès à une expression libre de leurs aspirations culturelles, politiques et sociales, dans des formes qui se sont beaucoup diversifiées, en particulier dans le dernier demi-siècle.

Malgré les atteintes répétées aux droits de la presse, dont furent victimes “Témoignages” et de nombreux titres de chez vous, le chemin parcouru est déjà important. Il reste cependant beaucoup à faire pour construire, par nos médias, un espace public de débat, garant de sociétés qui savent regarder en face leurs faiblesses, pour s’améliorer. Gardons toujours à l’esprit que nos médias sont l’indice de la partie visible des libertés publiques. Une presse attaquée, des journalistes censurés, molestés, emprisonnés ou tués sont les symboles d’une liberté qu’on étouffe ou qu’on tue.

C’est notre responsabilité de journalistes de refuser tout ce qui peut amoindrir les libertés et les droits de nos concitoyens et d’en dénoncer les causes : inégalités, misère, corruption... Ce faisant, nous n’accomplissons que notre devoir de citoyens comme les autres, au niveau de responsabilité qui nous est dévolu.
En souhaitant plein succès à vos travaux, nous vous réitérons ici les salutations de notre journal, “Témoignages”, et nos vœux de parvenir un jour à une coopération beaucoup plus étendue entre médias de l’océan Indien.

La Rédaction de “Témoignages”
journal fondé en 1944 par le Dr. Raymond Vergès.


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